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múlta co

Tenfum bre de fenfations, qu'il devient gitantem, incapable de connoître les cho&difficile fes les moins cachées : la vuë du

eftimamus

quæ in ter. Corps éblouit & diffipe celle de ra funt, & l'efprit, & il eft difficile d'apquæ in pro- percevoir nettement quelque pectu funt de l'ame, invenimus verité par yeux cum labore dans le tems que l'on fait ufage Sap. 9. 15. des yeux du corps pour la con

les

noître. Cela fait voir que ce n'eft que par l'attention de l'ef prit que toutes les véritez fe découvrent, & que toutes les Sciences s'apprennent; parce qu'en effet l'attention de l'ef fon retour & fa prit n'est que converfion vers Dieu, qui eft e Aug. notre feule Maître, & qui feul de Magi- nous inftruit de toute verité, ftro. par la manifestation de fa fubfif Deus ftance,comme parle S. fAuguf intelligibilis lux, in quo, & à quo, & per quem intelligibiliter Jucent, quæ intelligibiliter lucent omnia. 1. Sol.

Infinuavit nobis (Chriftus ) animam humanam & mentem rationalem non vegetari, non illuminari, nen

tin

tin, & fans l'entremife d'aucu-beatificari,

ne creature.

nifi ab ipfa SUBSTAN

TIA Dei.

Aug. in Joan. Tr. 23. Nulla natura interpofita. Quest 83. g. sI.

Il eft vifible par toutes ces chofes, qu'il faut réfister sans cesse à l'effort que le corps fait contre l'efprit, & qu'il faut peu à peu s'accoûtumer à ne pas croire les rapports que nos fens nous font de tous les corps qui nous environnent, qu'ils nous reprefentent toûjours comme dignes de notre application, & de notre eftime: parce qu'il n'y a rien de fenfible à quoi nous devions nous arrester, ni de quoi nous devions nous occuper. C'est une des véritez que la Sageffe éternelle femble avoir voulu nous apprendre par fon Incarnation: car aprés avoir élevé

*

Illa au

une chair fenfible à la plus hautoritas di

Tome 1.

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vina dicen

non folùm

da eft, que te dignité qui fe puifle concein fenfibili voir,il nous a fait connoître par bus fignis l'aviliffement où il a réduit cettranfcendit te même chair,c'est-à-dire, par

omnem

facultatem,

humanam l'aviliffement de ce qu'il y a de fed & ip- plus grand entre les chofes fenfum homi- fibles, le mépris que nous denem agens, vons faire de tous les objets quo ufque de nos fens. C'eft peut-être

oftendit ei

fe propter

ipfum deprefferit, & non teneri fenfibus quibus videntur illa miranda, fed ad intellectum jubet evolare, fimul demonftrans & quanta hic poffit,& cur hæc faciat, & quàm parvipendat. Aug. 2. de ord. 9.

pour la même raifon faint que * Et fi co- Paul difoit, * qu'il ne connoiffait

gnovimus

fecundum plus Jefus - Chrift felon la chair: Car ce n'eft pas à la chair de

carnem

Chriftum,

jam non fe- Jefus-Chrift qu'il faut s'arrêter, c'est à l'efprit caché sous la

cundum

carnem no

vimus. 2. ad Cor.

* Tr. in chair; * Caro vas fuit, quod haJoan. 27. bebat attende non quod erat, dit S. Auguftin. Ce qu'il y a de

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vifible ou de fenfible dans Jefus-Chrift, ne mérite nos adorations, qu'à caufe de l'union avec le Verbe, qui ne peut être l'objet que de l'efprit feul.

Il eft abfolument néceffaire que ceux qui fe veulent rendre fages & heureux, foient entiérement convaincus, & comme pénétrez de ce que je viens de dire. Il ne fuffit pas qu'ils me croyent fur ma parole, ni qu'ils en foient perfuadez par l'éclat d'une lumiére paffagére: il est néceffaire qu'ils le fçachent par mille expériences, & mille démonftrations inconteftables: Il faut que ces véritez ne fe puiffent jamais effacer de leur efprit, & qu'elles leur foient préfentes dans toutes leurs études, & dans toutes les autres occupations de leur vie.

Ceux qui prendront la peine

de lire avec quelque application l'Ouvrage que l'on donne préfentement au public, entreront, fi je ne me trompe, dans cette difpofition d'efprit. Car on y démontre en plufieurs maniéres,que nos fens, nôtre imagination, & nos paffions nous font entiérement inutiles pour découvrir la vérité & nôtre bien; qu'ils nous éblouiffent au contraire, & nous féduifent en toutes rencontres; & généralement que toutes les connoif fances que l'efprit reçoit par le corps, ou à caufe de quelques mouvemens qui fe font dans le corps,font toutes fauffes & confufes, par rapport aux objets qu'elles repréfentent; quoiqu'elles foient tres-utiles à la confervation du corps, & des biens qui ont rapport aux corps.

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