Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Abbesse de maubeuge

comme

elles êtoient ancienement

98

MAUBEU

GE.

obfur, un manteau violet parfemé de fleurs, une robe CHANOLrouge bordée de petit gris, tombant jufqu'à mi jambe, fous NESSIS DE laquelle il y en avoit une autre blanche, qui defcendoit jufqu'aux talons. Pour ce qui regarde le manteau le Pere Mabillon croit que les fleurs dont il eft femé, font de l'invention du Peintre: car il dit que l'on trouve dans un autre manuscrit du commencement du XI. fiécle, une autre Abbeffe qui a le même habit & le même manteau, mais fans fleurs, & qu'elle eft accompagnée d'une Religieufe qui n'a pour habillement qu'un voile & une coule: ce qui confirme que ces Chanoineffes ont été originairement Religieufes.

Voïez pour Mons & Maubeuge. Joan. Mabill. Annal.ord. S. Bened. Tom. I. Yepés, Chroniq. General. de l'Ord. de faint Benoît Tom. II. Modefte de faint Amable, Monarchie fainte de France. Boufingaut, Voïage des Païs-Bas; & Guichardin, Hift. des Païs-Bas.

NISSES

Sainte Beghe qui étoit auffi foeur de fainte Gertrude, fe CHANOLvoïant veuve du Duc Anfigilde qui avoit été affaffiné,& du- D'ANDENquel elle avoit eu Pepin Heriftal qui fut pere de Charles- NR. Martel, ne voulut point écouter les propofitions qu'on lui fit de paffer à de fecondes nôces. Elle alla à Rome & obtint du Pape Adeodat des Reliques de quelques Saints, avec un morceau de la vraïe Croix, des pierres teintes du fang de faint Etienne, & une partie des chaînes de faint Pierre. Elle fonda à fon retour l'an 696. le Monaftere d'Andenne fitué entre Namur& Hui, proche la riviere de Meuse, & en memoire des fept principales Eglifes de Rome qu'elle avoit vifitées, elle en fit bâtir fept à Andenne, dont la principale fut dédiée en l'honneur de la fainte Vierge, & les fix autres fous l'invocation de faint Sauveur, de faint Pierre, de faint Jean, de faint Etienne, de faint Michel, & de faint Lambert, & elle partagea à ces Eglifes les Reliques qu'elle avoit apportées de Rome. Il ne lui reftoit plus qu'à peupler ce Monaftere de Religieufes d'une fainte vie. Il ne lui en parut point de plus parfaites que celles qui avoient été formées fœur fainte Gertrude. Elle fut à Nivelle pour ce fujet,& Agnés qui en étoit pour lors Abbeffe lui en accorda fix, & pour comble de faveur elle lui donna des Livres & une partie du lit de fainte Gertrude qui attira une nouvelle benediction fur ces habitans d'Andenne, en faveur defquels

Iii iij

par

[ocr errors]

D'ANDEN

NE.

CHANOL- Dieu fit plufieurs miracles, tant pour manifefter la fainteté NESSES de fa fervante que pour récompenfer la dévotion de ceux qui l'invoquoient dans leurs befoins. Sainte Beghe en fut la premiere Superieure:fes Religieufes s'engagerent au fervice de Dieu pour toûjours & par une stabilité perpetuelle, mais elle ne les gouverna pas long-tems, étant morte deux ans après. Ce Monaftere a été changé en un Chapitre de Chanoineffes qui font au nombre de trente, & il y a auffi dix Chanoines qui leur fervent de Chapelains. Ces Chanoinesfes n'ont jamais eu d'Abbeffes, les Comtes de Flandres en ont toûjours été les Abbés, & en cette qualité ils difpofent des Prébendes lorfqu'elles vaquent. Les principales dignités de ce Chapitre font celles de Prevôte, de Doïenne, d'Efcolâtre, & de Chantre. Elles ont la collation de plufieurs Benefices & Cures. Ces Chanoineffes portent un furplis étant au Chocur avec un long manteau noir doublé d'hermine.

CHANOI NESSES DE

BELISE.

Joan. Mabillon, Annal. Ord. S. Bened. Tom. I. Petr. Coëns, Difquifit. Hiftoric. de origine Beghinarum Belgii. Modefte de faint Amable, Monarchie fainte de France.

Le Chapitre des Chanoineffes de Munster Belife, au DioMUNSTER Cêfe de Liege, a été auffi dans fon origine un Monastere de Religieufes bâti par fainte Landrade. Elle étoit niéce ou petite fille de faint Arnoul de Metz, &, felon quelques uns, fille d'Anfigilde, & de fainte Beghe, & fœur de Pepin Heriftal. Aïant paffé fes premieres années avec beaucoup de pieté, les parens la voulurent marier; mais elle leur déclara qu'elle vouloit demeurer vierge. C'eft pourquoi ils lui donnerent toute la liberté qu'elle fouhaitoit pour fe confacrer plus parfaitement au service de Dieu. Elle fe fit accommoder une petite cellule, & mena une vie penitente & folitaire, fans quitter encore fa famille; elle fe revêtit d'un cilice, & par deffus d'un habit fort fimple & femblable à celui des Servantes. Son amour pour la contemplation la preffoit fort de se retirer dans le defert ; mais elle étoit retenue par la confideration de fa jeuneffe, & par la crainte d'abandonner des pauvres qu'elle affiftoit. Quand elle fut plus âgée, elle fe retira dans un bois qui étoit fi affreux par la multitude des bêtes farouches dont il étoit rempli, qu'on l'appelloit Beliua, ou Retraite des Bétes. Après la vifion d'une croix éclatante qui lui apparut dans ce bois, elle y fit bâtir une Eglife

« AnteriorContinuar »