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SILVES-
TRINS.

phie & d'Humanités. Dans leChapitre Genéral on élit l'Abbé ORDRE DIS Genéral & quatre Diffiniteurs pour gouverner la Congregation, & deux Vifiteurs Genéraux pour faire la vifite des Monafteres,lorfque le Genéral ne le peut faire, étant legitimement empêché. Et afin que les Conftitutions foient inviolablement obfervées,l'Abbé Genéral aprés fon élection, jure de les faire observer & de n'en difpenfer que dans l'extrême néceffité. Il y a encore quatre Peres commis par le Chapitre Genéral pour veiller à ce qu'elles foient fidellement observées, & qui pour cet effet font le même ferment que le Genéral; ce font ordinairement les Abbés de l'Ermitage de Montefano & de faint Benoît de Fabriano avec les deux Vifiteurs Genéraux.

Quant à l'habillement de ces Religieux, il confifte en une robe & un fcapulaire affez large, auquel eft attaché un capuce. Au Choeur & par la ville ils portent une grande coule

maniere des autres Benedictins, le tout de couleur de bleu turquin, & quand il fait mauvais tems,ou qu'ils fortent feuls, on leur permet quelquefois de porter un grand manteau à la maniere des Ecclefiaftiques. Ils n'ont que des chemises de ferge, leur collet & leurs manchettes ne font auffi que de ferge blanche. Le Général eft habillé de violet. II porte le mantelet & la mozette à la maniere des Prélats de Rome. 11 fe fert d'ornemens Pontificaux, & peut conferer les Ordres Mineurs à fes Religieux. Celui qui occupe préfentement cette Charge, eft de la noble Famille de MazzaLanzia: nous en donnons le portrait & l'habillement tel qu'il nous a été envoïé d'Italie. Les autres Abbés peuvent auffi officier Pontificalement dans leurs Monafteres trois fois l'an, Ils font perpetuels ; mais ils ne peuvent être Superieurs dans un même Monaftere que pendant quatre ans. Outre le Chapitre Général, on tient encore tous les deux ans une Diete Générale, dans laquelle on change les Superieurs qui ont fini le tems de leur Office, & on pourvoit au bien de la Congregation.

Cet Ordre a produit plufieurs perfonnes qui fe font rendus recommandables par par la fainteté de leur vie, entre lefquels il y en a qui ont merité le titre de Saints & de Bienheureux; comme faint Bonfils, Evêque de Foligni, qui quitta fon Evêché pour retourner dans la folitude. Le Bienheureux

Tome VI.

Z

CHOUX.

ORDRE DU Jean del Baftonne s'eft rendu célébre par fes miracles, auffiVAL-DES- bien que le Bienheureux Hugues de Serra di S. Quirico, & . plufieurs autres. L'Ordre des Silveftrins a pour armes d'azur à trois Montagnes de finople, furmontée d'une Croffe d'or, accoftée de deux branches de rofier avec leurs fleurs. Sebastiano Fabrini, Breve Chronic. della Congregat. de j Monachi Silveftrin. Silvest. Maurol. Mare Ocean. di tut. gl. Relig.lib.3. Conftitution. della Congreg. Silveftrina. Herman, Hift. de l'établiffement des Ord. Relig. Schoonebeck,Hift. des Ord. Relig. Bonanni, Catalog. Ord. Relig. part. 1. Ascag. Tamburin, de fure Abb. Tom. II. Baillet, Vies des Saints,26. Novemb. & Bullar. Rom. Tom. I. & II.'

L

CHAPITRE XXI I.

De l'Ordre du Val-des-Choux.

A plupart des Hiftoriens qui ont parlé de l'Ordre du Val des Choux fe font trompés, en lui donnant pour Fondateur un Moine Benedictin nommé Viard, & en mettant fon établiffement en l'an 1220. Ce Viard n'étoit point Benedictin, mais un Frere Convers de la Chartreufe de Louvigni au Diocêfe de Langres, qui fe fentant appellé à une vie plus auftere & plus éloignée des foins temporels que ne permettoit fon état de Convers, fe retira avec la permisfion de fes Superieurs dans un bois, à deux lieuës de Louvigni, & y demeura quelque tems caché dans une caverne, pratiquant des aufterités extraordinaires. Enfin il fut découvert par les peuples du voifinage, & s'acquit une fi grande réputation par la fainteté de fa vie, qu'il vint même à la connoiffance du Duc de Bourgogne, qui le vifita fouvent. Ce Prince étant prêt de donner un combat dangereux, promit à Viard que s'il en revenoit vainqueur, il lui fonderoit un Monaftere dans le même lieu. Il remporta la victoire, & executa fa promeffe: & le nouveau Monaftere garda le nom de ce lieu, qu'on nommoit le Val-des-Choux. Une ancienne Infeription de l'Eglife porte que Viard y entra le fecond jour de Novembre 1193. Il donna à fes Difciples des Conftitutions fort femblables à celles des Chartreux, qui furent confirmées depuis par le Pape Honorius III.

