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Dans une course bien réglée, il y a ordinairement quatre têtes; qui font toutes de carton. La premiere, eft celle de la lance, qui eft fée fur une espece de chandelier de fer attaché au mur ou à un pilier du manege: ce chandelier eft mobile & tourne fur deux pitons; il doit être long de deux pieds, & élevé à huit pieds de

terre.

Le feconde, eft une tête de Médufe, plate & large d'un pied plus ou moins, appliqué fur une forte planche un peu plus grande, & l'on attache cette planche au haut d'un chandelier de bois, qui doit être élevé de terre de cinq pieds, ou bien on la place au-deffus de la bar

riere.

La troifieme tête, eft celle du More; on la place de même que celle de Médufe, au haut d'un chancelier de bois de même hauteur, ou au-deffus de la barriere.

La quatrieme tête, eft celle de l'épée, qui doit être pofée à terre fur une petite éminence à deux pieds & demi du mur ou de la bar

riere.

Il faut placer les têtes fuivant la longueur du manege, qui, comme nous l'avons dit, doit être un quarré long d'environ 120 pieds, & large de 36. Cela fuppofé, la tête de la lance doit être placée aux deux tiers de la course, c'est-à-dire, à 80 pieds du coin du manege, où l'on prend la premiere demi-volte.

La tête de Médufe doit être placée à 5 pieds du mur, du même côté que celle de la lance, & à la moitié du manege, fi le lieu de la courfe eft fermé de mur: mais lorsqu'il ne l'eft que par

une barriere, on la pofe fur cette barriere, de même que la tête du More, qui fe palce vis-àvis de celle de Médufe de l'autre côté du manege.

La tête de l'épée fe met à terre du côté de celle du More, à deux pieds & demi du mur & à 40 pieds du coin où l'on finit la course.

Quand on fe fert du piftolet, on attache un carton à la muraille à hauteur de la tête d'un homme à Cheval; mais quelques-uns tirent fur la tête du More, au lieu de fe fervir du dard; le piftolet étant plus utile que cet instrument.

Une chofe très-difficile dans la courfe des têtes, c'eft de faire de bonne grace la levée de la lance, il faut pour cela fe placer à trois longueurs de Cheval au-deffus du coin où l'on doit commencer la premiere demi-volte, tenir quelque tems le Cheval droit dans une place, la lance dans la main droite, & pofée fur le milieu de la cuiffe, ce qu'on appelle, la tenir en arrêt, la pointe de la lance haute, un peu panchée en avant, audeffus de l'oreille droite du Cheval.

Avant que de partir au petit galop, qui doit être uni & raffemblé, il faut commencer par leyer le bras de la lance, tenir le doigt indice étendu le long de la poignée; placer le coude à la hauteur de l'épaule, & depuis le coude jufqu'au poignet, le bras placé droit en avant; en forte que de l'épaule au coude, & du coude au poignet, cela forme un angle droit ; car fi la main de la lance étoit vis-à-vis de la tête, la lance brideroit le vifage, & fi la main & le bras étoient placés trop haut ou trop bas, cela feroit de mauvaife grace,

La

La lance étant ainfi placée dans la demi-volte. il faut enfuite obferver les mouvemens néceffaires pour bien faire la levée de la lance en allant à la tête. Il y en a quatre principaux. Le premier temps fe fait en baiffant le doigt indice & un peu le poignet, & levant auffi un peu le coude, fans que la pointe de la lance varie ni s'écarte; il faut enfuite baiffer infenfiblement le bras à côté du corps, jufqu'auprès de la hanche, ce qui fait le deuxieme temps; & là, en ouvrant un peu le poignet en dehors, il faut relever le bras à côté du corps, fans le porter ni en avant, ni en arriere, & le tenir étendu jufqu'à ce que la main foit arrivée au-deffus & à côté de la tête, ce qui fait le troifieme temps; le quatrieme temps eft de tourner les ongles du côté de la tête, & de defcendre infenfiblement la lance dans la pofture où elle étoit avant que de commencer la levée, c'est-àdire, le coude à la hauteur de l'épaule.

