Imágenes de páginas
PDF
EPUB

les uns, ni les autres.

que nous

Ce que je dis icy des deux Um

l'esprit avec Dieu

[ocr errors]

Il en eft de même de l'union de nôtre esprit avec nôtre corps. Cette union diminuë à nions de proportion que celle avons avec Dieu s'augmente; aver le mais il n'arrive jamais qu'elle corps, se doit fe rompe entierement que notre mort. Car quand ferions auffi éclairez, &

entendre fe

par lon la manous niére ordiauffi concevoir

naire de

détachez de toutes les chofes les chofes

Car il eft vrai que

immédiate

fenfibles que les Apoftres, il est • néceffaire depuis le peché, que l'esprit ne notre efprit dépende de notre peut être corps, & que nous fentions la ment uni loi de notre chair, résister & qu'à Dieu; s'oppofer fans ceffe à la loi de le veux dinotre efprit.

re que l'efprit ne dé pend véritablement que de Dien. Et s'il eft uni aux corps, ou s'il en dépend, c'est que la volonté de Dieu fait efficacement cette union, qui depuis le peché s'eft changée en dépendan ee. On concevra affez cecy par la fuite de l'Ouvrage.,

L'efprit devient plus pur, plus lumineux, plus fort & plus étendu à proportion que s'augmente l'union qu'il a avec Dieu; parce que c'eft elle qui fait toute fa perfection. Au contraire il fe corrompt, il s'aveugle,il s'affoiblit, & il fe refferre à mefu re que l'union qu'il a avec fon. corps s'augmente & fe fortifie ; parce que cette union fait auffi toute fon imperfection. Ainst un homme qui juge de toutes chofes par fes fens, qui fuit en toutes chofes les mouvemens de fes paffions, qui n'apperçoit que ce qu'il fent, & qui n'aime que ce qui le flatte, eft dans la plus miférable difpofition d'efprit où il puiffe être ; dans cet état il eft infiniment éloigné de la vérité, & de fon bien. Mais lorf * Quis e- qu'un homme* ne juge des choinfpiciens fes que par les idées pures de l'ef

nim bene fe

prit, qu'il évite avec foin le non expers bruit confus des créatures, & tus eft, tan

que

to fe ali

rentrant en lui-même, il quid intel écoute fon fouverain Maître lexiffe fincerius,quá dans le filence de fes fens & de to remove fes paffions,il eft impoffible qu'il re atque

tombe dans l'erreur.

fubducere intentio

nem men

tis à corporis fenfibus potuit. Aug. de immort. anima. Chap. 10.

Dieu ne trompe jamais ceux qui l'interrogent par une application férieufe, & par une converfion entiére de leur efprit vers lui, quoiqu'il ne leur faffe pas toujours entendre fes réponses: mais lorsque l'efprit fe détournant de Dieu fe répand au dehors, 'qu'il n'interroge que fon corps pour s'inftruire dans la verité, qu'il n'écoute que fes fens, fon imagination, & fes paffions qui lui parlent fans ceffeil eft impoffible qu'il ne fe

lectualis

quod prin

cipium ma

trompe. La fageffe & la perfec-
tion & la félicité ne font pas des
biens que l'on doive efpérer de
fon corps: il n'y a que celui-là
feul qui eft au deffus de nous, &
de qui nous avons reçû l'être,
qui le puiffe perfectionner..
C'eft que S. Auguftin nous

[ocr errors]

Princi- apprend par ces belles paroles. pium crea- La fagelle éternelle, dit-il, eft le turæ intel-principe de toutes les créatures caæterna fa-pables d'intelligence, & cette fapientia geffe demeurant toûjours la même, ne ceffe jamais de parler à fes nens in fe créatures dans le plus fecret de incommu leur raifon, afin qu'elles fe tour, nullo modo nent vers leur principe: parce ceffat oc- qu'il n'y a que la vue de la fageße culta infpi- éternelle qui donne l'eftre aux ef cationis lo- prits, qui puiffe pour ainsi dire les qui ei crea achever, & leur donner la dernieprincipium re perfection dont ils font capables.

tabiliter

ratione vo

turæ, cui

eft, ut

convertatur ad id ex quo eft; quod aliter formata aç perfecta effe non poffit. 1. de Gen. ad litt. chaps.

cum appea

les ei erimus, quo

ficuti eft.

Lorfque nous verrons Dieu teli Scimu qu'il eft, nous ferons Semblables quoniam à lui, dit l'Apoftre faint Jean. ruerit fimiNous ferons par cette contemplation de la Vérité éternelle, niam videélevez à ce degré de grandeur bimus cum auquel tendent toutes les créaJoan Ep.x tures fpirituelles par la neceffité ch. 3. v. in de leur nature. Mais pendant que nous fommes fur la terre le poids du corps appefantit l'ef prit; il le retire fans ceffe de la quod corpréfence de fon Dieu, ou de cet- aggravat te lumiére intérieure qui l'éclai- animam. Sap. 9.103 re; il fait des efforts continuels

pour

fortifier fon union avec objets fenfibles ; & il l'oblige de se representer toutes chofes, non felon ce qu'elles font en elles-mêmes, mais felon le rapport qu'elles ont à la confervation de la vie.

d

c Corpus

rumpitur

Le corps,felon le Sage, rem-dTerrena plit l'efprit d'un fi grand nom

inhabitatic deprimit

« AnteriorContinuar »