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Benedictine de L'adoration

87perpetuelle du S. Sacrement en

habit de Choeur

RES BNE DICTINES

RATION PERPITUIL

quelle elle avoit enduré les maladies dont elle avoit été affli- RELIGIEU gée pendant prefque toute fa vie, & enfin après la pratique de toutes fortes de vertus, que d'en aller recevoir la récom- DE LADOpenfe dans le Ciel, c'eft ce qui arriva le 6. Avril 1698 étant morte dans fon premier Monaftere de Paris, à l'âge de 83. S. ans & fix jours. Son corps fut mis dans un cercueil de plomb, MINT, & fut enterré dans la Chapelle de fait Jofeph qu'elle avoit choifi, pour l'un des protecteurs de fon Ordre.

Les Religieufes de ce Monaftere ont pris foin de recueillir les Memoires de fa vie qu'elles prétendent donner au public: l'on y verra des chofes merveilleufes touchant fes communications avec Dieu & les graces particulieres qu'elle en a reçuës. Je ne les ai pas rapportées pour ne pas m'éloigner des bornes que je me fuis prefcrites, ce qui fait que j'ai auffi paffé fous filence toutes les mortifications & les aufterités qu'elle a exercées fur fon corps, auffi bien que quelques miracles qui ont été faits après la mort & que l'on verra amplement décrits dans sa vie.

Cet Inftitut a fait du progrès après la mort de la Fondatrice. Les Religieufes Benedictines de Bayeux ont pris auffi la Réforme & l'adoration perpetuelle, dont elles firent profeffion le 10. Septembre 1701. la Reine de Pologne qui avoit déja établi ces Religieufes à Varfovie, s'étant retirée à Rome après la mort du Roi fon époux, y fit venir quelques unes de ces Religieufes l'an 1702 dans le deffein de les y établir. le Pape Clement XI. avoit promis de contribuer à leur établiffement dans cette Capitale de l'Univers, mais les tremblemens de terre qui arriverent dans l'Etat Ecclefiaftique prefque dans le même tems, & qui renverferent plufieurs villes & villages & réduifirent un infinité de peuples de la cainpagne dans une grande mifere qui fut augmentée par les troupes Allemandes qui entrerent fur les terres de l'Eglife où elles commirent beaucoup de défordres, obligerent ce Pontife à de grandes dépenses tant pour le foulagement des pauvres que pour l'entretien des troupes qu'il fut obligé de lever pour la propre défenfe, ce qui le mit hors d'état de contribuer à la fondation d'un Monaftere que la Reine de Pologne ne pouvoit faire feule, ne recevant pas les revenus de Pologne à caufe des guerres civiles qui regnoient dans ce Roïau, me. Ainfi ces Religieufes revinrent en France l'an 1708.

Ccc iij

SACRE

RELIGIEN
SES BENE-

DICTINES

DOS NE.

Les Conftitutions de cet Ordre qui avoient été dreffées par la Mere Mect hilde furent premierement approuvées auffi DU VAL- bien que l'Inftitut l'an 1668. par le Cardinal de Vendôme Legat en France. Le Pape Innocent XI. les confirma l'an 1676. & Clement XI. les a de nouveau approuvées par un Bref du 1. Avril 1705. à la follicitation de la Reine de Pologne. Ces Religieufes obfervent la Regle de faint Benoît dans toute fa rigueur, & font vœu de l'adoration perpetuelle du faint Sacrement. Leur habillement confifte en un voile noir, une robe & un scapulaire de la même couleur,fur lequel fcapulaire il y a un petit foleil de cuivre doré qui y eft attaché avec un ruban noir: dans les cérémonies Ecclefiaftiques elles ont une coule noir fur laquelle eft pareillement attachée la représentation du faint Sacrement qu'elles ont auffi pour

Armes.

Memoires communiqués par la Mere de Jefus & Mademoifelle de Bienville niécés de la Fondatrice.

CHAPITRE XLVII I.