VAL-DIS-
CHOLA

Le Cardinal Jacques de Vitri, Auteur contemporain, ORDRE DU s'eft trompé, lorsqu'il a cru que ces Religieux fuivoient l'Inftitut de Cîteaux. Il eft vrai qu'ils prirent l'habillement des Religieux de cet Ordre; mais leurs Coûtumes & leur maniere de vivre étoient bien differentes. Selon ce que dit ce Cardinal, ils logcoient dans des cellules fort petites, afin que dans le tems de l'oraifon, de la lecture & de la meditation, ils puffent être plus recueillis, étant feuls avec Dieu. Ils ne nourriffoient ni boeufs ni moutons. Ils n'avoient point de terres labourables, & avoient renoncé à toutes les poffeffions qui les auroient pû détourner de leurs exercices fpiriruels, , par le foin qu'il leur auroit falu prendre pour les faire valoir. Ils avoient marqué des bornes hors l'enclos du Monaftere, au de-là defquelles il ne leur étoit pas permis de s'éloigner. Il n'y avoit que ceux que le Prieur prenoit avec lui pour faire les vifites des Monafteres de fa dépendance qui pouvoient fortir. Ils cultivoient eux-mêmes leurs jardins, & ils n'y alloient qu'aux heures destinées pour le travail. Ils fe contentoient de quelques revenus qu'ils recevoient fans se donner beaucoup de peine, & qui leur étoient feulement neceffaires pour leur entretien : & afin que la neceflité ne les réduisît point à fortir du Monaftere pour aller chercher les chofes neceffaires à la vie, ils ne recevoient dans leur Ordre qu'autant de Religieux que les revenus étoient capables d'en entretenir. C'est tout ce que le Cardinal de Vitri nous a appris des Obfervances de ces Religieux,lorfque leur Ordre étoit encore dans fa ferveur.

Chopin, dans fon Traité des Droits des Religieux & des Monafteres, parlant de cet Ordre, dit qu'il y avoit trente Prieurés qui dépendoient de celui du Val-des-Choux, qui en eft le Chef. Il nomme entr'autres, le Prieuré de VauxBenîte près d'Autun, celui de Vaux-Croiffant, celui de Saint-Lieu du petit Val des- Choux, fondé dans la ville de Dijon par une Ducheffe de Bourgogne ; & il ajoute que le Roi nomma pour Prieur du Val des-Choux en 1585. Dom. Fremiot, frere du Président Fremiot, lequel étoit Infirmier de l'Abbé de Savigni, & qu'il fut pourvu à Rome de ce Prieuré par permutation de fon Office Clauftral, & que Dom Nicolas Bazinet, Religieux de faint Benigne de Dijon, fut encore nommé par le Roi en 1595. après la mort de Dom

CELESTINS

ORDRE DES Fremiot, quoiqu'il eût été élu par les Religieux.
Jacob de Vitriaco, Hift. Occid. cap. 17. Chryfoftom.Hen-
riquez, Fafcicul. SS. Ord. Cift. Chopin. Traité des Droits des
Relig. liv. 2. titul. I. n. 20.

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Des Moines Celeftins, avec la Vie de S. Pierre Celeftin leur Fondateur.

L

Es Religieux dont nous allons parler, & dont la Congregation eft une des plus illuftres de l'Ordre de faint Benoît,furent d'abord nommés les Ermites de faint Damien, ou, felon d'autres, de Muron ; & ne furent appellés Celeftins, qu'après que leur Fondateur faint Pierre, furnommé de Muron, eut été élevé au fouverain Pontificat fous le nom de Celeftin V. Ce Saint nâquit à Ifernia ou Sergna, petite ville du Roïaume de Naples, dans le Comté de Moliffe l'an 1215. felon la plus commune opinion. Ses parens étoient d'une condition médiocre; mais recommandables par leur vertu : car outre la pieté dont ils faifoient profeffion, ils étoient fort charitables envers les pauvres. Ils eurent comme le Patriarche Jacob douze fils, entre lefquels Pierre fe montroit comme un autre Joseph envers fes freres. Il perdit fon pere fort jeune, & des fept fils qui reftoient vivans à fa mere, après la mort de fon mari ( qui avoit été précedée de celle de cing de fes enfans) il fut le feul qu'elle deftina aux études,à caufe de fa fageffe & de fa pieté extraordinaire. Il y fit de grands progrès, & après les avoir achevées, il fe fentit interieurement preffé d'un ardent defir de la folitude, pour s'y confacrer uniquement au fervice de Dieu. Il communiqua fon deffein à un de fes Compagnons, qui le voulut fuivre; mais à peine eurent-ils marché enfemble pendant une journée, que Pierre fe trouva abandonné par ce Compagnon, qui retourna fur fes pas. Nôtre Saint, quoique chagrin de cette inconftance, ne laiffa pas de continuer fon chemin fans autre guide que celle de la grace de Dieu, qui le conduifit fur une montagne,où il trouva une roche, fous laquelle il creusa, & il s'y fit une petite loge, dans laquelle il pouvoit à peine fe tenir debout, & étendre fon corps lorfqu'il étoit couché. Il

Celestin en habit ordinaire

dans la maison

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