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BENEDICTINS RE

A quatre heures & un quart la préparation de Vêpres qui RELIGIEUX fe fait par un quart d'heure d'oraifon, & après les Vêpres on va au cloître, où il fe fait une lecture à voix haute, du FORME'S DE nouveau Testament en François, avec l'explication des Peres.

A cinq heures & demie le foûper : enfuite la lecture particuliere fous les cloîtres.

pour

A fix heures trois quarts on retourne fous les cloîtres y faire la lecture de devant Complies pendant un quart d'heure.

A fept heures l'examen de confcience qui fe fait à l'Eglife pendant un quart d'heure, à sept heures un quarc Complies, à huit heures la retraite.

Les Fêtes & les Dimanches Matines fe difent à une heure, & les Fêtes folemnelles à minuit, Prime à cinq heures, la préparation de la Messe à huit heures & demie, le reste à l'ordinaire,& à une heure & demie None quand on fort pour la Conference.

Depuis le troifiéme Mai jufqu'au quinze Août, Prime fe dit à quatre heures & demie les jours de travail.

Les jours de jeûne la meridienne se fait après Sexte, elle finit à Midi & demi : aux trois quarts l'on dit None: ensuite l'on va au Réfectoire, le travail & les autres exercices fe font à l'ordinaire.

Depuis le quinze Août jufqu'au premier Octobre les exercices fe font comme depuis Pâques jufqu'au troifiéme

Mai.

Pendant l'Hyver.

On fe leve à deux heures & demie pour dire Matines depuis le premier Octobre jufqu'à Pâques,& on fait la lecture du Pfeautier fous les cloîtres.

A cinq heures Laudes, enfuite l'oraifon,& Prime, après quoi l'on va fous les cloîtres pour faire à voix haute une le&ture du Commentaire fur la Regle.

Depuis le premier Octobre jufqu'au premier Lundi de Carême la lecture particuliere fe fait fous les cloîtres, jufqu'à la préparation de la Messe.

A fept heures un quart la préparation de la Meffe, à sept heures & demie la Meffe Conventuelle, enfuite Tierce, le

PERRICI.

RELIGIEUX Chapitre, & le travail jufqu'à dix heures trois quarts. Sexte BENEDIC à onze heures, & le travail jusqu'à une heure & demie. A une FORMI'S DE heure trois quarts None, enfuite le Réfectoire, & la lec

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PER RECI.

ture particuliere, à quatre heures la préparation pour Vêpres,à quatre heures un quart Vêpres, enfuite la lecture du nouveau Teftament, à fix heures un quart la lecture de devant Complies, à fix heures & demie l'examen,à fix heures trois quarts Complies, & à fept heures & demie la retraite.

Les Fêtes & les Dimanches on fe leve la nuit à une heure pour dire Matines, ensuite l'oraison, & après l'oraison les Laudes; mais aux grandes folemnités on dit les Matines & les Laudes de fuite,à fix heures Prime,à huit heures & demie la préparation pour la grande Messe. Les Dimanches, Sexte à onze heures, puis le Réfectoire ; les Fêtes, Sexte à onze heures & demie, None à une heure trois quarts, puis le Réfectoire. Les Dimanches la préparation à Vêpres à trois heures trois quarts, les Vêpres à quatre heures, le foûper à cinq. Les jours de Fêtes la préparation à quatre heures, Vêpres à quatre heures un quart. Aux mois de Decembre & de Janvier les Heures des petits Offices changent auffi.

Pendant le Carême.

Depuis Prime jufqu'à huit heures un quart, on fait la lecture, à huit heures un quart l'oraifon, à huit heures & demie Tierce, enfuite le Chapitre & le travail jusqu'à onze heures, Sexte à onze heures un quart,& le travail jufqu'à une heure. A une heure un quart la préparation de la Meffe,à une heure & demie None, enfuite la Meffe Conventuelle, & le travail jufqu'à trois heures & demie,à trois heures trois quarts Vêpres,enfuite le Réfectoire, & le reste à l'ordinaire.

