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VIERGE.

pro

ORDRE DU idem afceterium aut pro electione Abbatum Generalium fumMONT- mis Pontificibus demandantibus, vel corumdem folemni‹ benedictione pluries acceffimus, oculati teftes fuimus: ac proin-. de, in horum omnium & fingulorum fidem, prafentes noftra. manu fubfcriptas: noftroque figillo obfirmatas expediendas juffimus. Datum Beneventi ex noftro Archiepifcopio hac die 9. menfis Fanuarii 1708. Il fait un froid extrême fur cette montagne, & aux mois de Juillet & d'Août les Religieux, font quelquefois obligés de fe.chauffer. A quatre milles au deffous du Monaftere, il y a un lieu fort agréable, où toutes chofes neceffaires à la vie abondent. Ce lieu s'appelle Laureta ; on ya bâti une belle infirmerie, qui pourroit paffer pour un très beau Monaftere. On n'y peut pas non plus porter ni viande, ni œufs, ni laitage. Ainfi les Religieux & les perfonnes Séculieres, même les étrangers, quand ils font à l'extrêmité de maladie, n'en mangent point. Ceux qui y meurent, font portés au Monaftere d'enhaut pour y être enterrés. Il ne laiffe pas d'y avoir beaucoup de fontaines fur cette montagne,nonobftant sa hauteur. Il s'y trouve aussi beaucoup de pâturages ; il y a même un pré qui a trois milles de tour,& on y recueille du bled & de l'avoine.

Les Religieux de cet Ordre font habillés de blanc. Leur habit ordinaire confifte en une robe & un scapulaire, & ils portent au chocur & dans les villes où font fitués leurs Monafteres, une coule comme les Benedictins. Silveftre Maurolic dit que de fon tems ils ne portoient point de coules mais feulement un fcapulaire avec un capuce & un manteau blanc à la maniere des Ermites. Quelquefois quand ils vont feuls par la ville, ils ont un manteau blanc à la maniere de celui des Ecclefiaftiques, avec un chapeau blanc doublé par deffous d'une toile noire jufqu'aux bords. Ils ont pour armes d'or à trois Montagnes de finoples, furmontées d'une Croix de gueules, entourée par le haut d'un cercle de même couleur, & acoftée de ces deux lettres M. & V. L'habillement des Religieufes confiftoit auffi en une robe blanche, ferrée d'une ceinture de cuir blanc, avec un fcapulaire; un linge entortilloit leur tête, & defcendoit fur leur gorge en for me de guimpe, & elles portoient par deffus un grand voile noir fort délié; & dans leurs cérémonies elles avoient un manteau traînant jufqu'à terre. Le principal Monaftere de

T.VI.P.134

Religieux du mont Vierge

en

habit de Ville lors quils vont Seuls 32

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PULSANO.

ces Filles étoit à Goglieto, qui étoit double, comme nous RDRE DE avons dit. La Superieure y avoit la qualité d'Abbeffe, & pouvoit porter la croffe,auffi-bien que l'Abbé du Monaftere des Hommes, qui fe fervoit d'ornemens Pontificaux. Ce Monaftere avoit plus de vingt mille ducats de revenu, dont THôpital de l'Annonciade à Naples a diffipé une grande partie, auffi-bien que les Abbés Commendataires: il n'y a plus préfentement que douze Religieux. Ce Monaftere porte préfentement le nom de faint Guillaume,à caufe que ce faint Fondateur y a été enterré. Cet Ordre a donné quelques PréFlats à l'Eglife, & quelques Ecrivains.

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Silveftr. Maurol. Mare Ocean. di tut. gl. Relig. lib. 2. Tho*mas à Costo, Iftoria del Sagrariff. luogo di Monte Vergine. Giacomo Jordano, Chronic. di Monte-Vergine. Felix Renda, & Jacom. Jordano, Vit. S. Guillel. Bullar. Rom. Baillet, Vies des SS. & Memoires envoïés par les Religieux de cet ordre du Couvent de fainte Agathe à Rome en 1709.

CHAPITRE XVI I.

