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Au Diable foit le Lutin obftiné,

C'est encor pis, j'en fuis mieux lutiné.
Je n'y fai plus que prendre patience,
Et puifqu'il faut que je penfe & repense
A cette Iris, & la nuit & le jour,
Penfons-y donc. Adieu vous dis, Science,
Je veux avoir la paix avec l'Amour.

L'A MOUR

ET

L'HONNEUR.

D

FABL E.

Ans l'Age d'Or que l'on nous vante tant

Où l'on aimoit fans loix & fans contrainte,

On croit qu'Amour eut un regne éclatant,
C'est une erreur; il fut fi peu content,
Qu'à Jupiter il porta cette plainte.

J'ai des Sujets, mais ils font trop foûmis,
Dit-il, je regne, & je n'ai point de gloire,
J'aimerois mieux dompter des ennemis,
Je ne veux plus d'empire fans victoire.
A ce difcours Jupin rêve, & produit
L'auftere Honneur, épouvantail des Belles,
Rival d'Amour, & Chef de fes Rebelles,

Qui

Qui peut beaucoup avec un peu de bruit.'
L'Enfant mutin le confidere en face,
De près, de loin, & puis faifant un faut,
Pere des Dieux, dit-il, je te rends grace,

Tu m'as fait là le Monftre qu'il me faut.

EN VOI.

Jeune Beauté, vous

que rien ne furmonte,

Je ne dis pas, vous aimerez un jour,

Mais après tout, ceci n'eft point un conte,

L'Honneur fut faît pour l'honneur de l'Amour.

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UNE BRUNE.

Boucharms tant les yeux de Salomon,

Runette fut la gentille femelle

Et renverfa cette forte cervelle,
Où la Sageffe avoit pris le timon;
Qui dit Brunette, il dit fpirituelle,

Et vive au moins comme un petit Démon
Et, s'il vous plaît, tous ces jolis vifages,
Qui de la Grece affolerent les Sages,

Qui comme Oifons les menoient par le bec,
Qui croiez-vous que ce fuffent? Brunettes

Aux beaux yeux noirs, & qui dans leurs goguettes
Difoient, Dieu fait, gentilleffes en Grec.

Autre

Autre Brunette aujourd'hui me tourmente
Moi Philosophe, ou du moins raisonneur,
Et qui pouvois acquerir tout l'honneur
Et tout l'ennui d'une ame indifferante.
Or vous, Meffieurs, qui faites vanité
Des triftes dons de l'auftere Sageffe,
Quand vous verrez Brunettes d'un côté,
Allez de l'autre en toute humilité,
Brunettes font l'écueil de votre espece.

SUR CE QU'ON AVOIT TRAITE”

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un fujet tendrement au lien de le
traiter galamment felon la pre-

J

miere intention.

'Ai vû le tems que j'avois en partage
Un affez galant badinage;

Je favois, difoit-on, dans des Vers gracieux
Faire jouer ces Enfans qui font Dieux.
Mais de moi maintenant ce talent fe retire;
Lorfque je demande à ma Lyre

Un Menuet, un Rigodon,

Elle me rend des Airs qui peindroient le martyre Du paffionné Celadon.

Ce que tu m'accordois, Dieu des Vers, quel caprice

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me le refufer?

Mais non, j'ai tort de t'accufer

Je

Je reconnois mon injuftice,

Depuis un temps je m'apperçoi

Que quand tes dons facrez daignent fur moi defcen

dre,

C'est le Vafe où je les reçoi

Qui fait que même malgré toi

Tout le galant fe tourne en tendre.

豬豬豬仔豬豬豬豬豬豬粉絲粉粥粥

SUR CE QU'ON AVOIT MIS

dans une Eglogue ces quatre Vers:

Sans permettre à fon cœur de trop nobles désirs,

Elle peut des Dieux même attendre les foupirs;
Et fi pour elle en vain les Dieux verfoient des larmes,
Ils fauveroient encor leur gloire par fes charmes.

Et qu'il fallut les ôter, parce qu'ils
étoient trop pompeux.

Le Poëte a manqué, je n'en difconviens pas,
Mais il étoit plus Amant que Poëte.
Quand de ce qu'on adore on chante les appas,

Le Chalumeau devient Trompette.

SUR

SUR

UNE VISITE

Qu'un Malade attendoit inutilement
depuis quelque tems,

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Ous ne venez donc point, vous pour qui je
refpire,

Vous qui feule à mes maux pourriez me dérober,
Vous qui d'un fimple mot, qui d'un leger sourire
Diffiperiez l'horreur où je me fens tomber.
Privé de la fanté, mon feul mal eft l'absence,
C'est vous que je regrette, & qui me tourmentez,
Venez de vos attraits éprouves la puiffance,
Et fi je fouffre encor, puniffez-m'en, partez.

LET

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