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XVIII.

Les Rois d'ORMUS.

ASIE.

pro- d'Herbelot.
Texeira.

Ormus eft une ville très-ancienne qui appartient à la vince de Kerman. Elle a formé un Royaume particulier, dont l'histoire ne nous eft point connue. Un Hiftorien fait remonter la fondation de cette ville à un Mohammed, Prince de l'Yemen, de la famille des Hémiarites. Ce Prince ayant été défait par un de fes voifins, traverfa le Golfe Perfique, & vint demeurer dans le Kerman, où il bâtit cette ville qui n'eft pas fort éloignée de la mer; enfuite les Seljoucides, par leurs incurfions, obligerent les habitans de fe retirer dans une ifle voisine, fituée à l'embouchure du Golfe Perfique, où ils bâtirént la ville qui fubfifte aujourd'hui fous le même nom. Texeira a rapporté une lifte de ces Princes; nous ne la croyons pas des plus exactes mais l'impoffibilité de la rectifier nous oblige de la tranfcrire telle qu'il la donne,

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ASIE.

An de An del

P'Heg. J. C.

Novairi.

Schehabeddin, fils de Touran fchah.

Salgour fchah, fils de Touran fchah.
Schah avis.

Seifeddin.

En 1705 Don Alphonfe Albuquerque, Portugais, fe rendit maître de cette ville; & depuis elle a paffé fous la domination des Rois de Perfe.

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Après qu'Othman, fils d'Affan, eut été proclamé Kha→ AFRIQUE lif, il dépofa Amrou, fils d'Al-aff, du gouvernement d'EBencaldoun gypte, & mit à fa place Abdallah, fils de Saad. Celui-ci obtint du Khalif la permiffion de paffer en Afrique, pour y étendre l'Empire des Mufulmans. Avec une armée de vingt mille hommes il arriva vers l'an 27 de l'Hegire, de J. C. 647, devant la ville de Tripoli de Barbarie. Il en commença le fiege, mais l'arrivée d'une flotte des Grecs l'obligea de le lever, & il alla au-devant des Grecs qu'il défit. Il affiégea enfuite Cabes, battit en plusieurs rencontres les Grecs, & s'empara de plufieurs villes, entre autres, de celle de Soubaithala, où réfidoit le Gouverneur.

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L'Empereur de Conftantinople informé des progrès des Mufulmans dans l'Afrique, y fit faire des levées confidérables d'argent. Les peuples, mécontens de ces exactions, implorerent le fecours du Khalif Moavia, fils d'Abou sophian, qui envoyà en Afrique Moavia, fils de Khadidgé, l'an 45 de l'Hegire, de J. C. 665. D'un autre côté, l'Empereur de Conftantinople envoya trente mille hommes, qui camperent fur le bord de la Mer à Santbartah. Les Mufulmans les vinrent attaquer, & emporterent cette ville d'affaut. Ce fut-là la feconde expédition en Afrique.

La troifieme fut entreprise par Oucba, fils de Naphi, qui y fut envoyé l'an 50 de l'Hegire, de J. C. 670, par le même Khalif Moavia. Cet Officier, après l'expédition d'Amrou; étoit demeuré dans Barca & Rouila, où il avoit raf

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femblé les Berbers qui avoient embraffé le Mahométifme.. Moavia lui donna de nouvelles troupes, avec lesquelles il paffa en Afrique. Il y bâtit l'an 55 de l'Hegire, de J. C. 675, la ville de Cairouan, qui fut depuis ce tems la réfi dence des Gouverneurs, que les Khalifs ne cefferent d'en voyer. L'an 69 de l'Hegire, de J. C. 688, fous le gouvernement de Haffan, fils de Nooman, les Mufulmans enleverent la ville de Carthage aux Grecs qui fe réfugierent en Sicile & en Efpagne; ceux qui refterent en Afrique, se cantonnerent à Safatcoura & à Bizert, où ils furent battus de nouveau. Les Berbers, d'un autre côté, fe réfugierent dans Bouna. Dans la fuite ils s'y révolterent fous la conduite d'une femme, nommée Damia, qui battit les Mufulmans, & s'empara de toute l'Afrique & du Mogreb. Il eft néceffaire d'obferver que les Arabes ont donné à la partie Orientale de la côte de Barbarie le nom d'Afrique, & à la partie Occidentale, celui de Mogreb. Haffan, Gou verneur d'Afrique, fut obligé de fe retirer à Barca, où il refta jufqu'à ce qu'il eût reçu du Khalif des fecours avec lefquels il battit Damia, & reconquit tout ce que les Mufulmans avoient perdu. Il eut pour fucceffeur Moufa, fils de Nasir, fous lequel l'Efpagne fut conquife.

Les Khalifs d'Orient pofféderent l'Afrique, & y envoyerent des Gouverneurs jufqu'au tems des Aglabites, dont nous parlerons dans la fuite.

CONQUESTE D'ESPAGNE.

AFRIQUE.

L'an 92 de l'Hegire, de J. C. 711, Thareq, fils de Ziad, Novairi. Officier de Moufa, Gouverneur de l'Afrique pour les Khalifs Bencaldous Ommiades, qui demeuroient en Syrie, fit la conquête de l'Espagne. Les débauches de Rodrigue, Roi d'Espagne, occafionnerent ce grand événement. Ce Prince avoit enlevé la fille du Comte Julien, qui poffédoit en ce tems Ceuta & l'ifle de Khadhra, ou l'Ifle verte. Le pere, au défefpoir, fe foumit à Moufa, & l'introduifit dans fa ville, fur la fin de l'an 90 de l'Hegire, de J. C. 709. Moufa envoya aussi-tôt un courier au Khalif Oualid en Syrie, l'informa de cette nouvelle, lui demanda la permiffion d'entrer en Espagne, & d'y porter

AFRIQUE.

guerre.

