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ARTICLE II.

De la Branche

LA Branche, dont le propre eft de faire agir l'embouchure, à laquelle elle eft attachée par les fonceaux, eft compofée du banquet, de l'œil du banquet, de l'arc du banquet, de la foubarbe, du coude, du jarret, du bas de la branche, du touret, des anneaux & des chaînettes.

Le banquet eft la partie du haut de la branche; il eft auffi compofé des deux autres parties, qu'on appelle l'Œil du banquet & de l'Arc du banquet.

L'œil du banquet eft le trou d'en haut de la branche où paffe le porte-mors, & où eft auffi attachée la gourmette.

L'arc du banquet eft cette partie en forme d'arc, dans laquelle entrent les deux extrêmités de l'embouchure. Cette partie eft cachée par les boffettes, lefquelles boffettes s'attachent par les deux oreilles qui en font les deux extrêmités ; fçavoir l'oreille d'en haut attachée au-deffous de l'œil du banquet, & l'oreille d'en bas fur la partie qu'on appelle Soubarbe.

Le coude eft l'endroit au-deffous de l'arc du banquet qui prend un tour circulaire en forme d'S. Les branches droites, qu'on appelle auffi Branches à piftolet ou Buades, n'ont point de coude.

Le jarret eft le milieu de la branche au - deffous du coude.

Le bas de la branche eft l'efpace vuide qui fe Liouve au-deffous du jarret & au-deflus du touret. Le touret eft un clou arrêté dans la partie du

bas de la branche par une groffe tête & recourbé par la pointe pour tenir l'anneau dans lequel on paffe les rênes.

Les deux chaînettes font attachées aux deux branches par chacune deux petits tourets. Pour les Chevaux de carroffe, au lieu de chaînettes on y met ordinairement une petite barre de fer qui tient les branches & le mors plus en état.

Il n'y avoit point autrefois d'œil au haut de la branche, la gourmette étoit attachée au-deffus du mors, comme on voit aux mors à la Genette & à la Morefque.

Il y a préfentement quatre fortes de branches en ufage; ce font la branche droite, qu'on appelle aufli à Pistolet & Buade; la branche à la Françoife, la branche fans jarret, autrement œil de Perdrix, & la branche à la Connétable.

La branche droite, ou à piftolet, qu'on appelle auffi Euade, du nom de celui qui l'a inventée, est celle dont on fe fert pour les jeunes Chevaux, parce qu'elle contraint moins, & pour cela on fait ordinairement les branches longues, ce qui en rend le mors encore plus doux, la fujétion venant de loin ne contraint pas le Cheval fi rudement qu'une branche courte dont l'effet eft plus fubit.

La branche à la Françoife eft celle qui a un jarret au milieu qui en interrompt le contour.

La branche fans jarret, ou ceil de perdrix, eft celle dont la tournure n'eft point interrompue par un jarret; & ce qu'on appelle ail de Perdrix eft un trou qui fert à paffer un touret pour tenir la

chaînette.

La branche à la Connétable n'eft diftinguée de

1 Françoise que par le bas de la branche, parce que la gargouille, qui eft la partie du devant du bas de la branche, eft beaucoup plus alongée & rejettée en deffous, ce qui fait que le trou du touret fe trouve auffi rejetté en arriere, & aux autres branches, le trou par où pale le touret fe trou ve directement au bas de la branche. On l'appelle à la Connétable, parce qu'elle est de l'invention de M. le Connétable de Montmorenci, le meilleur homme de Cheval de fon temps.

Il y a encore une ancienne branche depuis peu revenue à la mode; c'eft une espece de mors à la Houfarde, dont la branche est très-courte & n'a qu'une chaînette. Elle fe fait de différentes tournures comme les autres branches, quelquefois tournée en S, quelquefois toute droite, & quelquefois le trou du touret en deffus. Cette branche peut paffer pour les petits Chevaux & les coureurs, lorfqu'ils ont la bouche faite, parce qu'elle a moins de poids que les autres branches.

On juge de l'effet de la branche par la ligne du banquet, qui eft une ligne à plomb, qu'on tire depuis le haut & le long du banquet, jufqu'au bas de la branche, ce qui en détermine la force ou la foibleffe, enforte qu'une branche est, ou hardie, ou flafque, ou fur la ligne.

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La branche hardie eft celle qui a le trou du touret au delà de la ligne du banquet, c'eft-à-dire, le bas de la branche, pouffé en avant, ce qui augmente plus ou moins l'effet de l'embouchure felon qu'elle eft plus ou moins hardie.

La branche qu'on appelle Flafque, eft celle qui a le trou du touret en deçà de la ligne du banquet, c'est-à-dire, rejettée en arriere, ce qui di

minue l'effet de l'embouchure à proportion de ce qu'elle eft plus ou moins flafque.

La branche fur la ligne eft celle qui n'eft ni hardie ni flafque, dont le bas de la branche n'est ni pouffé en avant, ni rejetté en arriere, mais fur la ligne du banquet.

ARTICLE III

De la Gourmette.

LA Gourmette eft une chaîne compofée de mailles, de maillons, d'une S, & d'un crochet.

Les mailles qui forment la chaîne de la Gourmette, doivent être plus groffes & plus renflées dans fon milieu, qu'à fes extrêmités.

Les maillons font les petites mailles qui accompagnent les groffes mailles allant vers les extrê mités, dont deux du côté du crochet, & une du côté de l'S.

L'S eft la partie de la Gourmette qui tient à un maillon plat & foudé, & qui eft attaché à l'œil droit du banquet.

Le crochet eft la partie qui tient à l'œil gauche du banquet du côté du montoir qui fert à mettre la gourmette, & qui entre dans l'un des deux maillons plats & foudés qui font de ce côté.

On fe fervoit autrefois de gourmettes plates, mais on a trouvé que les groffes gourmettes rondes étoient plus douces,

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ARTICLE IV.

De la maniere d'ordonner la Bride fuivant la différences des Bouches.

IL faut ajuster un mors fuivant la structure in

térieure de la bouche du Cheval; les branches felon la proportion de fon encolure, & la gourmette fuivant la fenfibilité de la barbe.

Le mors doit porter fur les barres, un demidoigt au-deffus du crochet, & quelquefois un doigt, fuivant que la bouche eft fendue; mais s'il portoit plus haut, il feroit froncer la levre, & offenferoit l'os de la barre, qui eft plus tranchant • dans cette partie, que près du crochet. Il faut auffi prendre garde que l'endroit du mors qui doit porter fur les barres, ne foit pas dans l'ouverture que l'on donne à fa liberté ; il faut qu'il appuie à un demidoigt des talons, qui font les extrêmités de la liberté, autrement il blefferoit la langue & les barres; c'eft pourquoi il eft de conféquence que le mors foit pris dans la jufte largeur de la bouche du Cheval. Il faut encore pour bien affeoir l'embouchure en fon lieu propre, que le mors foit droit depuis le pli du banquet environ un pouce & demi, jufqu'à l'endroit où doit commencer la liberté, autrement l'action en feroit fauffe dans la bouche. Il faut auffi que la levre du Cheval foit fi exactement logée qu'elle empêche de voir l'embouchure, & que les pieces qui compofent le mors foient bien polies & bien jointes, de crainte de bleffer la levre ou d'offenfer les barres.

La groffeur du mors doit être proportionnée à

E

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