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Des Nazeaux.

Un Cheval doit avoir les Nazeaux ouverts, parce que la refpiration en eft plus facile. Cependant ce n'eft pas toujours de cette ouverture des Nazeaux, que dépend la liberté de la refpiration, mais de la bonne conftitution des poumons; ainfi Il n'eft pas toujours sûr de fendre les Nazeaux dans la vue de faciliter la refpiration à certains Chevaux, comme les Houfards & les Hongrois le pratiquent. Cette opération ne produit qu'un feul avantage, qui ne laiffe pas d'être quelquefois utile à la guerre; c'est qu'on dit que les Chevaux qui ont les Nazeaux fendus, ne peuvent plus hennir. Lorfqu'un Cheval s'ébroue en marchant, & qu'on voit dans le creux de fes Nazeaux un vermeil, c'eft figne qu'il a le cerveau bien conftitué..

De la Barbe.

LA Barbe, que quelques-uns appellent Barbouchet, eft une partie qui contribue autant à la bonté de la bouche d'un Cheval, que les barres, puifque c'est l'endroit où la gourmette fait fon effet, laquelle doit porter également par-tout. Il

faut pour cela que la Barbe ne foit ni trop plate ni trop relevée. Si la Barbe étoit trop plate, c'est-àdire, que les deux os qui la compofent fuffent trop éloignés l'un de l'autre & peu élevés, élevés, la gourmette n'appuieroit qu'aux deux côtés & point dans le milieu; & fi au contraire, les deux os étoient trop élevés, & trop prês l'un de l'autre, la gourmette n'appuieroit que dans le milieu, & alors l'effet en feroit trop fenfible au Cheval, & lui feroit donner des coups de tête. Il faut en

core, pour la perfection de cette partie, qu'il y ait peu de chair & de poil, & rien que la peau, pour ainfi dire, fur les os; ce qui rend la barbe plus fenfible. Lorfque cette partie eft bleffée ou qu'il s'y trouve de la dureté & des calus, c'est figne, ou qu'un Cheval appuie trop fur fon mors, ou que la gourmette eft mal faite, ou qu'elle a été mal placée; mais plus ordinairement que le Cavalier a la main rude.

De la Langue & des autres Parties intérieures de la Bouche.

IL faut que la langue d'un Cheval foit logée dans le canal, c'eft pourquoi elle doit être de même que les levres, menue & déliée; parce que fi la langue étoit trop épaiffe, & qu'elle débordât par-deffus les barres, cela ôteroit l'effet du mors fur cette pattie, & rendroit l'appui fourd. Il faut examiner fi elle n'eft point coupée par l'embouchure; accident qui fuppoferoit, ou une mauvaise bouche, ou fouvent la rudeffe de la main du Cavalier.

Deux autres chofes défagréables, qui fe rencontrent quelquefois dans cette partie, c'eft lorfqu'elle pend d'un côté ou de l'autre, & fort de la bouche, ou qu'elle paffe par-deffus le mors quand un Cheval marche.

Du Palais.

CE qu'on doit rechercher au palais d'un Cheval, c'eft qu'il foit un peu décharné. Si les fillons étoient trop gras & trop épais, cette partie feroit chatouilleufe; & le mors, en y touchant,

feroit

fèroit que le Cheval battroit à la main, & doneroit des coups de tête. Il faut remarquer que le palais d'un jeune Cheval est toujours plus gras que celui d'un vieux; & à mesure qu'un cheval avance en âge, les fillons du palais & les gencives se dé

charnent.

Des Barres.

LES barres font la partie de la bouche qu'il faut examiner avec le plus de foin, puifque c'est l'endroit où fe fait l'appui du mors. Les meilleures qualités qu'elles puiffent avoir, font d'être affez élevées, pour que la langue puiffe fe loger dans le canal, fans déborder fur les barres, & d'être un peu décharnées, parce qu'elles en font plus fenfibles il ne faut pourtant pas qu'elles foient trop tranchantes; car alors le Cheval feroit fujet à battre à la main par leur trop de fenfibilité. Lorfque les barres font baffes, rondes & trop charnues, c'eft un défaut qui rend cette partie moins fenfible, & qui fait que le mors n'a pas tant d'effet,

De l'Encolure.