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la Le Khalif la lui ayant accordée, Moufa envoya Thareq à la tête de quatre cens hommes de pied & de cent cavaliers, fur une flotte de quatre vaiffeaux. Cette petite armée fit quelques courfes dans le pays, & revint chargée de butin, dans le mois Ramadhan de l'an 91 de l'Hegire, de J. C. 710. Moufa envoya de nouveau Thareq à la tête de fept mille hommes, partie Barbarefques, & partie Arabes. Thareq aborda au pied d'une montagne fituée fur le bord de la Mer, anciennement le Mont Calpé, il lui donna le nom de Montagne de Thareq, en Arabe Dgiabal thareq, d'où par corruption on a formé le nom de Gibraltar. Il aborda en Efpagne dans le mois Redgeb de l'an de l'Hegire, de J. C. 711. Le Roi Rodrigue, ayant appris fon débarquement, raffembla une armée de cent mille hommes; Moufa, de fon côté, envoya à Thareq un renfort de cinq mille hommes; ainfi toute l'armée Musulmane ne montoit qu'à douze mille hommes. Le Comte Julien leur fervoit de guide. Les deux armées fe rencontrerent près du fleuve Leté, ou Quad-al-leté, dans le territoire de Medina fidonia, fur la fin du mois Ramadhan de l'an 92 de l'Hegire, de J. C. 711. Il fe donna une fuite de combats pendant huit jours. Les Espagnols furent mis en déroute, & le Roi Rodrigue, qui étoit à leur tête, fut noyé. Thareq pourfuivit les fuyards jufqu'à la ville d'Eçija, & s'arrêta près d'une fontaine, à laquelle il donna fon nom. Les Efpagnols épouvantés s'étoient tous retirés à Tolede, & avoient abandonné les autres villes. Le Comte Julien conseilla à Thareq de partager les troupes, & d'en former différens corps d'armée. Thareq en conféquence en envoya un à Cordoue, un autre à Grenade, un troisieme à Malaga, un quatrieme à Tadmin, & marcha avec ce qui lui reftoit vers Tolede. Tous ces différens corps de troupes s'emparerent des pays qui leur avoient été affignés, pendant que Thareq s'avançoit vers Tolede. Il trouva cette ville abandonnée, les habitans s'étoient retirés dans les montagnes des environs. Il y laiffa des Juifs avec un Officier, & alla à Almeida, où il trouva une table qui n'étoit que de pierreries & de perles; on prétend qu'elle venoit du Roi Salomon. Il pilla enfuite la ville de Maia, &

revint à Tolede. Moufa, Gouverneur d'Afrique, informé de ces fuccès, en devint jaloux. Il entra en Efpagne dans le AFRIQUE. mois Ramadhan de l'an 92 de l'Hegire, de J. Č. 712, à la tête d'une nombreuse armée, dans le deffein d'enlever à Thareq la gloire de cette belle expédition. Conduit par le Comte Julien, il s'empara de plufieurs villes, & vint enfuite faire le fiege de Seville, une des plus considérables de toute l'Espagne. Il la prit, & y logea les Juifs, les habitans s'étant retirés ailleurs. L'an 94 de l'Hegire, de J. C. 712, il furprit la ville de Merida. Pendant ce tems-là les habitans de Seville qui s'étoient raffemblés, rentrerent dans leur ville, où ils tuerent tous les Mufulmans qu'ils trouverent. Moufa y envoya fon fils Abdolaziz, qui reprit la ville, & paffa les habitans au fil de l'épée. Moufa partit de Merida, & prit le chemin de Tolede. Thareq vint au-devant de lui, & fe profterna en fa présence. La basse jalousie de Moufa le porta à des excès qui le deshonorerent; non content de faire à Thareq des reproches qu'il ne méritoit pas, il le frappa du fouet qu'il tenoit dans fa main. Il entra dans Tolede, & fe fit préfenter tout le butin que Thareq avoit fait, entre autres chofes, la prétendue table de Salomon; mais Tha req avoit eu la précaution d'enlever un des pieds de cette table, & de dire qu'elle avoit été trouvée en cet état. On en fit faire un d'or en place de celui qui manquoit. Moufa alla prendre Saragoffe & d'autres places. Il vint à Barcelone, & pénétra jufqu'à Narbone, dans le pays des Francs, où il fit dreffer une ftatue, avec une infcription qui marquoit le terme de fes conquêtes, & il revint.

Dans ces entrefaites il arriva de la part du Khalif Oualid un Envoyé, qui ordonna à Moufa de quitter l'Espagne, & de paffer en Orient. Moufa retint auprès de lui l'Envoyé continua toujours de faire de nouvelles conquêtes, & arriva jufques fur les bords de l'Océan. Il vint dans la Galice, & rencontra dans la ville de Lugo un fecond courrier; ne pouvant alors fe difpenfer d'obéir, il fe difpofa à partir, & emmena avec lui Thareq. Il laiffa en Efpagne fon fils Abdolaziz, & fe rendit enfuite à Ceuta, dont il donna le vernement ainfi que de Tanger & des environs

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