il 3+ écrire à un Prince infiniment loüable,& qui ne veut point être loüé, pas même de la protection qu'il accorde aux belles Lettres, & aux beaux Arts! Pour ne pas lui déplaire faut refpecter jufques à fa modeftie. Me voilà donc reftreinte, MONSEIGNEUR, à décorer la tête de mon Quvrage du nom illuftre de VOTRE ALTESSE SERENISSIME, fans ofer l'informer de tout ce que je pense avec k Public. Puiffe, cet Ouvrage, amufer quelquesuns de vos momens! PHILIPPE, ce Grand Roi, dont le Sang coule encore après tant de fiécles, dans les veines de VOTRE ALTESSE SERENISSIME, pourra réveiller fon attention. La Sageffe, l'Humanité, & la Valeur de ce Monarque, qui lui acquirent le furnom d'AʊGUSTE, fe montrent dans tout ce que j'ai écrit des. Premieres Années de fon Regne. Il fut toujours le même pendant le cours de fa vie. Les Princes, frappez au coin des grandes Qualitez, ne se démentent jamais. Je fuis, avec un très-profond ref pect, MONSEIGNEUR, DE VOTRE ALTESSE SERENISSIME, La très-humble & très obéiffante Servante > ANECDOTES DE LA COUR DE PHILIPPE AUGUSTE. UGUES, Duc de BourHgogne, Prince digne de regner, avoit trop d'intérêt de fçavoir tout ce qui fe paffoit à la Cour de France, pour ne pas y entretenir des intelligences fecretes. Philippe, connu par le furnom d'AUGUSTE, fi juftement mérité & acquis, avoit fuccédé à fon pere Louis Tome I. A le Jeune. Le nouveau Monarque en prenant les rênés de fon Empire, n'étoit appliqué qu'au bien de fon Etat, & cela, dans un âge où les Princes fe repofent volontiers fur l'habileté de leurs Miniftres. Le dedans du Roïaume étoit tranquile; les voifins envieux, en redoutoient la puiffance; & l'exemple récent de Philippe, Comte de Flandres, (a) puni d'une entreprife audacieufe, faifoit connoître de quoi le jeune & le fage Philippe feroit capable. Le Duc de Bourgogne étoit instruit que le Roi, dans fes conversations prefque toujours férieuses & utiles, déploroit les malheureux Regnes des derniers Rois de la feconde Race, en oppofant toujours à la molleffe de ces Prin 1 (a) Il étoit Oncle & Parrain de PhilippeAugufte, & avoit gouverné fon Roïaume. |