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CHIZAL

BENOÎT.

CONGRE- Cutée au furplus, en ce qui regardoit la Réformation de GATION DE l'Ordre & l'érection de la Congregation, & par fes Lettres, Patentes qui ratifioient le Traité, il déclara qu'il ne nommeroit pour Abbé de ces Monafteres que des Religieux de l'Ordre de faint Benoît qui auroient fait vou de stabilité dans la Congregation de Chezal-Benoît,& que les Brevets de nomination ne pouroient être expediés en faveur de ceux que fa Majesté nommeroit, qu'après que les Chapitres & Vifiteurs de la Congregation, auroient certifié que ceux qui auroient été nommés étoient dignes de ces emplois, & qu'ils pouroient être privés de leurs Abbaïes en cas de malverfations. Ce Traité fut omologué en Cour de Rome par une Bulle de Paul III.

Les chofes demeurerent en cet état fous le regne de François I. mais fon fils Henri II. lui aïant fuccedé en 1547. révoqua tout ce que fon pere avoit fait en 1542. & caffa l'Arrêt du Grand Confeil de la même année. Ce Prince fe réferva seulement le droit de donner des Lettres d'attache & d'approbation aux Abbés Triennaux qui feroient élus par les Chapitres Généraux de la Congregation, & les Religieux obtinrent l'an 1551. une Bulle de Jules III. conforme aux Lettres Patentes du Roi, qui accorda en 1552. de nouvelles Lettres pour l'execution de cette Bulle qui fut enregistrée au Parlement & au Grand Confeil fans oppofition.

Le relâchement s'étant introduit dans la fuite dans cette Congregation,le Roi Loüis XIII. nomma des Commiffaires pour faire la vifite des Monafteres qui en dépendoient, & fur leur rapport, fa Majefté par un Arrêt du Confeil d'Etat du 28. Août 1634, déclara les Religieux de Chezal. Benoît déchûs de tous leurs privileges, & donna les cinq Abbaïes de cette Congregation au Čardinal de Richelieu Miniftre d'Etat,& le nomma Général Administrateur au fpirituel & au temporel de cette Congregation pour la réformer. Les projets de Réforme n'aïant point réüf, cette Congregation fut unie à celle de faint Maur par un Arrêt du Confeil d'Etat de l'an 1636. ce qui ne fe fit pas fans oppofition de la part des Religieux de Chezal- Benoît qui mirent au jour plufieurs écrits pour leur défense. Les Religieux de faint Maur obtinrent l'an 1650.des Lettres Patentes du Roi Loüis XIV. qui confirmoient l'union de ces deux Congregations

&

CHIZAL

& l'élection triennale des Abbés des cinq premieres Abbaïes CONGRIqui en dépendoient, & ces Lettres Patentes furent fuivies GATION DE d'une Bulle de l'an 1659. accordée par le Pape Alexandre BENOÎT. VII. qui approuvoit cette union. Outre les Abbaïes dont nous avons parlé, il y en avoit encore d'autres qui étoient membres de cette Congregation, comme celle de fainte Colombe proche Sens,qui fervit de retraite pendant quatre ans à faint Thomas de Cantorbery, après qu'Henri II. Roi d'Angleterre eut obligé par fes menaces le Chapitre Général de Citeaux de faire fortir ce faint Pontife de l'Abbaïe de Pontigni qui lui avoit fervi d'azile à fon arrivée en France,où il étoit venu pour éviter la colere de ce Prince avec lequel il avoit eu quelque different pour le foutien de l'immunité Ecclefiaftique.

vers,

Outre les Abbaïes d'hommes qui compofoient cette Congregation,il y en avoit auffi cinq de filles, fçavoir faint Pierre de Lyon, faint Laurent de Bourges, Notre-Dame de NeIfeure à Moulins en Bourbonnois & Charenton en Berri,qui font préfentement fous la jurifdiction des Ordinaires. La plus confiderable de ces Abbaïes eft celle de faint Pierre de Lyon où l'on ne reçoit que des filles nobles, & elle fait un des plus beaux ornemens de cette ville par la magni

ficence de fes bâtimens.