Ces Religieux s'attachent uniquement à la Regle de faint Benoît;ils gardent en tout tems le filence conformément à ce que dit cette Regle: Omni tempore filentio ftudeant Monachi. Ils ne mangent jamais de poiffon, non qu'ils croïent que cela foit défendu par la Regle, mais parce que le poiffon est rare en leurs quartiers, & qu'on n'en peut avoir qu'avec beaucoup de dépenfe, ce qu'ils croient être contre l'efprit de pauvreté. En Eté ils font eux mêmes les moiffons & les vendanges, & en Hyver ils défrichent des terres à la campagne.

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NOINESSES

C'est ce que j'ai appris du Reverend Pere Réformateur, & DES CHAon peut confulter pour la fondation de ce Prieuré le Pere Ma- SECULIERES billon dans fes Annales Benedictines, Tom. I. pag. 197. & M. GENE

Perault.

RAL.

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Des Chanoineffes Seculieres en général.

N ne peut rien dire de certain touchant l'origine des Chanoineffes Seculieres, dont il y a plufieurs Chapitres en Lorraine, en Allemagne & en Flandres : car s'il y en a quelques-unes qui dès le commencement de leur Inftitut n'ont point été obligées aux vœux de la Religion, ni foûmifes à la défapropriation, on n'en a que , on n'en a que des doutes, fondés fur l'état préfent de ces Chanoineffes ; & il eft feur au contraire qu'il y en a plufieurs qui ont été veritablement Religieufes dans leur commencement, & foûmises à la Regle de faint Benoît,conformément aux Conciles, dont nous avons parlé en traitant des Chanoineffes Regulieres.

Telles font aujourd'hui celles de Lindaw, de Buchaw, d'Obermunster & de Midermunster, de Ratisbonne, & plufieurs autres en Allemagne;de Nivelle,de Mons,de Maubeuge,d'Andenne, & de Denain en Flandres ; de Remiremont, d'Epinal, de Pouffai,de Bouffiere,& de faint Pierre de Metz en Lorraine, & plufieurs autres que je paffe fous filence, où celles qui occupent les premieres Dignités de ces Chapitres, s'engagent encore à la Regle de S. Benoît, ou tout du moins le doivent faire ; mais principalement les Abbeffes, qui ne peuvent recevoir la benediction Abbatiale fans cela: car fi le plus fouvent elles different à le faire, fous prétexte de Difpenfes qu'elles obtiennent ; ce n'eft qu'une fuite d'irregularité qui leur fait craindre cette cérémonie ; parce qu'elle eft toûjours accompagnée des vœux, après lefquels elles ne peuvent plus fe marier, étant veritablement Religieufes; & fi elles le faifoient, non feulement le mariage feroit nul, mais elles feroient encore punies comme Apoftates. Il y en a un exemple dans la derniere Abbeffe des Chanoineffes de Seckingen fur le Rhin, Madelaine de Hausen, qui aïant été éluë l'an 1542. gouverna ces Chanoinesses pen

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dant cinq ans, après lefquels s'étant laiffée abuser par un NOINISSES Diacre, qui lui promit de l'époufer, elle le fuivit, & abanSECULIERES donna fon Abbaïe; mals aïant été poursuivie par ordre de Ferdinand Roi des Romains, elle fut condamnée à une prifon perpetuelle.

EN

RAL.

