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poufa, ce fut un Comte de Londres, que cet Interpolateur nomme Lot. C'eft de lui-même, que nous fçavons cette circonftance. En forte qu'il fe contredit au moins en ce point. D'ail leurs il eft malaifé d'accorder le tems du mariage de Budic avant l'an 480. avec la naiffance d'Artur feulement en 493. Si cet Auteur fe fût contenté de dire qu'elle étoit fa fœur utérine née de la même mere, mais d'un autre pere & d'un premier mariage, les chofes ne feroient peut-être pas fi difficiles à concilier, & l'on pourroit en trouver les preuves. Mais ce n'eft pas ici le lieu d'entrer dans cet examen, qui demanderoit qu'on démêlât la partie de l'Hiftoire de la Grande Bretagne la plus embrouillée & la plus enveloppée des plus ridicules fictions. Il me fuffit de dire en paffant qu'indépendamment de ce mariage Artur & Budic étoient déja proches parens & comme je le penfe, du deuxième au troifiéme dégré de confanguinité, comme il paroît par cette Table.

Salomon

Audren 1. dégré
Budic 2.

ou Witol

Conftantin

Aurele-Ambroise

Artur.

J'ajoûte que par cette alliance Hoë fils de Budic devenoit propre neveu d'Artur du côté d'Anaumed fa mere, s'il eft vrai qu'elle fut four utérine de ce Roi, ou du moins fon neveu à la mode de Bretagne, fi elle n'étoit que fa coufine, comme il paroît par la Table précédente, en forte qu'on ne doit plus être furpris de l'étroite liaison, que nous trouvons dans la fuite de l'Hiftoire entre Hoël fils de Budic, & lon fucceffeur dans le Royaume de la Bretagne Armoriquaine, & Artur Roi de la Grande Bretagne, puifqu'ils étoient doublement unis par les liens de com fanguinité.

X. L

Pofterité de Budic.

Le Roi Budic laiffa plufieurs enfans d'Anaumed fon époufe. Les deux premiers, nez dans la Grande Bretagne pendant l'éxil de leur pere, furent 19. Ifmaël; il prit le parti de l'Eglife, & fut fucceffeur de Saint David Evêque de Menevic mort vers l'an 544. comme nous le lilons dans Ufferius, qui cite un fragment de la vie de Saint Theliane inferée dans le Registre de

Laudal. Le fecond fut Tifei, qui pric le même parti qu'Ifmaël Pennalun avec le titre de Martyr. Le troifiéme fut Saint Oudocée, né dans la Bretagne Armorique la premiere année du regne de Budic fon pere; il prit comme fes deux freres aînés le parti de l'Eglife, & fut confacré Evêque par Saint Theliane fon oncle vers l'an 544. C'eft de la vie de Saint Oudocée, que nous apprenons ces trois premieres filiations, & les autres faits qui les regardent. Un autre fils de Budic fut Hoël, que je crois né vers l'an 480. & l'aîné de tous, comme il fut en effet le principal héritier de la Couronne de fon pere. La Chronique des Rois Bretons Armoriquains, le manufcrit Breton Geffroi de Monmouth qui la traduit Gautier Archidiacre d'Oxford fon interpolateur, & plufieurs autres après eux, fourniffent la preuve de cette filiation. C'eft auffi ce qu'on doit conclure d'Ingomar, lorsqu'il donne Riothame qui eft le même que Hoël, pour fils à Deroch, Debrox ou Dubric, qui n'eft pas différent de Budic. La même chose paroît encore plus clairement dans un des Catalogues des Comtes de Cormuaille qui donneReith,qui eft le même

que Riothame & Hoël, pour fils de Budic. Comme c'eft celui des fils de Bu dic que le regne fuivant regarde, je réferve à m'expliquer plus amplement dans la fuite fur fon Chapitre. On trou ve dans les fragmens d'Ingomar qu'on nous a confervés, & dans les actes de Saint Vinoc les noms de deux freres de Rioval ou Hoël, & fils de Deroch qui eft Budic. L'un eft Urbien : c'est un de ceux que j'avois en vûë, lorfque je difois (Chapitre premier nombre vingttroifiéme) que toutes les fois qu'on trouvoit un Urbien dans Ingomar, on trouvoit dans le cours de l'Hiftoire, foit dans les Catalogues des Comtes de Cornuaille, foit ailleurs, dans le même dégré de filiation, un Prince du nom de Concar ou de quelqu'autre fort reffemblant. En effet je trouve dans ce même tems un Comte des Bretons nommé Conamer qui eft le même que Cono-Vaur dit auffi Comorre, Seigneur puiffant dans ces cantons. Il paroît qu'il n'étoit point, frere de Canao ni de Macliau, & qu'il n'étoit gueres moins distingué qu'eux; ce qui convient fort aux fils de Budic, l'autre frere de Rioval felon Ingomar, eft appellé par cet Auteur Dionat, qui

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feroit plûtôt le Dinot Prince de la Petite Bretagne pere Saint Kineth, dont' Ufferius après Jean de Jenmouth a fair mention, que le Dionat pere de Sainte Urfule, comme quelques uns nous ont lauffé de nos jours la liberté de le penfer; puifque cette Sainte étoit morte au moins en 450. au lieu que Dionat n'a pû naître qu'après l'an 490. Quelques modernes donnent à Budic une fille, qu'ils nomment Alienor, & qui fut mariée, difent-ils, au Seigneur de Leon. L'Hiftoire ne marque perfonne dans le tems dont il s'agit, à qui ce titre de Seigneur de Leon puifle être plûtôt attribué que le Comte de Withur, dont nous aurons bien-tôt occafion de parler plus amplement, pourvû qu'il foit bien conftant que cer Withur ait été Seigneur Armoriquain ou Breton,

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XII.

Etendue & limites du Royaume de Budic.

Pour venir à ce qui regarde l'éten due & les limites des Etats de Budic il faut avouer ingénument que com

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