Des Religieufes Benedictines de l'Adoration perpetuelle du
Saint Sacrement du Valdofne.

L

E Prieuré de Nôtre-Dame du Valdofne qui eft de l'Ordre de faint Benoît membre de l'Abbaïe de Molesme, & fitué dans le Diocêfe de Châlons en Champagne,a été fondé vers l'an 1116. par Godefroi Sire de Joinville qui fonda auffi dans les terres de fa dépendance plufieurs autres Monafteres. Celui du Valdofne a éprouvé depuis fa fondation plufieurs révolutions, fa fituation fur les frontieres de Lorraine l'aïant expofé plufieurs fois à la fureur des foldats, dans les guerres qui ont été portées dans ce Duché & dans le dernier fiécle il fut cinq fois entierement pillé comme il paroît par plufieurs procès verbaux. Mais enfin la Providence Divine voulant relever ce Monaftere, permit qu'Henriettede Chauvirey en fût nommée Prieure l'an 1661. elle rétablit parfaitement le fpirituel & le temporel de cette Maison, qu'elle fit accommoder le mieux qu'elle put, en attendant quelque occafion favorable pour l'agrandir, afin que les Religieufesy fuffent plus commodément, & la foumit à la Jurifdiction de

DICTINES

DOSNE.

l'Ordinaire. M. le Cardinal Louis-Antoine de Noailles, RELIGIE"= Archevêque de Paris, étoit pour lors Evêque de Châlons. SES BENECe Prélat aïant été au Valdoine pour y faire la vifite,diffua- DU VALda la Prieure d'y faire aucun bâtiment, lui confeillant de se conformer au Concile de Trente, qui ordonne de transferer dans les villes les Monafteres de Filles auffi expofées que le fien. On jetta alors les yeux fur Vaffy, petite ville affez voifine, où il y avoit eu un Temple de Calvinistes,qui avoit été nouvellement détruit, auquel on crut qu'il feroit utile & édifiant d'y fubftituer un Temple de Verité. L'Evêque de Châlons obtint à cet effet des Lettres Patentes du Roi Loüis XIV. qui ne furent pas pour lors executées. Ce Prélat aïant été transferé à l'Archevêché de Paris, conferva toûjours pour ce Monaftere les mêmes fentimens de bonté : & lui en donna des preuves convaincantes dans une occafion favorable que lui fournit la Providence.

Depuis quelque tems Dieu avoit infpiré à une perfonne de pieté le deffein d'établir une Communauté de Religieufes à l'endroit même où étoit autrefois le Temple des Calviniftes à Charenton proche Paris, afin que par les faints exercices de la vie Monaftique, & plus encore par une adoration perpetuelle du très faint Sacrement, elles s'appliquaffent à reparer les outrages qui avoient été faits en ce lieu au plus augufte de nos Myfteres. Ce grand deffein, après avoir été long-tems en fufpens, fut enfin executé par les foins du Cardinal de Noailles,qui le propofa à la Prieure du Valdofne. Elle le communiqua à fa Communauté, qui accepta cet offre avec beaucoup de reconnoiffance du choix que Dieu vouloit bien faire d'elle pour un fi grand ouvrage. On y travailla auffi-tôt, & tout fut heureusement conclu : les Religieufes du Valdofne étant arrivées à Paris,on les mit en poffeffion de ce lieu, & on difpofa tout ce qui étoit neceffaire pour mettre le très faint Sacrement dans une petite Chapelle conftruite dans la grande falle du Confiftoire de ces Heretiques. La premiere Meffe y fut célébrée le 9. Mai 1701. jour de l'Afcenfion de Nôtre-Seigneur : on laiffa le faint Sacrement dans le Tabernacle ; & le lendemain M. l'Evêque de Châlons, Jean-Baptifte- Lotiis-Gafton de Noailles, frere du Cardinal, en fit l'expofition. Le Pere de la Mothe, Superieur des Barnabites, & Directeur de la Dame inconnuë, à qui

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