des fortes de pierres figurées felon les gravûres,&qui paroiffent croître dans les gravûres mêmes. Il ne faut donc que des fucs ou des corpufcules étrangers réunis par le hazard dans certaines gravûres,pour offrir à nos fens des végétations trompeuses & capables d'en imposer aux plus attentifs ; furtout quand on n'eft point en garde contre le charme des fyftêmes nouveaux. Quoi qu'il en foit; la Mer a les pierres. Les galets font des cailloux ordinairement allez ronds & toujours polis, que la mer pouffe fur les côtes. D'où leur vient cette figure ronde & leur poli? D'avoir été long-temps agités par les flots & ufés les uns contre les autres. Une pierre plus furprenante, c'est l'Aftroite, ou I'Afteric. Le vinaigre femble l'animer. Mife dans le vinaigre, elle s'agite comme d'elle-même. Apparemment le liquide qui la pénétre avec des efforts différents, & à diverfes reprises, & l'air qui eft forcé de fortir de même, lui font fentir leur action. Cette pierre fe trouve dans le Tyrol. (a) On a quelque peine à croire que des vers rongent les pierres. Cependant un Curieux, qui trouva des vers dans une (a) Bibl. des Phil. T. 1. p. 266. pierre rongée, les enferma dans une boëte avec des morceaux de la pierre ; & huit jours après, il trouva les morceaux rongés fenfiblement. Ces petits infectes mangent d'autant plus aifément des corps fi folides, qu'ayant des efpéces d'aiguillons plus durs & plus pointus; ils les inférent plus facilement dans les interftices des pierres. N'ajoûterez-vous rien à ce difcours Ari fte ? ARISTE. J'ai cru voir la main de la nature former fous vos pas les pierres précieuses. Mais le fyftême de M. Geofroy (a) fur l'origine des pierres, m'a paru bien fimple; le voici, ce femble, en peu de mots. La terre fans mélange est le feul fond néceffaire des pétrifications. Deux. fortes de parties primitives dans la terre ; les unes, qui font des lames très-déliées, & à peu près égales entre elles; les autres. qui ont toutes fortes de figures irrégulieres. Celles-là réunies en fuffifante quantité, font un corps homogéne fort dur, à caufe du contact immédiat des parties; & transparent, à caufe de leur difpofition régulière, qui laiffe à la lumière des paffages libres en tous fens, & c'eft du cryftal.. (a) Hift. de l'Acad. 1716. p. 8.. Celles-ci moins fufceptibles de contact immédiat, & de difpofition régulière, ne forment que des affemblages opâques & moins durs. Les cryftaux ne font formés que des premiéres. Les autres pierres font formées des premiéres & des fecondes. Les premiéres font un fuc crystallin pierreux; l'eau, comme on peut l'ob ferver par quelques fontaines pierreufes, qui incruftent de pierre, les tuyaux par où elles coulent, eft le véhicule propre pour porter ce fuc; ce fuc eft plus pefant & plus fixe que l'eau, & il ne s'évapore point avec elle. Cela fuppofé; comment fe forme le cryftal naturel? A peu près comme les cryftaux falins en Chymie. Une eau chargée de fel s'évapore lentement dans un Lieu frais; les fels trop écartés fe rapprochent dans l'évaporation; la lenteur de l'évaporation fait qu'en fe rapprochant lentement, ils ont le loifir de prendre fans. confufion l'arrangement qui convient; la fraîcheur, qui diminuë lentement l'agitation de l'eau, contribue aux deux effets. De-là, les cryftaux chymiques. Une eau chargée de fuc cryftallin, tombée par les fentes d'un roc au fond du roc, a laiffé rapprocher lentement les particules du fuc cryftallin dans une lente évaporation, & c'eft du crystal de roche. Le cryftal ne le forme pas également pare tout, parce que le cryftallin n'eft pas également répandu. Si l'eau chargée de ce fuc paffant par une portion de terre, en lie les parties, & qu'elle s'évapore, le compo fe fe durcit en pierre commune La pierre approche plus ou moins du cryftal, fefon la quantité du fuc cryftallin; & elle eft d'un grain plus fin, felon que les molécules de terre font plus homogénes, &, plus petites de-là le marbre Enfin les divers mêlanges du fuc cryftallin & des parties groffières, font différentes pierres, les cailloux, les agathes, &c. : EUDOXE. Le Syftême eft ingénieux, & j'aime à vous voir former, après M. Geofroy, les marbres, les cryftaux, les agathes, les pierres précieuses, par une voie fi fimple. Mais point de pierre, qui me frape tant que l'aiman. ARISTE. Vous m'aprendrez l'origine de la vertu magnétique. J'effayerai d'en expliquer les effets, quand vous m'aurez parlé de la pierre Vulnéraire, que vous avez omife; ce n'eft qu'une pierre artificiel le, il eft vrai, mais affez efficace pour mériter d'être connue. وو دو EUDOXE. Bornons-nous donc à la pierre vulnéraire fimple.,, Pour la pier,, re vulnéraire fimple, dit Monfieur Geofroy," (a) on prend égales parties de limaille de fer, & de tartre blanc pulvérifé; on en fait une pâte molle avec , le vin ou l'eau-de-vie, & on laiffe la matiére en digeftion au foleil durant ,,l'été, la remuant de temps en temps, jufqu'à ce que le tout foit entierement defféché. On remet la maffe en poudre, on la trempe enfuite avec le vin, la faifant digérer de nouveau, & puis deffécher. On réitére ces opérations, jufqu'à ,, ce qu'on n'apperçoive plus de grains de limaille & le tout le mette en poudre fort fine. Pour lors, avec l'eaude-vie, on en forme des boules, qu'on laiffe deffécher à l'air, & durcir; c'eft la pierre vulnéraire fimple, dont on vante fort la vertu pour la guérifon des playes & des ulcéres. دو رو دو دو رد دو وو دو que On fait tremper quelque tems cette , pierre dans le vin, l'eau de-vie, ou ľurine, & on lave avec cette diffolution les playes fimples, ou bien on en feringue dedans; quelquefois on répand fur la وو دو دو (a) Mémoires de l'Acad. 1713. p. 187. |