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UG 443 V35 1828

AVERTISSEMENT.

COMPOSÉ OMPOSÉ au commencement de la guerre de la succession d'Espagne, lorsque l'art moderne des siéges n'avait encore fait que peu de progrès chez les puissances étrangères, le Traité de l'Attaque des Places ne devait pas être publié; l'intention de son illustre auteur, exprimée dans la dédicace au duc de Bourgogne, était même que l'on n'en prît pas de copies. Cependant, suivant l'historien du corps du génie (1), du vivant de Vauban, beaucoup de personnes (2) avaient des copies de ses principaux ouvrages, au nombre desquels on doit compter le Traité de l'Attaque des Places, dont le libraire de Hondt donna la première édition, in-4°, en 1737, à la Haye. Cette édition était belle, accompagnée de grandes planches avec des légendes, comme dans l'exemplaire manuscrit qui nous a servi, et dont nous parlerons. De Hondt donna, en 1742, une nouvelle édition, in-8°, du Traité de l'Attaque des Places, avec de petites planches. Il n'y a point de différences essentielles entre cette édi

(1) ALLENT. — Histoire du corps du Génie, Ire, partie, Paris, 1805, page 701.

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(2) Le général Bacler Dalbe, reçut à Varsovie, en 1807, d'un colonel. polonais, un exemplaire manuscrit du Traité de l'Attaque des Places, qui paraît être (autant que nous avons pu en juger en le parcourant), une des copies les plus fidèles de cet ouvrage. L'écusson aux armes de Mormez de Saint-Hilaire, qui est sur les plats de la couverture, annonce qu'il a appartenu au lieutenant-général d'artillerie de ce nom*, avec qui Vauban a rédigé le Mémoire sur l'artillerie qui paraît pour la première fois à la fin de cette édition. Cet exemplaire appartient actuellement à madame Bacler Dalbe.

*Note de M. Henin, capitaine d'artillerie,

* a

tion et la première. Nul doute que de Hondt n'ait eu une copie fidèle, à quelques passages près qui y manquaient sans doute, du chef-d'œuvre de Vauban. Mais les éditeurs se permirent d'y corriger bien des fautes, disent-ils dans leurs préfaces; de là des erreurs, un texte altéré, une ponctuation fautive en plusieurs endroits; enfin des planches la plupart défectueuses.

Lorsque l'édition de 1757 parut, M. le comte d'Aunay, maréchal-de-camp et petit-fils de Vauban, forma le projet de donner en France une édition des Traités de l'Attaque et de la Défense des Places, de son aïeul, en faisant des changemens et des interpolations dans ces ouvrages. Les deux volumes (1) de l'édition qu'il avait préparée, ont été compris, sous le no 38, au nombre des propres manuscrits de Vauban, dans différens inventaires. Nous y avons d'abord été trompé; ce qui a. donné lieu à la note de la page 220. Mais M. le marquis Le Peletier Rosanbo, pair de France, dépositaire des manuscrits de Vauban qui furent laissés à M. d'Aunay, (dont la fille unique épousa en 1737 l'aïcul de M. de Rosanbo) (2), ayant bien voulu nous recevoir à sa terre du Ménil, près Mantes, et

(1) Ils sont cartonnés et recouverts en papier gauffré. Bibl. Ros. (2) Les manuscrits échus en partage à M. le marquis d'Ussé, autre petit-fils de Vauban, sont dispersés. M. Dez, professeur de mathématiques à l'Ecole militaire, qui avait beaucoup connu le marquis d'Ussé, et qui est auteur d'une note inédite très-curieuse sur Vauban, possédaiten 1784 le manuscrit du Traité de l'Attaque des Places, sur lequel avait été copié l'exemplaire du duc de Bourgogne. Ce manuscrit, envoyé à cette époque à M. de Villelongue, commandant de l'école de Mézières, est perdu. La bibliothèque de l'Ecole d'artilleric et du génie, où nous avions pensé qu'il pourrait se trouver, ne possède que deux copies du Traité de

mettre à notre disposition, avec une extrême obli- . geance, les manuscrits nécessaires à nos recherches, nous avons trouvé les minutes au net de M. le comte d'Aunay, conformes aux copies cartonnées, cotées 38, une préface de M. d'Aunay, une lettre qu'il écrivît aux maréchaux de France, et la réponse de ces derniers, qui approuvaient son projet : il n'eut pas d'exécution.

En 1740, des libraires de Leyde imprimèrent in-4° le Mémoire, pour servir d'instruction dans la conduite des siéges, que Vauban avait fait en 1669 pour M. de Louvois. Le confondant avec le Traité de l'Attaque des Places, ils l'annoncèrent comme ayant été présenté au roi Louis XIV en 1704. Il peut être curieux de connaître le jugement que Vauban portait de ce premier travail vers cette époque; voici ce qu'on lit, écrit de sa main, sur le verso de la couverture de l'exemplaire que possède M. le marquis de Rosanbo :

« Cet ouvrage est bon et excellent, mais il demande beaucoup de corrections, et j'ai quantité de bonnes choses à y ajouter. »

« Il fut fait en l'année 1669, à l'instante réquisition de M. de Louvois, qui, n'entendant pas les siéges, avait pour lors grande envie de s'en instruire. Comme je n'eus que six semaines de temps pour y travailler (1), cela a été

l'Attaque des Places*, dont une est très-défectueuse, et l'autre est une copie de l'édition de de Hondt. Le Dépôt des fortifications possède aussi une copie de l'édition de de Hondt. Nous ne saurions dire si ces copies sont postérieures ou antérieures à 1737.

(1) M. le comte d'Aunay rapporte dans la préface dont j'ai parlé, que Vauban ne commença le Traité de l'Attaque des Places qu'au retour de la campagne de 1703, et deux mois après il eut l'honneur de le présenter au duc de Bourgogne.

*Note de M. le capitaine du génie Bugnot, à Metz.

cause du peu d'ordre qui s'y trouve et de la quantité de fautes dont il est plein.

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Les premiers chapitres, où sont exposées les fautes que l'on commettait alors dans les siéges, renferment des avertissemens que l'on ne doit pas considérer encore comme tout-à fait superflus aujourd'hui. Quelques chapitres ont été transportés dans le Traité de 1704. Quelques idées qui nous semblent bonnes n'ont pas eu la -même faveur. L'édition de Leyde, la seule qu'on connaisse, a été retouchée et est incorrecte; mais, à tout prendre, elle est exacte; seulement, la seconde partie, qui a pour titre Mémoire pour servir d'instruction dans la Défense des Places, n'est pas dans les exemplaires manuscrits.

L'avis de 1703, sur les attaques de Landau, est, à proprement parler, l'esquisse du Traité de l'Attaque des Places: c'est le même ordre, ce sont les mêmes idées moins développées, quelquefois les mêmes expressions. Deux seules choses y sont relatives à Landau : le choix du front d'attaque, et l'attaque des tours bastionnées telle qu'elle est dans le Traité de 1704.

Revenons maintenant aux éditions les plus connues de ce Traité après celles de de Hondt: savoir, celle de Jombert et celle de Foissac; elles sont toutes deux tronquées; il y manque les chapitres sur les mines, que l'on a joints, pour faire un troisième volume, à des fragmens sur le même sujet, attribués à Vauban. Il manque en outre dans celle de Foissac, faite cn l'an 3, le chapitre des princes à la tranchée; mais on y trouve des additions utiles à cette époque, et qui lui donnent encore quelque prix aujourd'hui.

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