La courfe de la tête de la lance fe divife en trois parties. Dans la premiere on mene le Cheval au petit galop depuis le coin jufqu'au tiers de la ligne, on échappe enfuite le Cheval en baiffant infenfiblement la pointe de la lance jufqu'à la tête, qu'il faut enlever d'un coup d'eftocade, c'eft-à-dire, alongeant un peu les bras pour la détacher de deffus le chandelier.

Depuis la tête jufqu'au coin, on remet fon Cheval au petit galop, en levant le bras pour faire

voir la tête au bout de la lance.

On quitte enfuite la lance, & l'on prend à l'endroit où l'équilibre eft marqué, un des deux dards qui doivent être placés fous les cuiffes, & retenus par les genoux du Cavalier, les pointes du côté Y

de la croupe, de façon qu'ils fe croifent. Il faut enfuite porter le dard en avant le bras libre, étendu & élevé un peu plus haut que la tête, en obfervant que la pointe du dard foit du côté du coude, & que le bout qui eft à l'oppofite de cette pointe, foit un peu plus haut & au-deffus de l'oreille gauche du Cheval, le tenant dans l'équilibre & le bras ouvert : dans cette pofture on tourne par le milieu du manege pour venir à la tête de Médufe, on tourne le dard par-deffus la tête, pour préfenter la pointe, & le lancer, & il faut un peu retirer le bras en arriere afin de le darder avec plus de force.

Après avoir jetté le dard, il faut tourner le Cheval pour aller à l'autre muraille, & en prenant la troifieme demi-volte dans le coin du côté de la tête de l'épée, faire avec le dard le même mouvement, & venir le lancer de la même maniere qu'on vient de le dire pour la Médufe. Cette tête fe court auffi au piftolet.

Il faut enfuite tourner fon Cheval, & en arrivant à l'autre muraille, on commence la quatrieme demi-volte, en tirant l'épée de bonne grace par deffus le bras gauche, & non par - deffous le poignet, parce qu'on peut s'eftropier en la tirant de cette maniere. On doit la tenir haute & droite, le bras libre, étendu & ́élevé au - dessus de fa tête, & la faire briller en la remuant, & au tiers de la courfe, il faut partir à toutes jambes jufqu'à la tête, en fe baiffant le corps fur l'épaule droite du Cheval, faire entrer l'épée de tierce, la relever de quarte, & la placer haut pour faire voir la tête au bout de la courfe.

Il y a des chofes effentielles à obferver dans la

Course des Têtes, qui font, de ne jamais galoper faux ni défuni, de ne point laiffer tomber for chapeau, & de ne point perdre fon étrier: fi l'un de ces cas arrive, on perd la course, quand même on auroit pris les têtes, c'eft pourquoi, avant que de commencer la courfe, il faut s'affeoir jufte dans la felle, ferme dans fes étriers, & enfoncer for chapeau. Il faut auffi tenir les rênes un peu plus longues dans les courfes, que dans les maneges renfermés, afin que le Cheval ait la liberté de s'é tendre, fans pourtant trop abandonner l'appui afin que le Cavalier & le Cheval foient plus affu

rés dans la course.

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ET exercice n'étoit point en ufage chez les Anciens; il fut introduit lorfqu'on fit, par galanterie & par complaifance, les Dames Juges de ces Exercices, & les prix qui étoient auparavant militaires, furent changés en Bagues, qu'il falloit enlever à la pointe de la lance pour remporter le prix; ce qui donna occafion à la courfe de bague.

La bague doit être placée aux deux tiers de la courfe, comme la tête de la lance; elle doit être à la hauteur du front du Cavalier, au - deffus de l'oreille droite du Cheval.

La potence eft un bâton rond & long d'environ deux pieds, au bout duquel pend le canon où eft attachée la bague. Cette potênce doit être plus élevée que la bague, de 7 à 8 pouces, de crainte dans la courfe on ne bride la potence, cela

que

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