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ORDRE DFS

lemnité, & le Corps de ce Saint qui avoit été levé de terre dès l'an 1306. fut porté l'an 1327. dans l'Eglife de fon Ordre CELISTINS à Colmadio. Lorfqu'on fit la cerémonie de la canonisation, Benoît de Colle étoit pour lors Genéral de cet Ordre. Il eut pour fucceffeur Mathieu de Comene, l'an 1314. qui gouverna l'Ordre pendant fix ans. Mathieu de Solis fut élu en fa place l'an 1320. & dans le Chapitre de l'an 1323. où Jean de Sulmone fut élu, on ordonna qu'à l'avenir les Genéraux ne feroient plus continués,& qu'après avoir exercé leur Office, ils ne pourroient être élus que neuf ans après.

Cet Ordre a paffé encore en plufieurs Provinces d'Allemagne; mais les heréfies qui fe font gliffées dans les lieux où fes Monasteres étoient fitués en ont fait perir la plûpart. Il y en a environ quatre-vingt feize en Italie, & vingt-un dans la Province de France, qui ont tous titres de Prieurés, n'y aïant dans cet Ordre que la feule Abbaïe du faint Efprit de Sulmone à caufe que ce Monaftere eft Chef de l'Ordre. Dans la Province de France font compris les Monafteres d'Avignon,de Nôtre Dame de Heuvre proche Louvain, & de fainte Catherine de Villarfalet en Savoye : elle est gouvernée par un Provincial qui a le même pouvoir fur les Monafteres de France que le Genéral dans ceux de l'Ordre. Le Monaftere de Paris eft comme le Chef de cet Ordre en ce Roïaume. Il fut fondé l'an 1318. par Pierre Martel Bourgeois de cette ville. Les Religieux y joüiffent des mêmes droits & privileges que les Secretaires du Roi, & ils ont une

bourfe femblable à celle de chacun de ces Meffieurs. L'origine de ce droit vient de ce que Robert de Juffi,aprés avoir été reçu Novice dans le Monaftere des Celeftins au Mont de Chartres, & aïant quitté l'habit avant que de faire profeffion, s'attacha au service du Roi Philippe de Valois, & fut du nombre des Secretaires de ce Prince. L'affection qu'il avoit confervée pour cet Ordre le porta à propofer dans une Affemblée des Secretaires du Roi d'ériger une Confrairie dans l'Eglife des Celestins de Paris. La propofition fut acceptée, & pour donner moïen aux Religieux de subsister parce qu'ils n'étoient pas fort riches en ce tems-là, ils leur donnerent chacun tous les mois quatre fols parifis fur l'émolument de leur bourse. Depuis ce tems-là en 1358. Charles Dauphin de France, qui étoit Regent du Roïaume.

A a iij

ORDRE DES pendant la détention du Roi Jean fon pere en Angleterre, CELESTINS leur donna une bourfe femblable à celle de chaque Secre

taire du Roi: ce que le Roi ratifia après fon retour en 1361. ce qui fut encore confirmé par le même Dauphin en 1268. lorfqu'il fut parvenu à la Couronne. Du Breüil s'eft trompé dans fes Antiquités de Paris, lorfqu'il dit que Robert de Juffi avoit pris l'habit dans le Monaftere de Marcouffi qui fe nommoit, à ce qu'il prétend, Caftrenfe, à caufe qu'il n'étoit pas éloigné de Châtres fous Mont-l'heri. C'étoit au Mont de Châtres dans la forêt de Compiegne: ce qui eft facile à prouver, puifque felon ce même Auteur dans un autre endroit de fon Livre, le Monaftere de Marcouffi ne fut fondé que l'an 1404. & le Monaftere de Paris joüiffoit déja de ce droit avant l'année 1358. d'où il eft évident que ce ne peut pas être au Monaftere de Marcouffi que ce Robert avoit pris l'habit.

