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CONGRE. de paix par lequel il confentit qu'ils fe rachetaffent de la SouGATION DE veraineté des Abbés de faint Gal pour une fomme d'ar

SUISSE.

gent

Pour mieux affermir leur liberté ils fe liguerent avec les cantons d'Uri, de Schwits, d'Underval & de Lucerne. Les Abbés de faint Gal aïant protesté contre cette alliance, Henri de Mandroff renouvella fes prétentions l'an 1425. à la Cour de l'Empereur Sigifmond, & fit mettre au ban de l'Empire ceux d'Appenzel & les autres. Mais loin de s'en étonner ils entrerent dans les Etats de cet Abbé, démolirent quelques châteaux & le forcerent à faire la paix. Quelque tems après l'Abbé de faint Gal s'unit contre eux avec la nobleffe de Conftance, mais fes troupes furent encore défaites. Enfin l'Abbé Gafpard de Landerberg aïant reconnu que fes prétentions fur Appenzel & les autres lieux qui avoient été autrefois de fon domaine, feroient le fujet d'une guerre perpetuelle, y renonça par l'alliance qu'il fit l'an 1454. avec les cantons de Zurich, de Schwits, de Lucerne & de Gla

ris.

Les terres que poffede préfentement l'Abbé de faint Cal en Souveraineté, outre la ville de faint Gal & fon Territoire, font Vil, Gottzhufulzt & le Comté de Tokembourg, qui renferment plufieurs villages, dont les habitans font partie Catholiques & partie Proteftans. L'Eglife de Tokembourg eft commune aux uns & aux autres : les Proteftans Y faifoient l'exercice de leur Religion après que les Catholiques avoient fini le leur; mais le jour de Pâques de l'an 1708. les Proteftans voulurent commencer de prêcher avant que le fervice des Catholiques fut achevé: ce qui excita de grands troubles en Suiffe, où les deux partis en vinrent à une rupture ouverte. L'Abbé de faint Gal, avec le fecours des Cantons Catholiques, voulant maintenir fes Sujets Catholiques dans leurs droits par la force des armes, les Cantons de Zurich & de Berne firent la même chofe pour foûtenir les Proteftans. Cette guerre fut funefte aux Catholi-, ques par les avantages que les Proteftans, qui étoient en plus grand nombre, remporterent fur eux. Les deux partis Hift. fur les le réunirent néanmoins l'an 1712. & firent ensemble un matieres du Traité de paix, par la mediation de M. le Comte du Luc, Ambaffadeur de France en Suiffe. Mais l'Abbé de faint Gal

Journal

Teras, Tom.
XVII,

T.VI.P 271

69

Chevalier de L'ordre

de Lours

SUISSE.

n'aïant pas voulu entrer dans ce Traité,les Cantons de Berne CONGRE & de Zurich firent un grand degât dans fon Monaftere, GAIN DE dont ils.enleverent toutes les cloches au nombre de vingtquatre de differentes groffeurs, prirent les riches meubles qui y étoient, un grand nombre de tableaux, & une Bibliotheque de Livres rares & curieux. L'Abbé fe flatant du secours qu'il attendoit des Cours de Rome & de Vienne, fut trompé dans fes efperances ; car le Pape & l'Empereur ne jujeant pas à propos de s'engager dans une guerre, dont les fuites auroient tiré à confequence, il fe vit contraint d'aller chercher un azile dans le Duché de Milan, n'aïant plus ni Abbaïe ni Souveraineté.

Les Abbaies d'Enfiden & de Rhunwil, plus connuës, la premiere fous le nom de Nôtre Dame des Ermites,& l'autre fous celui de Nôtre Dame de la Pierre, qui font auffi de la Congregation Benedictine-Helvetique, font très-célébres, par les miracles qui s'y font tous les jours,& il y vient de toutes parts un grand nombre de Pelerins.