De l'Ordre de Pulfano, avec la Vie de faint Jean de
Matera, Fondateur de cet Ordre.

L

'ORDRE de Pulfano feroit peut être entierement resté dans l'oubli, fi le Pere Papebrock n'en avoit renouvellé Ia memoire dans la Vie de faint Jean de Matera fon Fondateur, qu'il a inferée au vingtiéme Juin dans la continuation des Actes des Saints de Bollandus, faifant en même tems connoître que ce Saint n'a pas été Difciple de faint Guillaume de Verceil, Fondateur de l'Ordre du Mont- Vierge comme tous les Hiftoriens de cette Congregation l'ont publié, pour lui faire honneur;mais qu'il a été lui-même Fon-dateur d'un Ordre particulier, qui n'a rien eu de commun avec celui du Mont-Vierge: entre les preuves que le Pere Papebroch en apporte, il cite un Martyrologe de l'an 1486. qu'il a vû dans quelques Bibliotheques, où faint Jean de Matera eft qualifié de Fondateur de l'Ordre de Pulfano : Item S. Joannis Abbatis & Eremita Sipontine Diæcefis, in Diœcefis, in Aa. SS. Apulia partibus, primi Abbatis & Fundatoris Ordinis Pulfanenfis, magma fanctitatis viri. D'où il conclut que l'Ordre

Tom. IV.

Junii.

PULSANO

ORDRE DE de Pulfano, qui y eft fpecialement nommé, eft un Ordre particulier; de même qu'on a qualifié d'Ordres particuliers les Congregations de Cluni, de Camaldule, de Vallombreuse, & quelques autres, qui font regardées comme autant de branches de l'Ordre de faint Benoît : Pulfanenfem Ordinem (dit-il ) vides nominari, ficuti nominatur Cluniacenfis, Camaldulenfis, Vallombrofanus, aliique vitis Benedičtina palmites.

Ibid.

Si le Pere Papebroch n'apportoit point d'autres raifons pour prouver que cet Ordre de Pulfano (en la Poüille) étoit un ordre particulier & indépendant des autres: celleci ne fuffiroit pas pour nous en convaincre ; puifqu'il y a eu d'autres Abbaïes de l'Ordre de faint Benoît qui ont été regardées comme autant de Chefs d'Ordre, quoique, ni ces Abbaïes, ni les Monasteres de leurs dépendances ne fiffent qu'un corps avec celui de faint Benoît, de qui elles dépendoient. Telles ont été les Abbaïes de Marmoutiers, de la Chaife Dieu, de Tiron, de Cave, & plufieurs autres qui n'ont jamais été Chefs d'Ordre: ce qui n'empêchoit pas que lorfque l'on parloit des Monafteres de leurs dépendances, l'on ne dît qu'ils étoient de l'Ordre de Marmoutier, de la Chaife-Dieu, de Tiron & de Cave. Il n'en a pas été de même de l'Abbaïe de Cluni, & des Monafteres de fa dépendance, qui ont formé un Corps diftinct & féparé, qu'on a toûjours regardé comme un Ordre particulier, qui a été une branche de celui de faint Benoît, comme auffi de ceux de Camaldules, de Vallombreuse, du Mont-Vierge,& plufieurs autres, qu'on doit regarder comme des Ordres particuliers, par rapport , par rapport à la diverfité des Obfervances, & de l'habillement, quoique les uns & les autres fuivent la Regle de faint Benoît.

Ce qui prouve conftamment que faint Jean de Matera n'a point été Difciple de faint Guillaume,& que fon Abbaïe de Pulfano n'étoit point de l'Ordre du Mont Vierge, c'est que dans la vie de ce Saint compofée par un Auteur contemporain, à la follicitation même de faint Guillaume qui le furvêquit, il y eft parlé de la Regle de faint Benoît, qu'il faifoit obferver dans fon Monaftere comme on le conjecture par l'Hiftoire fuivante. L'Auteur y parle d'un Religieux qui par ordre du Prieur du Monaftere de faint Jacques, qui

avoir.

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