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d'autres veritez que nous; & quelquefois ils pouffent certaines découvertes qu'on a négli gées par pareffe, ou qu'on a abandonnées faute de courage & de force.

C'est dans cette vûë de mon utilité particuliere, & de celle de quelques autres, que je me hazarde à être Auteur. Mais, afin que mes efperances ne foient point vaines, je donne cet avis, qu'on ne doit pas fe rebuter d'abord, fi l'on trouve des chofes qui choquent les opinions ordinaires que l'on a crûës toute fa vie, & que l'on voit approuvées généralement de tous les hommes & dans tous les fiecles. Ce font les erreurs les plus générales que je tâche principalement de détruire. Si les hommes étoient fort éclairez, l'approbation univerfelle

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feroit une raifon, mais c'eft tout le contraire. Que l'on-foit donc averti une fois pour toutes,qu'il n'y a que la Raifon qui doive prefider au jugement de toutes les opinions humaines,qui n'ont point de rapport à la foi, de laquelle feule Dieu nous inftruit d'une maniere toute differente de celle dont il nous découvre les chofes naturelles. Que l'on rentre dans foi-même, & que l'on s'approche de la lumiere qui y luit inceffamment, afin que nôtreraifon foit plus éclairée. Que l'on évite avec foin tou tes les fenfations trop vives, & videre non toutes les émotions de l'ame qui poteft, oret rempliffent la capacité de nôtre gat ut poffe mefoible intelligence. Car le plus reatur, nec petit bruit, le moindre éclat ad homine difputatode lumiere, diffipe quelquefois rem pulfet, la vûë de l'efprit: il eft bon d'é- ut quod no legit legat viter toutes ces chofes, quoi fed ad D

&

Qui hoc

falvatore, qu'il ne foit pas abfolument néut quod ceffaire. Et fi en faisant tous fes

non valet,

112. C. I2.

men mentis

accendit at

nô.

valeat. Ep. efforts, on ne peut réfifter aux Suplexque impreffions continuelles que illi qui lu-tre corps, & les préjugez de nôtre enfance font fur notre imatendat, ut gination, il eft néceffaire de intelligat. recourir à la prière, pour receContra Ep. fundam. c. voir ce que l'on ne peut avoir par fes propres forces; fans ceffer toutefois de refifter à fes fens car ce doit être l'occupation continuelle de ceux qui à l'exemple de S. Auguftin ont beaucoup d'amour pour la verité. Nullomodo refiftitur corporis fenfibus; QUE NOBIS SACRA

33.

TISSIMA DISCIPLINA EST,

fiper eos inflictis plagis vulneribufque blandimur. Ad Nebri dium. Ep. 7.

On trouvera la divifion de cet Ouvrage dans le 4 Chapitre.

AVERTISSEMENT.

Touchant cette derniere Edition.

E croi devoir avertir le lecteur que de toutes les éditions qu'on a faites De la Recherche de la Vérité, à Paris & ailleurs, celle-ci est la plus exacte & la plus ample. Car outre que je me fuis fervi de l'édition precedente qui étoit la meilleure de toutes, j'y ai encore ajoûté plufieurs éclairciffemens aux endroits que j'ai cru en avoir quelque befoin. Comme j'avois avancé dans le 16 éclairciffe ment un fentiment contraire à celui de Monfieur Defcartes touchant La matiere fubtile, j'ay cr.. devoir expliquer plus au long ce que j'en

penfe: parce qu'il me paroît évident, que c'est le denouement de beaucoup de difficultez, qu'on trou ve à rendre des effets les plus gé neraux de la nature. C'est ce que fais vor par plufieurs exemples dans ce que j'ai ajouté au 16o éclairciffement. Fai ajouté aussi à la fin de l'ouvrage, une espéce d'abbrégé d'optique, parce que c'auroit été un éclairciffement trop long & qui auroit trop interrompu la fuite. J'avertis que pour concevoir nettement ce que je dis des erreurs de la vue, il est neceffaire que ceux là du moins qui ne fçavent pas comment les yeux font compofez, ni comment ils fervent à voir les objets, lifent ce dernier éclairciffement avant, ou en mê me tems que ce que je dis dans le premier Livre des erreurs de la vuë. Peut être même que ceux qui ont étudié l'optique y apprendront

quelque

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