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main quand le devant eft en l'air, à ceux qui galopent trop près de terre, & qui s'appuient fur le mors, en les fecourant des gras de jambes, & en foutenant de la main près de foi dans le temps qu'ils retombent des pieds de devant à terre, fans trop pefer fur les étriers.

On doit toujours galoper un Cheval d'une pifte jufqu'à ce qu'il galope facilement aux deux mains: car fi on vouloit trop tôt le preffer d'aller de côté, c'est-à-dire, avant qu'il eût acquis la foupleffe & la liberté du galop, il s'endurciroit l'appui de la bouche, deviendroit roide dans fon devant, & on lui donneroit par là occafion de fe défendre On connoîtra facilement quand il fera en état de galoper les hanches dedans, parce qu'en lui mettant la croupe au mur, s'il fe fent affez fouple & libre pour obéir pour le peu qu'on l'anime de la langue & qu'on le diligente de la jambe de dehors, il prendra de lui-même le galop, que l'on continuerà quelques pas feulement, l'arrêtant & le flattant après, & en lui faifant pratiquer cette leçon de temps à autre, jufqu'à ce qu'on le fente en état de fournir une reprife entiere.

Toutes ces leçons bien exécutées, appropriées à la nature de chaque Cheval, perfectionnées par l'épaule en dedans & la croupe au mur, fuivies de la ligne droite par le milieu du manege, fur laquelle ligne il faut toujours finir chaque reprise pour unir & redreffer les hanches, rendront avec le temps un Cheval libre, aifé & obéiffant dans fon galop, qui eft une allure qui fait autant de plaifir à ceux qui voient galoper un Cheval de bonne grace, qu'elle eft commode & agréable au Cavalier.

CHAPITRE XVII.

Des Voltes; des demi-Voltes; des Paffades; des Pirouettes, & du Terre-à-terre.

ARTICLE PREMIER.

Des Voltes.

ES anciens Ecuyers inventerent les voltes pour rendre leurs Chevaux plus adroits dans les combats d'épée & de piftolet, lefquels étoient fort en ufage avant la défense des duels. On s'attacha à donner aux Chevaux beaucoup d'obéiffance & de vîteffe fur le cercle pour les rendre plus agiles & plus prompts à entourer diligemment & plufieurs fois la croupe, foit pour gagner celle de fon ennemi, ou pour éviter de laiffer gagner la fienne, en faisant toujours tête à celle de fon adverfaire. Dans la fuite on fit auffi de cet exercice un manege de carriere, dans lequel on renferma davantage les hanches, pour faire voir la fcience du Cavalier & l'adreffe du Cheval, c'eft pourquoi on peut admettre deux fortes de voltes: celles qui fervent au manege de guerre, & celles qui fe font pour le plaifir de la carriere.

Dans les voltes qui repréfentent le combat, il ne faut point mener un Cheval fur un quarré, ni aller de deux piftes, parce que dans cette pof

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ture, on ne pourroit pas joindre la croupe de fon ennemi il faut que ce foit fur une piste ronde, & tenir feulement une demi-hanche dedans, afin que le Cheval foit plus ferme fur fon derriere. Comme l'on tient fes armes dans la main droite qu'on appelle pour cette raison, la main de l'épée, il faut qu'un Cheval de guerre foit très-fouple à droite, parce qu'il eft rare qu'on change de main, à moins qu'on n'ait à faire à un gaucher.

A l'égard des voltes qui regardent le manege d'Ecole, elles doivent fe faire de deux piftes, fur un quarré, dont les quatre coins ou angles foient arrondies avec les épaules, ce qu'on appelle embraffer la volte. Ce manege de deux pistes eft tiré de la croupe au mur; leçon après laquelle on commence à mettre un Cheval fur les voltes renverfées, qui fervent de principe pour bien exé cuter les voltes ordinaires.

Lors donc qu'un Cheval fera obéiffant aux deux mains la croupe au mur le long d'une muraille, il faudra, en renverfant l'épaule dans chaque coin du manege, continuer de le tenir dans cette posture le long des quatre murailles, jufqu'à ce qu'il obéiffe librement à chaque main, Il faut enfuite réduire le quarré long que forment les quatre murailles du manege dans un quarré étroit, comme il eft représenté dans le plan de terre, en tenant la tête & les épaules vers le centre, & en renverfant, ou plutôt en arrêtant les épaules au bout de chaque ligne du quarré, c'est-à-dire, à chaque coin, afin que les hanches puiffent gagner l'autre ligne.

Quoique la tête & les épaules d'un Cheval qu'on trotte à la longe, ou qu'on élargit fur des cer

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