Les Celeftins de la Province de France peuvent, quand peuvent,quand bon leur femble, faire de nouveaux Statuts pour le maintien de l'Obfervance Réguliere, ce qui leur a été accordé par leurs Peres d'Italie & confirmé par les Papes Martin V. & Clement VII. En vertu de ce pouvoir & conformément à ce qui fut ordonné dans leurs Chapitres Provinciaux des années 1661. & 1664. Ils drefferent de nouvelles Conftitutions qui furent reçues dans le Chapitre Provincial de l'an 1667. & imprimées à Paris l'an 1670. Elles font divifées en trois parties. La premiere traite des Chapitres Provinciaux & des élections des Superieurs: la feconde des Observances Régulieres, & la troifiéme de la vifite & correction des Religieux. Tous les trois ans le quatriéme Dimanche d'après Pâques, le Chapitre Provincial fe tient au Monaftere de Paris, tous les Prieurs & un Difcret de chaque Maifon doivent s'y trouver & élifent le Provincial qui doit avoir les deux tiers des voix. Après fon élection on procede à celle de cinq Diffiniteurs qui avec le Provincial & celui qui fort de Charge, compofent le Diffinitoire qui élit les Prieurs des Monafteres,& ceux-ci élifent les Soû-Prieurs & autres Officiers de leurs Maisons. Tous les Religieux fe levent à deux heures aprés minuit pour dire Matines. Ils ne doivent point manger de viande en aucun tems, à moins qu'ils ne foient malades. Ils jeûnent tous les Mercredis & Vendredis depuis

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Celestin D'italie

habit ordinaire dans la maison

CELESTINS

Pâques jufqu'à la Fête de l'Exaltation de la fainte Croix, & ORDRE DES depuis cette Fête jufqu'à Pâques tous les jours. Ils ne mangent ni œufs ni laitage pendant l'Avent & le Carême, principalement dans le Monaftere, ce qui leur eft permis hors ces tems-là. Tous les Vendredis de Carême on ne leur donne que la moitié de la pitance, & le Vendredi Saint ils jeûnent au pain & à l'eau. Quant à leur habillement il confifte en une robe blanche, un capuce & un fcapulaire noir. Au Chœur, & quand ils fortent hors le Monaftere,ils portent une coule noire avec le capuce, ou autrement dit, le chaperon par deffus: la ceinture tant de jour que de nuit est de laine ou de cuir blanc, & ils n'ont que des chemises de ferge. La difference qu'il y a entre l'habillement des François & des Italiens, c'eft que ceux-ci portent des capuces plus amples &

que leur capuce eft attaché au scapulaire qui eft auffi beau

pour

coup plus large. Les Convers ou Oblats font habillés de cou-
leur tannée ; à peu près comme les Freres de Cîteaux, & ils
portent fur leur fcapulaire une croix blanche avec une S.
entrelaffée dans le pied de la croix. Cet Ordre a aussi
armes une croix de fable avec une S. d'argent. Les Fran-
çois la portent d'or en champ d'azur accompagnée de deux
Aeurs de lis de même. Il y a eu de cet Ordre plufieurs
Prélats & autres perfonnes qui fe font rendus recommanda-
bles
par la fainteté de leur vie. Le Pere Celeftin Telera de
Manfredonia en a donné une Histoire particuliere.

Bollandus, Tom. 3. Maii. Dionis, Fab. Vita S. Petri Cœleftini. Dom Lelio Marino Lodeggiano, Vita è miracoli di S. Pietro dell. Murone. D. Celeftino Telera di Manfredonia. Hiftor. fac. de gli. Huomini. illuftri per fantita, della Congreg. de Cæleftini. Bened. Gonon,Vit. PP. Occident. Silveft. Maurol. Mar. Ocean. di tutt. gl. Relig. lib. 1. cap. 36. Afcag. Tambur. de Jure Abb. Tom. II. difp. 24. quaft. 5. Chopin, Traité des droits des Religieux & Monafteres. Du Breüil, Antiquit. de Paris. Louis Beurier, Hift. des Celeftins de Paris. Baillet, Vies des SS. 19. Mai. Conftitutiones. PP. Cæleftinorum Prov.Franco-Gallicana, & Privileg, ejufd. Ordinis.

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