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voient être noirs, & il ne devoit point y avoir de dorure dans OR DRE leurs armes, finon à leurs épées & à leurs éperons.

En tems de paix ils devoient fe lever de grand matin pour faire oraison & entendre la Meffe, ils étoient obligés de jeûner les Vendredis, de dormir avec leurs capuces, de garder le filence, de manger en commun, de recevoir les Pelerins, & de fuivre la Regle de faint Benoît. Si les Chevaliers avoient des plaintes à faire contre leur Grand-Maître, ils devoient avoir recours à l'Abbé qui leur étoit donné pour Superieur par l'Abbé de Câteaux, & ils ne pouvoient appeller de fa Sentence qu'au Pape,à l'Abbé de Citeaux ou à celui de Clairvaux. Dans les élections des Grands-Maîtres ils devoient fuivre la pratique qu'observoient les Religieux de Cîteaux dans les élections de leurs Superieurs. De plus il étoit ordonné que quand le Grand-Maître feroit élû, il prêteroit ferment entre les mains d'un Abbé de l'Ordre ; qu'il obéïroit au Pape, au Roi, & à l'Abbé Genéral de Cîteaux;qu'il donneroit l'habit aux Chevaliers en l'absence du Roi & de fes enfans ; & que s'il fe trouvoit quelque Abbé de l'Ordre préfent, ce droit lui appartiendroit: enfin que fi quelque Chevalier rencontroit dans fon chemin quelque Religieux de Cîteaux, il mettroit pied à terre, lui demanderoit fa benedi&tion, & l'accompagneroit dans le chemin ; & que fi quelque Religieux paffoit devant une fortereffe ou château appartenant aux Chevaliers, le Gouverneur lui en préfenteroit les clefs, & recevroit fes ordres pendant tout le tems qu'il y de

meureroit.

Ces Chevaliers fervirent utilement le Roi de Portugal dans la guerre qu'il eut à foûtenir contre les Maures, & l'an 1166. Girard furnommé l'Intrepide ou fans peur, qui étoit un Chef de Bandits, aïant furpris de nuit la fentinelle d'Evora qui étoit endormie, paffa la garde au fil de l'épée & s'empara de cette ville. Mais le Roi l'aïant donné aux Chevaliers de la nouvelle milice,ils quitterent ce nom pour prendre celui d'Evora, qu'ils quitterent encore quelques années après pour prendre celui d'Avis, aprés que le Roi leur eut donné l'an 1181. des terres fur les frontieres du Roïaume, à condition qu'ils y bâtiroient une fortereffe pour réfifter aux courses des Maures. Quelques-uns prétendent qu'ils la bâtirent dans un lieu qui s'appelloit Avis, & d'autres difent que ce nom

D'AVIS.

ORDRE
DRE

D'AVIS.

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lui fut donné par les Chevaliers, parce que voulant tracer le plan de la fortereffe, ils virentdeux aigles qui s'éleverent en l'air au même endroit. Cette forteresse aïant été achevée en 1187. ils y établirent leur demeure, & en prirent le nom cette même année.