UNE belle encolure doit être longue & relevée; il faut qu'en fortant du garot, elle monte en forme de col de Cigne jufqu'au haut de la tête ; qu'il y ait peu de chair près de la criniere, cela forme ce qu'on appelle, Encolure tranchante. Elle feroit défectueufe, fi avec cela elle n'étoit proportionnée à la taille du Cheval car lorfqu'elle eft trop longue & trop menue, trop molle & trop éfilée, les Chevaux donnent ordinairement des coups de tête, fi au contraire elle

B

étoit trop courte, trop épaiffe & trop charnue, le Cheval peferoit à la main. On remarque que la plupart des Jumens, des Barbes & autres des Pays orientaux, font fujets à avoir l'encolure éfilée; & que les Chevaux entiers, & ceux qui font nés dans les climats humides, & qui ne fortent point d'Etalons Barbes, ou autres de cette efpece, ont l'encolure épaiffe & charnue.

Il y a trois fortes d'encolures mal faites; fçavoir, les encolures renversées, les encolures fauffes, & celles qu'on appelle penchantes.

Les encolures renversées, qu'on appelle Encolures de Cerf, parce qu'elles font faites comme le col de cet animal, font celles dont la rondeur, qui doit prendre depuis le garot jufqu'au haut de la tête, le long de la criniere, fe trouve en deffous, le long du gofier. Les Chevaux qui ont ce défaut, font difficiles à emboucher, parce qu'il eft difficile d'empêcher que la branche de la bride ne porte contre le gofier, ce qui ôte l'effet

du mors.

L'encolure fauffe eft celle qui tombe à plomb & perpendiculairement depuis l'entre- deux de la ganache, le long du gofier, jufqu'au poitrail, au lieu de venir en talus; & dans la partie fupérieure, auprès du garot, où commence la criniere, il y a un enfoncement qu'on appelle, Coup de hache qui empêche l'encolure de fortir directement du garot. Ce défaut n'eft pas fi confidérable que celui des encolures renverfées.

Les encolures penchantes font celles qui tombent d'un côté où d'un autre ; ce qui arrive aux Chevaux qui ont l'encolure trop épaiffe & trop charnue près de la criniere. Ce défaut ne fe trou

ve guere qu'aux vieux Chevaux, fur- tout fi on leur laiffe les crins trop épais, & plus ordinairement aux Chevaux entiers qu'à ceux qui font hongres: c'eft pour cela qu'il ne faut pas laiffer la criniere trop garnie dans fa racine, & l'on doit avoir foin d'arracher les crins par deffous, afin qu'ils foient déliés & longs; cela contribue à la beauté de la criniere: d'ailleurs les crinieres trop épaiffes font fujettes à la craffe, qui engendre la gale fi l'on n'a foin de les laver tous les jours à fond, & non fuperficiellement, afin de bien nétoyer la racine des crins.

Du Garot.

IL faut que le garot foit élevé, long & décharné; enforte qu'il n'y ait, pour ainfi dire, que la peau fur les os. Non-feulement ces qualités dénotent la force d'un Cheval, mais elles lui rendent les épaules plus libres, & elles font néceffai res pour empêcher la felle de tomber fur les épau les car celâ cauferoit de grands accidens dans cette partie. Lorfque le garot eft rond & trop charnu, il est très-fujet à fe bleffer, & la plaie eft longue & dangereufe dans cet endroit.

Quoique le garot élevé foit une qualité à eftimer dans un Cheval de felle, il faut prendre gar de qu'il ne le foit trop pour les Chevaux qui portent la trouffe de fourage à l'armée, & auffi pour les Chevaux de bât: car les uns & les autres font très-fujet à être eftropiés dans cette partie.

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