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ils

AN.451. Bafile, j'étois chez moi: le clergé d'Ephese me 2.693. manda, pour ordonner un évêque j'y allai, croyant que les autres évêques avoient été appellez. Aprés que j'eus attendu trois jours dans mon logis, quelques-uns des clercs me vinrent dire: Les autres évêques ne font point ici: que faut-il faire? Je leur dis: Il eft contre les canons, qu'un feul évêque difpofe d'une églife, principalement d'une fi grande metropole. Comme je parlois ainfi, uue multitude infinie environna mon logis; je ne favois où j'étois, m'emporterent & me menerent à l'églife: entr'autres un officier nommé Holofericus, qui mit l'épée à la main. Ainfi deux ou trois cent hommes m'emmenerent au fiege épiscopal avec Baffien; & il y fut placé. Baffien dit : Il a menti. Les magiftrats demanderent au Clergé de C. P. fi Proclus avoit communiqué avec Baf fien, comme évêque d'Ephefe. Ils dirent tous qu'oüi: qu'il lui avoit donné des lettres fynodiques, & avoit mis fon.nom dans les diptyques.

Les magiftrats demanderent enfuite à Etienne, comment Baffien avoit été depofé, & fi lui-même avoit été ordonné par le concile? H repeta ce qu'il avoit dit, que Baffien avoit été. depofé par l'autorité de l'empereur Theodofe & du Pape Leon; s'excufant au refte, de n'avoir pas en main les preuves de fon ordination: fur ce qu'il ne prévoyoit pas, que l'on dût parler de cette affaire, la croyant finie. Lucien évêque de Byfe, & Meliphtongue évêque d'Heliopolis s'avancerent; & dirent au nom de tous les évê-. ques leurs voifins; que Baffien avcit été chaffé contre les canons, fans avoir été jugé, ni accufé, aprés quatre ans de paifible poffeffion. Ep. 697. tienne repeta encore, que le pape Leon l'avoit P. 689. C. condamné: & comme il avoit auffi allegué au

7.696.

para

paravant, qu'il avoit été condamné par Flavien, AN.451. Cecropius évêque de Sebaftopolis lui dit: Seigneur Etienne, que Flavien eft puiffant, même aprés fa mort! Voulant lui reprocher de l'avoir condamné à Ephefe. Tous les évêques & les clercs de C. P. dirent: Il eft vrai. Eternelle memoire à Flavien. Voilà la vengeance, voilà la verité. Flavien vit aprés la mort: le martyr prie pour nous.

Les magiftrats demanderent l'avis au concile; & les évêques s'écrierent: La juftice demande Baffien que les canons foient obfervez.. Les magiftrats dirent: Pour nous il nous femble, que ni Baffien n'eft digne d'être évêque d'Ephefe, puifqu'il eft intrus par violence: ni Etienne qui y eft entré par conjuration & par artifice; & qu'il faut élire un autre évêque: mais nous laiffons le tout au jugement du concile. Le concile revenant à l'avis des magiftrats, s'écria: Ce jugement eft jufte, c'eft le jugement de Dieu. Vous gardez les canons & les loix.

Les évêques d'Afie fe profternerent devant le 700. concile, & dirent: Ayez pitié de nous, & de nos enfans. Si on ordonne-ici un évêque, on fera mourir nos enfans, & la ville eft perdue. Il faut entendre que la plupart de ces évêques avoient été mariez; & qu'ils craignoient une fedition à Ephefe, fi on y envoyoit un évêque élû à Calcedoine. Les magiftrats demanderent où l'évêque d'Ephefe devoit être ordonné felon les canons. Les évêques dirent: Dans la province. Diogéne de Cyzique dit: L'ufage eft, que ce foit ici : fi l'évêque avoit été ordonné à C. P. ces maux ne feroient pas arrivez. On ordonne là des gens de neant: c'eft la caufe du defordre. Il compte Calcedoine & C. P. pour le même lieu, à caufe de la proximité. Leonce évêque de Magnefie dit: Depuis.

XXI.n.6.

AN.451.faint Timothée jufqu'à prefent, il y a eu vingt-fept évêques qui ont été ordonnez à Ephe fe, Bafile feul fut ordonné ici par violence; & il y eut des meurtres. Philippe prêtre de C. P. Sup. liv. dit: Le faint évêque Jean depofa quinze évê ques quand il alla en Afie, & en ordonna d'au tres à leur place. Memnon fut confirmé ici: Heraclide & d'autres furent ordonnez du confentement de nôtre archevêque: le bienheureux Proclus ordonna de même Bafile. Les magif trats voyant que cette affaire avoit befoin d'examen, la remirent au lendemain.