GENE

Cette obligation où font ces Abbeffes, & les autres qui occupent les premieres Dignités, nous porte à croire que toutes les Chanoineffes ont été dans la même obligation, & qu'elles ne font venuës à cet état de liberté qu'elles ont préfentement, que par ; que par le relâchement qui s'y eft introduit peu à peu. Ce qui nous confirme dans ce fentiment, c'est qu'il y a plufieurs de ces Chapitres de Chanoinesses, dont il eft feur que l'origine étoit Reguliere & Monaftique; mais principalement de ceux de Remiremont,de Nivelle & d'Andenne, dont on peut tirer une confequence pour tous les autres,qui n'ont été faits qu'à leur imitation. Pour ce qui eft des Chanoineffes de Remiremont, nous le ferons voir dans le Chapitre fuivant, nous contentant de rapporter ici le fentiment du Pere Mabillon,au sujet de celles de Nivelle & d'Andenne, qui felon lui étoient veritablement Religieufes, fe fondant fur un Auteur fort ancien, qui dit que la Mere de fainte Gertrude lui coupa les cheveux, pour empêcher que la corruption du fiécle ne s'emparât de fon cœur,la mettant pour cet effet entre les mains des Prêtres,afin qu'ils lui donnaffent le voile de Religion, aufli bien qu'à fes Compagnes, dont elle fut Abbeffe, & fanéto gregi Canobitarum praeffe conftituit: d'où il faut conclure, felon ce fçavant Benedictín, que les Chanoineffes de Nivelle ont été veritablement Religieufes, puifque cette cérémonie du voile n'eft autre chose que l'engagement à la Religion : ce qu'il confirme par des anciens Actes & Monumens de Nivelle, où il dit qu'on voit que les filles qui y étoient, étoient appellées Vierges, Servantes de Dieu, & Religieufes, Virgines, ancilla Dei, Sanctimoniales; & jamais Chanoineffes, au moins jufqu'au neuviéme fiécle, que l'on commença à les connoître fous ce nom en France, ajoûtant qu'il en eft de même du Monastere d'Andenne, qui fuivant ces anciens Actes, fut inftitué par fainte Beghe, fœur de fainte Gertrude, fur le modele de celui de Nivelle,afin qu'elle y pût obferver la vie Religieuse, (ut Religiofam vitam duceret) non pas de Chanoineffe; &

NOINESSES

afin qu'elle y établît & fixât de faintes Vierges destinées au DES CHAfervice de Dieu, Virginefque facras in fervitutem divinam SECULIERES perpetua ftabilitate firmaret, aïant fait venir pour cet effet EN GENEdes Religieufes de Nivelle, afin d'y établir la difcipline Reguliere & Monaftique, Seniores in fancto habitu fpirituales forores que ipfum Andanenfe Monafterium docere poffent Regularis vita difciplinam normamque Religionis.

Cet engagement où elles étoient de la vie Religieufe nous eft encore confirmé par les termes du Concile de Leptines, qui en les exhortant à regler leurs Monafteres, & à y faire obferver la Regle de faint Benoît, les appelle Ancilla Dei Monafteriales, étant certain que jufqu'à ce Concile qui fe tint vers le milieu du huitiéme fiécle, on ne connoiffoit point en Flandres de Servantes de Dieu enfermées dans les Monafteres,qui ne fuffent veritablement Religieuses. Ainfi tout cela fait croire avec juftice que la plupart des Chanoinesses Seculieres ne le font que par relâchement; de même que plufieurs Moines même les plus aufteres font tombés peu à peu de leur état, en fe faifant d'abord Chanoines Reguliers, & enfin Seculiers, telles que font préfentement plufieurs Collegiales, qui dans leur origine étoient Regulieres & Monaftiques.

Ce qui nous donne encore lieu de croire qu'il en eft de même de ces Chanoineffes Seculieres, c'eft que, felon le Cardinal Jacques de Vitry, dans fon Hiftoire d'Occident, Chap. 31. De irregularitate Sacularium Canoniffarum quoique dès ce temsce tems-là, c'est-à-dire, dès le treiziéme fiécle, elles ne vouluffent plus qu'on les appellât Religieufes, mais Demoiselles ; elle ne laiffoient pas malgré la pompe & la molleffe de leurs habits, d'avoir encore quelques reftes de Regularité, couchant dans un Dortoir, chantant regulierement l'Office, & y en aïant plufieurs qui perfeveroient jusqu'à la mort dans une continence & une pieté très édifiante, quoiqu'il y en eût déja plusieurs d'entr'elles ( felon ce Cardinal) qui quittoient leurs Prébendes pour fe marier.

Le Pere Thomaffin prétend fe fervir de ce que dit le Cardinal de Vitry,pour appuïer le fentiment de ceux qui difent que les Chanoineffes Seculieres qui fubfiftent aujourd'hui, font de celles pour lesquelles le Concile d'Aix-la-Chapelle fit des Reglemens en 816. lefquelles n'étoient pas foûmiles à

RAL.

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