Ils reçurent dans la fuite d'autres bienfaits du Roi Alfonse & de fes fucceffeurs. Sanche I. leur donna la tour d'Alcanden & les châteaux d'Alpedin & de Girumin: ce qui fut confirmé par Alfonfe II. Le Pape Innocent III. confirma cet Ordre l'an 1284. & le mit fous la protection du faint Siége, & l'an 1213. les Chevaliers de Calatrava en Espagne leur donnerent des heritages, qui leur appartenoient en Portugal,à condition que les Chevaliers d'Avis feroient foûmis à leur Ordre & recevroient la vifite de leur Grand-Maître : ce qui fut accepté & fidelement obfervé jufqu'en l'an 1385. que Jean I. Roi de Caftille, voulant foûtenir le droit de fon époufe Beatrix, fille unique de Pierre, furnommé le fufticier, déclara la guerre à Jean I. qui n'étant que fils naturel de Pierre s'étoit emparé du Roïaume de Portugal au préjudice de la legitime heritiere, qui malgré fon bon droit n'en fut pas plus heureuse, puifque le Roi fon époux perdit la bataille d'Alijuraboto, & fut obligé de laiffer le Roïaume de Portugal à Jean qui défendit aux Chevaliers d'Avis (dont il avoit été Grand-Maître ) de recevoir la vifite & les Ordonnances du Grand-Maître de Calatrava, comme étant sujet du Roi de Castille fon ennemi. Cela n'empêcha pas Dom "Gonzalves de Gufman Grand-Maître de cet Ordre d'aller en Portugal pour y faire la vifite de l'Ordre d'Avis ; mais le Roi donna ordre du Grand Maître d'Avis de recevoir celui de Calatrava feulement comme hôte & non comme Superieur, & de lui rendre les honneurs dûs à fa qualité. Ceux d'Avis, conformément aux ordres du Roi, refuserent de recevoir fa vifite, alleguant pour excufe une Bulle qui les exemtoit de la Jurifdiction de l'Ordre de Calatrava Dom Gonfalves de Gusman leur demanda à la voir: mais ceux-ci ne l'aïant pas voulu montrer, il les traita d'excommuniés & de rebelles, & retourna en Castille: il en porta enfuite fes plaintes au Concile de Bâle qui ordonna que l'Ordre d'Avis recevroit la vifite du Grand-Maître de Calatrava : ce qui néanmoins ne fut pas executé. Après que Jean I. qui

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Chevalier de L'ordre Davis

en

habit de Ceremonie

L'AÎLE DE

étoit Grand Maître d'Avis eut été reconnu pour Roi de ORDRE DE Portugal, les Chevaliers élurent pour Grand-Maître Dom S. MICHEL. Ferdinand Rodrigue de Sequira, qui fut le dernier GrandMaître: car après fa mort le Pape nomma des Administrateurs de l'Ordre. Le premier fut le Prince Ferdinand, fils du Roi Jean I. ce qui dura jufqu'en l'an 1550. que fous le regne de Jean III. la Grande Maîtrise fut unie à la Cou ronne de Portugal par le Pape Paul ¡II,

Cet Ordre poffede environ quarante Commanderies en Portugal. L'habit de cérémonies de ces Chevaliers consiste en un grand manteau blanc, fur lequel il y a du côté gauche une croix verte fleurdelifée, au pied de laquelle il y a deux oiseaux : & ils ont pour armes une tour accompagnée auffi de deux oiseaux.

Angel. Manriquez, Annal. Ord. Ciftert. Tom. II. Francisco Rhodez, Chronic. de las Ord. y Caval. de Sant-Iago, Calatrava y Alcantara. Bernard Giuftiniani, Hift. Chronolog. de gl. Ord. Milit. Favin, Mennenius,Herman & Schoonebek, dans leurs Hift. des Ord. Milit.

CHAPITRE VII.

Des Chevaliers de l'Ordre de l'aîle de faint Michel.

L

'ORDRE de l'aîle de faint Michel fut auffi fondé

par

Alfonfe I. Roi de Portugal l'an 1167. après la victoire que ce Prince remporta fur Albarch Roi de Seville. LesHiftoriens de Portugal different néanmoins cette victoire de quelques années: mais par l'Acte de l'inftitution de cet Ordre, rapporté par Britte Henriquez, & Manrique, il paroît que ce fut l'an 1205. de l'Ere de Cefar: ce qui revient à l'an 1167. de Jefus-Chrift. Il fe peut faire auffi,comme a remarqué Manrique, qu'il fe foit gliffé une faute touchant la date de cet Acte dans le Manufcrit qui eft confervé dans les Archives du Couvent d'Alcobaza ; & en effet la plûpart des Hiftoriens des Ordres Militaires ne rapportent l'inftitution de celui de l'Ordre de l'aîle de faint Michel qu'à l'an

1171.

P

Quoiqu'il en foit, Alfonfe (comme il le dit lui-même dans l'Acte de l'inftitution de cet Ordre) étant à Santaren, Alba

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