Ide 1 Congreg. Helvet. Benedictina. Y lo Pfaw. Collect, five Summar. privileg. ejufd. Congreg. Chryftoph. Hartman. Annal. Eremi Dei-para in Helvetiis ; & Memoires envoïés de Suisse en 1710.

L'on peut confulter pour l'Abbaie de faint Gal en particulier, Joan. Mabill. Annal. Benedict. Tom. I. II. & III. Dom Antoine Yepés, Chroniques générales de l'Ordre de faint Benoit. Gafpar. Brufch, Annal. præcipuorum Monafteriorum Germania. & Audiffret, Geograph. anc. & mod. Tom. II.

MILITAIRE

Les Abbés de faint Gal conferoient autrefois l'Ordre Mi- ORDRE litaire de l'Ours, inftitué par l'Empereur Frideric II. l'an DE L'OURS 1213. en faveur de l'Abbé de faint Gal, & de la Nobleffe du EN SUISSE. païs, en reconnoiffance de ce qu'ils l'avoient aidé à chasser de l'Empire Othon IV. Le Collier de cet Ordre étoit compofé de chaînes d'or entrelaffées de feüilles de chefnes auffi d'or, au bout defquelles pendoit un Ours d'or émaillé de fable; mais cet Ordre ne fubfifte plus.

Favin, Theatre d'Honneur & de Chevalerie. & Bernard Giuftiniani, Hift. Chronol. de gli Ord. Milit,

CONGRE-
GATION DE

S. VANNE,
ET DE S.
HIDULPHE,

CHAPITRE X X X V.

Des Benedictins Réformés de la Congregation de faint
Vanne & de faint Hidulphe, avec la Vie de Dom
Didier de la Čour leur Réformateur.

L

Es Congregations des Exemts, dont nous avons parlé dans le Chapitre XXXIII.aïant été formées par quelques Monafteres, plûtôt pour se fouftraire de la Jurifdiction des Evêques, que pour réformer les mœurs corrompuës de la plupart des Religieux de l'Ordre de faint Benoît, ne pouvoient pas rendre à cet Ordre fon ancien luftre; puifque le motif de ces inftitutions n'étoit pas l'acquifition d'une plus grande perfection; mais au contraire l'envie de n'être point inquiétés dans leurs manieres de vivre, libres & oppo fées à l'efprit de leur état ; & ce fut en vain que le Cardinal Charles de Lorraine, Legat du Pape dans les Evêchés de Mets, Toul & Verdun, travailla à la Réforme des Monaste res de ce païs- là: il jugea le mal fi incurable,qu'il fécularifa les Abbaïes de Gorze & de faint Martin de Mets, & les Prieurés de Notre-Dame de Nanci, de Salone, de Varangeville, & de faint Nicolas, dont il fit appliquer les revenus à l'Eglife Primatiale de Nanci, & il propofa même au Pape Clement VIII. de fupprimer entierement l'Ordre de faint Benoît dans les Provinces de fa Legation.

ne,

Mais lorfque tous les moïens de réforme fembloient les plus défefperés, & qu'on avoit refolu d'en abandonner l'entreprise, Dieu fufcita un faint homme, qui fut le Restaurateur de la Discipline Monaftique en France & en Lorrai& qui y fit revivre l'efprit de faint Benoît, dont il profeffoit la Regle. Ce fut Dom Didier de la Cour, qui nâquit à Monzeville, à trois lieuës de Verdun l'an 1550. Son pere fe nommoit Bertrand de la Cour, & fa mere Jeanne Bonccart, tous deux alliés aux premieres Maifons de la Province; mais pauvres des biens de la fortune, puis qu'aïant perdu tout ce qu'ils avoient pendant la guerre, ils furent obligés de labourer leurs terres pour fubfifter. Didier de la Cour fut envoïé à l'âge de dix-fept ans à Verdun, où par un fecrct de la Providence, s'étant logé proche l'Abbaïe de faint

Vanne

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