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RELIGIEU-Dieu avoit infpiré ce pieux deffein, y prêcha le 6. Août de SES BENE la même année. M. le Cardinal de Noailles benit & pofa la DU VAL premiere pierre de la nouvelle Eglife, & l'on enclava dans cette pierre une plaque de cuivre, fur laquelle eft l'Infcription fuivante.

DICTINES

DUSNE.

Religione Ludovici XIV. Franc. Regis & liberalitate nobilis & pra humilitate incognita fæmina,cujus nomen in cælis Scriptum eft fuper deftructa Calviniftarum Synagoga, Templum hoc Chrifto facrum fub invocatione B. Maria, & S Roberti adificatum eft. Ibi Chriftus dominatur in medio inimicorum fuorum, & à fanctis Monialibus Prioratus Vallifonis, Ord. S. Benedicti in Campania nuper buc tranflatis, fub Prioriffa D. Henrica de Chauvirey, perpetuo adoratur. Lud. Ant. Card. de Noailles,titul. S. Maria fuper Minervam, Arch. Parifienfis,Dux S. Clodoaldi, Par Francia, Regis Ordinis S. Spiritus Commendator, hanc in fundamento primam petram benedixit & pofuit die fexta menfis Augufti 1701. On trouva en foüillant les fondemens une autre pierre fur laquelle étoient gravés ces mots : Par la grace de Dieu, & la bonne volonté du Roi Louis XIII. ce Temple a été bâti pour la feconde fois le 23. Juin 1623. loüez l'Eternel. Après que l'Eglife eut été achevée, elle fut benite par le même Prélat, qui y dit la premiere Meffe la feconde Fête de la Pentecôte le 29. Mai 1703. & on admira comme une Providence de Dieu particuliere, que fans y avoir pensé, cette cérémonie fe rencontroit le jour auquel on lit à la Meffe l'Evangile tiré du 10. Chapitre de faint Jean, où Jesus-Chrift propofant la parabole du bon Pasteur, avertit fes Difciples de fe précautionner contre les faux Pasteurs, dont il leur découvre la malice & les impostures. Les Religieufes ne commencerent pas dès lors l'adoration perpetuelle du très faint Sacrement. Elle fut differée jufqu'au Jeudi Saint de l'année suivante 1704. & elle a été continuée jusqu'à présent avec beaucoup de ferveur & de devotion: en forte qu'à toutes les heures tant du jour que de la nuit, il y a toujours une Religieufe devant le faint Sacrement.

Ces Religieufes, comme nous avons dit, font de l'Ordre de faint Benoît; mais elles ne fuivent la Regle de ce Saint qu'avec des mitigations. Elles mangent de la viande trois fois la femaine, portent des chemises de toile, ne fe relevent

point

point la nuit pour dire Matines, & par la tranflation qui a RELIGIEUR

BENEDIC
TINS RE-

PERRIGI

été faite du Prieuré de Valdofne (dont elles ont retenu le nom) à Charenton, elles font dans l'obligation indifpenfa- FORME'S DE ble de l'adoration perpetuelle du très faint Sacrement. Leur habillement est semblable à celui des autres Benedictines, & elles ont fur la poitrine, comme celles dont nous avons parlé dans le Chapitre précedent, la figure du faint Sacrement en forme de Soleil de cuivre doré.

Memoires communiqués par la Reverende Mere Chauvirey de faint Benoît.

CHAPITRE XLI X.

Des Moines Benedictins Réformés de Perreci en Bour

N

gogne.

Ous croirions faire tort à l'Ordre de faint Benoît, fi nous paffions fous filence une nouvelle Réforme introduite de nos jours dans le Prieuré de Perreci en Bourgogne par le Reverend Pere Loüis Berrier qui en étoit Prieur Commendataire. Il avoit été auparavant Chanoine de Nôtre Dame de Paris & pourvû de plufieurs autres Benefices aufquels il renonça, ne retenant que le Prieuré de Perreci, dans lequel il fe retira pour y vivre dans la pénitence & la mortification. Ce Monaftere a toûjours été de la dépendance de l'Abbaïe de Fleuri ou faint Benoît fur Loire. Eccard qui étoit un Seigneur de Bourgogne,à qui les Hiftoriens donnent le titre de Comte,& fa femine Richilde, donnerent l'an 876. le village de Perreci aux Religieux de cette Abbaïe pour leur fervir de retraite & se mettre à l'abri de la fureur des Normans, qui ravagerent plufieurs fois cette Abbaïe comme nous avons dit en parlant de la Congregation à laquelle elle a donné fon nom. Perreci avoit été donné à ce Comte par Louis le pieux & Pepin fon fils Roi d'Aquitaine: on l'avoit autrefois appellé le Val-doré à cause de sa situation agréable qui eft fur l'Oudrache dans le territoire d'Autun.

Ce ne fut néanmoins qu'après la mort du Comte Eccard qui arriva l'an 885. que les Religieux de S. Benoît fur Loire firent bâtir à Perreci un Monaftere qui leur a toûjours été foûmis depuis ce tems-là ; l'Abbaïe de faint Benoît fur Loire Ddd

Tome VI.

BIN DIC

TINS RE

RELIGIEU étant entrée dans l'union des Monafteres qui compofent la Congregation des exemts (dont nous avons auffi parlé) le FORMES DE Prieuré de Perreci fut aufli l'un des membres de cette ConPERRICI. gregation; mais l'Abbaïe de faint Benoît aïant été féparée de cette Congregation lorfque les Religieux Benedictins de celle de faint Maur y introduifirent leur Réforme, le Prieuré de Perreci ne voulut pas fuivre fon exemple,& il est toûjours demeuré jufqu'à prefent de la Congregation des Exemts.

Le Reverend Pere Louis Berrier aïant choisi ce Prieuré pour le lieu de fa retraite, y établit auffi une nouvelle réforme à peu près femblable à celle de la Trape & de Sept- Fonds, & donna à fes Religieux pour habillement une tunique noire affez ample, à laquelle eft attaché un petit capuce pointu, prétendant que c'étoit le veritable habillement de faint Benoît,ou du moins qu'on le portoit ainfi il y a sept ou huit cens ans dans l'Ordre, à caufe que dans une Abbaïe de cet Ordre qui eft à Chartres, faint Benoît eit representé ainsi habillé.

Le Reverend Pere Berrier ne prit pas d'abord l'habit de sa réforme, ce ne fut que l'an 1698. le Mardi de la Pentecôte, & il fit fa profeffion l'année fuivante: voici les Reglemens & les exercices journaliers qu'il a établis dans fa Communauté qui est assez nombreuse: ils varient felon les faifons de l'année,

Emploi de la journée pendant l'Eté.

A une heure & demie après minuit on fe leve pour aller dire Matines au Choeur: elles font fuivies d'un quart d'heure d'oraison, enfuite Laudes, après lefquelles l'on va fous les cloîtres pour y faire la lecture des Peres,

Depuis Pâques jufqu'au troifiéme Mai, Prime fe dit à cinq heures, l'on va enfuite au Chapitre, & après le Chapitre, au travail qui dure jusqu'à huit heures & demie.

A neuf heures la préparation de la Meffe Conventuelle qui confifte en un quart d'heure d'oraison. On dit Tierce, enfuite la Messe, après laquelle on va au cloître faire la lec

ture.

Sexte fe dit à onze heures: on va enfuite au Réfectoire,& du Réfectoire aux cellules pour y faire la meridienne.

On retourne au Choeur à une heure trois quarts pour dire None,& enfuite au travail jufqu'à quatre heures.

Benedictin de la reforme

de Perrecy

:88

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