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MUSCL
DEPLA
CE'S.

les mufcles de l'épine font forts fujets à ce dérange

ment.

On a fouvent pris un tel dérangement, pour des luxations de vertèbres, qui font, j'ofe le dire, des êtres de raifon. Les vertêbres font fixées trop folidement par le moyen des ligamens; les piéces of feufes, par leurs avances & leurs cavités, font trop intimement unies, pour qu'elles puiffent fe luxer. Les ligamens, qui tiennent les vertèbres, font gros & courts; les apophyles articulaires longues: il faudroit, pour qu'il y eût luxation fimple, que les ligamens s'alongeaffent trois à quatre fois plus qu'ils ne font naturellement longs: or une telle élongation ne peut fe faire fans rupture, comme je l'ai éprouvé plus d'une fois fur des cadavres, ou fur des animaux vivans. Je conclus done, d'après ces feuls faits, qu'on pourroit étayer de plufieurs autres, qu'il ne peut y avoir de luxation complette de vertèbres; qu'on a confondu la luxation des mufcles avec la luxation des os de l'épine. On a pris pour une tumeur offeufe l'élevation de la peau, produite par le déplacement d'un muscle, ou par le gonflement d'un ligament. La douleur qui furvient à la partie, empêche le chirurgien de la manier comme il conviendroit, pour en porter un jufte prognoftic; l'épine fe trouve fléchie, parce que les muícles extenfeurs, trop violemment tiraillés, perdent la proprieté de fe contracter.

La luxation des vertèbres avec fracture des piéces offeufes, ou rupture des ligamens, entraîne des fymptomes plus fâcheux, tels que la paralyfie, ou les convulfions des extrémités inférieures, les écoulemens ou rétentions involontaires d'urine, ou de matières fécales. Ces fymptomes font incurables, parce qu'ils proviennent d'un affaiffement, compreffion ou rupture de la moëlle de l'épine. Nous entrerons dans un plus grand détail à ce fujet, lorsque nous traite

rons des maladies auxquelles les vertèbres font ex

pofées.

MUSCL.
DEPLA-

Il des maladies de mufcles, qui préfentent CES. y a les mêmes tymptomes que ceux qui dénotent leur déplacement; les violentes crampes, leurs diftenfions trop fortes, font fuivies de douleurs, d'échymoles, de gonflement, qui empêche le malade de mouvoir le membre. Ce qu'il y a d'heureux, dans ces circonstances ainfi que le remarque M. Poureau, c'eft que la manoeuvre qu'on obferve pour réduire les muscles, n'aggrave point la maladie; ainfi la méprife n'eft pas de grande conféquence.

Outre que les symptomes de luxations des mufcles ont beaucoup d'analogie avec ceux des contufions & des violentes extenfions, ce qui rend le diagnoftic plus difficile, c'eft que fouvent les membranes, qu'ils recouvrent, font extrêmement tendues, & cachent le lieu & la caufe de la maladie.

Pour réduire les luxations, dit M. Pouteau, il ne faut ni beaucoup d'art ni beaucoup d'appareil. Le premier foin, pour parvenir à la réduction, fera de mettre, autant qu'on pourra, le mufcle déplacé, dans le relâchement. On appuiera enfuite avec un peu de force l'un & l'autre pouce fucceffivement fur le centre de la douleur que reffent le malade, & qu'il indiquera pour le lieu où fe fait le dérangement. D'autres fois, il fuffira de faire 'de fortes frictions, fur la partie malade, avec la main, ou avec une boule de linge fin; & on fera faire au membre de légers mouvemens.

Ce moyen général de réduire les muscles, eft des plus doux & des plus faciles à mettre en ufage: non-feulement il peut remplir l'objet qu'on fe propofe; mais même on peut le mettre à exécution, dans les cas les plus douteux fur le caractère de la

326 MALADIES GENERALES, Partie VI. maladie; n'étant point violent, on ne rifque point MUSCL. d'entraîner de fâcheux accidens.

DEPLA

CE'S.

On répétéra plufieurs fois, s'il eft néceffaire, cette manipulation. On faignera de tems en tems le malade, & on le tiendra à une diéte févère, pour prévenir l'inflammation.

dernier fil de cette cannulle, & qui s'engrainent dans deux rainures qui font au manche de la baleine.

La Figure 4 reprefente une nouvelle machine propre à prévenir & à guérir la courbure de l'épine, inventée par M. Levacher, maître en chirurgie à Paris.

Elle eft compofée d'un corset baleiné qu'on lace par-devant, & qu'on doit ajufter fur les deux hanches par deux petits facs bien moulés à la figure des parties, afin qu'il puisse appuyer dans cet endroit, fans gêner.

La machine en queftion peut être divifée en trois parties. La premiere eft une plaque de cuivre, longue de trois pouces & demi, large de vingt lignes, & de l'épaiffeur d'une ligne & demie. Elle a la figure d'un rectangle dont on auroit émouffé les angles : à chacun de fes angles il y a un trou taraudé d'une ligne de diamètre, pour recevoir une vis à tête plate, après qu'elle a paffé par un trou correfpondant, pratiqué à travers de l'épaiffeur du corfet baleiné. Il y a fur cette plaque deux douilles quarrées, dont l'une eft rivée près du côté fupérieur, & l'autre à deux doigts. du bord inférieur ces deux douilles font destinées à loger & à retenir le pied de la deuxieme pièce, que M. Levacher appelle l'arbre fufpenfoir,lequel peut gliffer dans ces douilles de haut en bas, &c. vice versa. Au-deffous de la douille inférieure, du côté gauche, on a fixé un cliquet qui tourne autour de la vis même qui l'unit à la plaque. On borne les mouvemens de ce cliquet à l'étendue néceffaire, pour le dégager des crans de l'arbre fufpenfoire qu'il foutient; & pour pouffer le cliquet dans les crans qu'il doit remplir, il y a un reffort d'acier, long d'un pouce & demi, dont la queue pouffe continuellement le cliquet & le preffe contre le côté gauche du pied de l'arbre.

La feconde pièce, appellée l'arbre fufpenfoir, eft une tige d'acier bien battu à froid: fon pied & fon corps font d'égale épaiffeur; fa largeur eft par-tout de deux lignes & demie. Le pied & le corps de l'arbre font droits & continus, & doivent s'étendre depuis la premiere vertèbre lombaire, jufqu'au milieu du col: à cet endroit, la largeur & l'épaiffeur se trouvent en fens inverse avec celles du corps; cette partie fe recourbe fur la tête en fe moulant à la convexité de cette partie, & vient finir vers le bord inférieur du coronal à cet endroit, on a creufé fur le bord supérieur sing à fix hoches à une ligne de diftance l'une de l'autre,

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