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tems pour achever mon ouvrage. Dieu ne l'a point voulu. Ni Les vœux, ni les miens, ni ceux de tous les amateurs de la vertu & des lettres, n'ont été exaucés en ce point. Il est auffi jufte que néceffaire de fe foumettre aux ordres de la Providence. Je ne puis & ne dois que tâcher, autant qu'il eft en moi, d'imiter un fi cher maître & un fi parfait modéle.

J'avoue que de toutes les qualités qui le rendent un écrivain admirable, il n'y en a aucune que j'ambitionnaffe autant, que le caractére charmant de fimplicité, de douceur, de modeftie, qui lui gagne le cœur de tous fes Lecteurs. Il a plû néantmoins à un Auteur renommé, d'en prendre occafion de lui faire divers reproches, qui tous fe réduifent à celui d'avoir eu trop de déférence pour l'autorité des

An

Anciens. Je ferois tort à la mémoire de M. Rollin, fi j'entreprenois de le juftifier fur un article dont il faifoit gloire. It étoit bien éloigné de penser, comme fon Cenfeur, qu'il ne fallût commencer l'étude férieuse de l'Hiftoire que vers la fin du quinziéme fiécle; & par conféquent que l'on dût compter pour rien, non feulement Hérodote, mais Thucydide Xénophon, Polybe, Salluste, Tite - Live, Tacite, & toute l'Antiquité. Je n'en dirai pas davantage fur ce fujet. Quelque zêle que je me fente pour repouffer les atta ques qu'on livre à M. Rollin j'aime mieux prendre pour régle la modération dont il a fait profeffion toute fa vie d'autant plus que les difcours font fuperflus, où les chofes parlent ; & que l'eftime univerfelle que lui accordent les vrais Savans!

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auffi bien que les Lecteurs moins inftruits, fait hautement non pas fon apologie, mais son éloge.

Je m'arrête donc tout court: & je prens plus aisément & plus volontiers le parti de me taire qu'il ne me feroit facile de me renfermer dans certaines bornes, fi une fois je me permettois de parler. Il ne me refte qu'à avertir le Lecteur de deux choses.

La premiére, c'est que, pour éviter, autant qu'il eft poffible, de charger M. Rollin de fautes qui me foient propres, j'ai marqué les additions un peu confidérables que j'ai inférées dans fon texte, & j'ai eu foin d'indiquer l'endroit précis où finit fon Manufcrit.

La feconde obfervation que j'ai à faire regarde la réduction des monnoies Grecques & Romaines aux nôtres. Je m'y fuis

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conformé à l'eftimation de M. Rollin, fans la croire abfolument exacte comme il ne la croyoit point telle lui-même. Il eft conftant que l'unique voie d'avoir en ce genre quelque chofe de précis, c'eft de s'en tenir aux poids. Encore y a-t-il à cet égard bien des diverfités d'opinions entre les Savans. C'eft pourtant la pratique que j'ai fuivie comme la meilleure en foi, dans mon édition de Tite - Live. Mais nous ne fommes point faits. aux idées des poids lorfqu'il s'agit des monnoies : & la plupart des Lecteurs feroient dépayés, fi on leur rendoit les fommes en marcs, onces, gros, & grains. Jobferverai feulement que l'eftimation de M. Rollin approche davantage de l'exactitude, fi on la compare à ce que la plupart des Nations regardent comme la

valeur

auffi bien que les Lecteurs moins inftruits, fait hautement non pas fon apologie, mais fon éloge.

Je m'arrête donc tout court: & je prens plus aifément & plus volontiers le parti de me taire qu'il ne me feroit facile de me renfermer dans certaines bornes, fi une fois je me permettois de parler. Il ne me reste qu'à avertir le Lecteur de deux choses.

La première, c'eft que, pour éviter, autant qu'il eft poffible, de charger M. Rollin de fautes qui me foient propres, j'ai marqué les additions un peu confidérables que j'ai inférées dans fon texte, & j'ai eu foin d'indiquer l'endroit précis où finit fon Manufcrit.

La feconde obfervation que, j'ai à faire regarde la réduction des monnoies Grecques & Romaines aux nôtres. Je m'y fuis

con

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