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Il eft donc évident que le fer & le vitriol donnent dans l'opération un métal réel un cuivre rouge, dont l'on fait de fort beaux ouvrages que j'ai vûs; & par cet endroit - là feul, l'opération eft & trèscurieufe, & trés - digne d'attention.

Dans le temps de l'opération j'ai vû répandre fur le fer une pincée d'une poudre particuliere; mais apparamment la poudre répanduë fur le fer n'eft pas bien néceffaire pour le fuccès de l'opération. Sans cette poudre myftérieufe M. Geofroy n'a pas laiffé de faire du cuivre par une opération affez femblable. " J'ai fait bouillir dix pin"tes d'eau dans une marmitte de plomb, » dit-il; (a) & j'y ai jetté 4 livres de vi"triol bleu en poudre. Quand la diffolu» tion en a été faite, j'y ai plongé un pa"nier d'ofier, que j'ai tenu fufpendu dans » la liqueur, dans lequel j'avois mis 20

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onces de tole de fer neuve, coupée par » morceaux. Après un quart-d'heure d'é» bullition & de fermentation, j'ai retiré » le panier, & j'ai trouvé les morceaux de tole rougis par le cuivre qui s'étoit dépofé deffus. J'ai plongé ce panier dans » une terrine verniflée, pleine d'eau fraiche, en l'agitant, les lames de fer ont déposé dans l'eau une poudre rougeâ (a) Mém. de l'Acad. 1728. p. 306

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» tre, chargée de pailletes de cuivre, qui étoient affez pefantes pour le précipiter au fond de la terrine, J'ai repor » té le panier dans la marmitte; les lames » de fer fe font rechargées au bout de quelque temps d'un nouveau dépôt de » cuivre. J'ai continué de laver ces lames dans l'eau fraîche, & de replonger le panier dans la marmitte, jufqu'à ce que » la diffolution n'ait plus fourni de cui» vre. . . . . J'ai fait fécher cette poudre à "petit feu; elle a pefé féche 16. onces"fix gros. J'ai joint.. à cette poudre . . 4 liv. de tartre rouge, que j'avois détonné » avec deux livres de falpêtre. Ce mélange a été jetté peu après dans un creufet placé dans 'un fourneau à grand feu de » fonte. La matiére étant bien en fufion, » a été jettée en un lingot de pur cuivre » rouge, qui s'eft trouvé pefer 14 onces, • 3 gros; j'ai fait fécher le fer qui étoit refté dans le panier... Et j'ai trouvé

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qu'il ne pefoit plus que 3 onces 2 gros.

La bafe de vitriol bleu eft un cuivre 'diffous par un acide. Auffi le vitriol bleu diffous dans l'eau, & précipité par un fel fixe, donne du cuivre même fans le fecours du fer. (2) Dans l'operation qui se fait dans le fer,l'acide vitriolique ronge le fer; Ibid. p. 309.

& tandis qu'il ronge le fer, il dépofe la poudre cuivreufe dont il eft chargé, fans parler de ce que le fer en peut fournir. L'argent a fes parties plus ferrées, & moins porcufes que le cuivre, d'où vient qu'il pefe plus.

Le plomb eft un tiffu de parties plus égales, plus pliantes, moins branchuës moins féparées. Auffi le plomb fe divife, fe plie, fe fond plus vîte, & pefe plus.

L'or différe de l'argent & du plomb en ce qu'il réfulte de parties, qui font au même temps plus groffes, plus branchuës, plus unies, & moins poreufes. De là l'or s'échauffe, fe fond difficilement ; c'est le plus péfant des métaux, & il fe tire prefque à l'infini.

D'ordinaire il y a de l'argent dans l'étain. Quelquefois le plomb même contient de l'étain, de l'argent & de l'or, (a) il fe trouve de l'or dans le mercure. Et comme le plomb fe fond le premier, enfuite l'étain, puis l'argent, & enfin Por, felon la tiffure différente de leurs parties, on peut par la fonte, avec un robinet au fond du creufet pour recevoir les matiéres à mefure qu'elles fondent féparer ces métaux, tirer l'argent del'étain, Pétain, l'argent & l'or meme, du plomb. (a) Bibl. des Phil. T. I, p. 303,

C'eft faire de l'or en quelque façon ; & c'eft peut-être tout le fecret, à peu près, de la pierre philofophale. Pierre Borelli compte dans fa Bibliotheque chymique environ quatre mille Auteurs qui ont traité du fecret de la pierre philofophale, ou du grand - œuvre, c'eft-à-dire, de l'art de changer les métaux en or. Les principaux de ces Auteurs font Seton, le Trevifan, Nicolas Flamel, Bafile Valentin, Nicolas Barnaudus, Geber, Marcel Palingenius, qui fut déterré & brûlé avec fon livre, George Riplée, Lampfpringius, Arnaud de Ville-neuve, Paracelfe, Raymond-Lulle, qu'on fait vivre jufqu'à l'âge 154. ans par l'efficace de fon or potable, que l'on fait mourir enfin pour la religion en Barbarie, &c. (a)

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Toutes les parties du monde ont leurs mines d'or. Les mines de Hongrie, du Royaume de Siam, de la Chine, du Japon, de l'Ile de Ceylan, du Chili, du Mexique, du Perou font celébres. On dit que dans un feul temple du Japon, l'on voit mille ftatues d'or maffif. (b) Il fe trouve auffi de l'or en paillettes dans le fable

(a) Journ. des Sç. Nov. 1703. p. 616. (b) Ambaflades des Indes Orientales. Journ des Sçav. 1680.Mars, p. 128

de plufieurs riviéres. On compte en France dix riviéres ou ruiffeaux qui roulent des paillettes d'or; le Rhin, depuis Strafbourg jufqu'à Philisbourg; le Rhône, dans le pays de Gex; le Doux,dans la Franche-Comté ; la Ceze & le Gardon, dans les Cévénes; l'Ariége dans le pays de Foix, dans l'évêché de Mirepoix, & aux environs de Pamiers ; la Garonne, à quelques lieuës de Touloufe; le Salat, dans le Comté de Conferans; les ruiffeaux du Ferriet & du Benagues vers Pamiers. (a) Les eaux en traverfant les mines, fe font chargées de ces paillettes précieuses; & l'on fçait les beaux noms que les Poëtes ont donnés à telles riviéres, à tels ruif feaux pour quelques paillettes d'or.

Il y a des minéraux qui ne font pas pro prement des métaux, n'étant pas malléa bles, mais qui font néanmoins métalliques, à caufe des parties qu'ils renferment. L'antimoine, par ex. dans l'anatomie qu'on en fait, ne paroît qu'une fubftance métallique mêlée de beaucoup de foufre fort volatil, & d'une espèce de fel acide, d'où vient que l'antimoine fait vomir. Le vif-argent, qui renferme auffi quelque chofe de métallique, eft un corps compofé de parties rondes, polies, gliffantes (4) Mem. de l'Acad. 1718, p. 69,

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