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On tint donc la douziéme action le lende30.0&o- main trentiéme d'Octobre, pour terminer l'af bre. faire d'Ephefe. Les magiftrats dirent: Nôtre affiduité au concile porte prejudice aux affaires publiques; c'est pourquoi cherchant à finir promptement, nous vous prions de dire s'il vous eft venu quelque nouvelle lumiere fur l'affaire d'Ephefe. Anatolius dit Je fuis d'avis, que ni l'un, ni l'autre, ne foit évêque de cette ville: mais qu'on en élife un troifiéme, parce qu'ils fe font intrus contre les canons. Ils garderont toutefois la dignité d'évêque, & feront nourris aux dépens de l'églife. Les legats opinerent de même. Les magiftrats firent apporter l'évangile; conjurant les évêques de juger cette affaire en leur confcience. Anatolius de C. P. repeta le même avis, & les legats auffi, puis Maxime d'Antioche, Juvenal, Thalaffius, & huit autres évêques en particulier, & tous les P. 705. fuivirent par des acclamations generales. Enfuite les magiftrats prononcerent, fuivant l'avis du concile, que Baffien & Etienne feroient ôtez du fiege d'Ephefe: gardant toutefois la dignité d'évêque, & recevant du revenu de la méme églife pour nourriture & entretien deux cent fols d'or par an, qui font environ seize cent livres

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de

C

Reglement

de notre monnoye; & que l'on ordonneroit un AN.451. autre évêque felon les canons. 30. O&ob. Le même jour trentiéme d'Octobre, fut te- XXVII. nue la treiziéme action. On fit lire la requête Treiziéd'Eunomius de Nicomedie, où il fe plaignoit meaction. qu'Anaftafe de Nicée entreprenoit fur les droits entre Nide fa metropole; & qu'il avoit excommunié des comedie clercs de l'églife de Bafilinople. Anaftafe nioit & Nicée. Fun & l'autre, & difoit: Bafilinople étoit une? 702. bourgade foumife à Nicée, comme plufieurs.709.D., autres. Un empereur, foit Julien, ou un autre, en fit une cité, & y mit des magiftrats tirez de Sup.liv. XI. Nicée. C'étoit en effet l'empereur Julien, qui Calch. p. 2.43. Conc. avoit voulu honorer cette ville, à caufe de fa 712. mere Bafiline. Anaftafe continua: Depuis ce tems, l'évêque de Nicée y a ordonné des évêques par deux fois. Il y a des lettres du bienheureux Jean évêque de C. P. à l'évêque de Nicée, pour aller regler cette églife, comme lui appartenant. J'ai des lettres à Proclus. Eunomius répondit: Il fe peut faire que l'églife de Nicomedie n'avoit point alors d'éveque, & qu'il fallut avoir recours à celui de Nicée. Pour moi, je puis montrer, que plufieurs ont été ordonnez par l'évêque de Nicomedie: je puis montrer des decrets du peuple de Bafilinople, par lefquels ils le prient de leur donner un évê

que.

Les magiftrats firent lire les canons. On lut?. 713. le quatriéme de Nicée, qui porte, que les ordinations de chaque province fe devoient faire par l'autorité du metropolitain. Anaftafe voulut montrer qu'il l'étoit, par une loi de l'empereur Valens, qui attribuoit à Nicée le droit de metropole; fuppofant qu'elle l'avoit eu auparavant mais avec la claufe, fauf le droit d'autrui. Eunomius de fon côté fit lire une loi de Valentinien, poftericure à la precedente, portant que

le

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AN.451.le titre de metropole, donné par honneur à Nicée, ne doit faire aucun prejudice aux privileges de Nicomedie. Aprés ces lectures, les magiftrats dirent: Ces loix ne parlent point des evêques; mais feulement de l'honneur des vil les: celle de Valens, en donnant à Nicée le droit de metropole, declare nommement, qu'elle n'ôte rien aux autres villes : le canon ordonne qu'il n'y aura qu'un metropolitain en chaque province qu'ordonne le concile fur tout cela? Le concile s'écria: Que les canons foient obfer

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vez.

Les évêques de Pont dirent: Les canons ne connoiffent qu'un metropolitain: il eft clair, que les ordinations appartiennent à l'évêque de . Nicomedie: les loix ne donnent à Nicée, que le nom de metropolitain; & à fon évêque le premier rang entre ceux de la province. L'archidiacre Aetius demanda que cette procedure ne fit aucun prejudice au fiege de C. P. pretendant qu'il faifoit par lui-même, ou par autrui, Tou les ordinations en Bithynie. Les magiftrats prononcerent: L'évêque de Nicomedie aura l'autorité de metropolitain dans les églifes de Bithynie, & l'évêque de Nicée en aura feulement l'honneur, & fera foumis à celui de Nicomedie, comme les autres évêques de la province; c'eft l'avis du concile. Quant au droit du fiege de C. P. pour ordonner dans les provinces, il fera examiné en fon tems. XXVIII. La quatorziéme action, fut le lendemain Quatorzié-trente-uniéme d'Octobre. On lut une requête me action, prefentée à l'empereur par Sabinien évêque de Jugement Perrha en Syrie, où il difoit: J'étois dès l'enfance dans un monaftere nombreux, où j'avois Anaftafe la charge d'économe: ne penfant à rien moins de Perrha, qu'à l'épifcopat. Tout d'un coup le metropolip.720. G. tain, accompagné des évêques de la province,

31.Octob.

entre Sabi

nien &

me

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