Claude Blondeau, Bibliotheque Canonique Tom. z. pag. 680. & procedures pour l'union des Abbaies de faint Vincent du Mans & de faint Germain des Prez de la Cong. de Chezal-Benoit à celle de S. Maur.

GATION DE
BRETAGN

Au commencement du dernier fiécle quelques Religieux CONGRIde l'Abbaïe de Marmoutier, qui étoit pour lors de la Congregation des Exemts en France, défirant vivre dans l'Obfervance de la Regle de faint Benoît, demanderent permiffion au Pere Ifaïe Jaunay, Superieur Général de cene Congregation, de fe retirer en une Communauté particuliere & de feparer des autres Religieux de leur Maifon, pour avolr plus de liberté de vivre conformément à la Regle. Non feulement ce Général leur accorda cette permiffion, mais il voulut imiter leur zele. Ils renouvellerent tous leur profeffion entre fes mains, & it renouvella enfuite la fienne entre les mains de Dom François Stample Prieur de Marmoutier, Après s'être exercés pendant fix mois dans la pratique exa Tome VI.

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CHEZAL-
BENOIT.

la

CONGRE cte de la Regle de faint Benoît, ils députerent quelques-uns GATION DE d'entre eux pour demander au Roi Henri IV. l'approbation de leur deffein, & le vingtiéme Fevrier 1604 ils obtinrent du Grand-Prieur & des Religieux de Marmoutier, permiffion de fe retirer au Prieuré de Lehon fur Rance, près de Dinan en Bretagne. Le Général dreffa des Statuts pour cette nouvelle Réforme, mais les anciens Religieux de Lehon s'y étant oppofés, & ceux de Marmoutier s'étant joints à eux, ils porterent leurs differens au Grand Confeil où les Réformés prefenterent Requête par laquelle ils demandoient que les Statuts du Pere Général fuflent omologués, ce qu'ils obtinrent par un Arrêt du 19. Decembre 1606. qui fit défense aux anciens de les troubler dans leur pieux deffein.

Les Réformés appréhendant que les Religieux de Marmoutier ne les inquietaffent encore, prefenterent Requête au Chapitre Général des Exemts qui fe tint quelque tems après à Bourdeaux , pour qu'on leur permît de recevoir des Religieux dans leur Communauté avec le confentement de leur Chapitre & l'approbation du Général, ce qui leur fut accordé ; & le Pere Dom Noël Mars, qui eft regardé comme l'Auteur de cette Réforme, fut élu dans le même Chapitre Vifiteur Général dans la Bretagne. Pour lors cette Société commença à faire quelque progrès. L'Evêque de Dol, Antoine de Revol, demanda de ces Religieux pour mettre la Réforme dans l'Abbaïe de Tronchet fituée dans fon Diocêfe. Ils y furent introduits l'an 1607, & y établirent la Réforme. Ils furent enfuite appellés pour réformer l'Abbaïe de Lantenac, & eurent encore huit ou dix Monafteres qui formerent tous ensemble la Societé de Bretagne. Ces Religieux firent plufieurs tentatives pour s'unir à la Congregation de faint Maur, mais ne l'aïant pû obtenir, ils députerent à Rome pour que leur Societé pût être érigée en Congregation, ce que le Pape Urbain VIII. qui regnoit pour lors leur refufa, voulant qu'elle fût unie à la Congregation de faint Maur, & écrivit pour ce fujet un Bref au Cardinal de Berulle & à fon Nonce en France. L'union fut fignée au College de Cluni le 17. Juillet 1628. & fut ratifiée dans le Chapitre Général de la Congregation de faint Maur, le 28. Septembre 1628. c'eft ce que j'ai appris du Reverend Pere Dom Thierri Ruinart.

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