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larges: car lorfqu'ils font trop étroits, & qu'ils ne defcendent pas affez bas, ils fe retrouffent par le mouvement du Cheval, & font plier & baiffer la genouillere, ce qui incommode le Cavalier, & fouvent lui écorche les jarrets & les genoux en appuyant contre la pointe des arçons de devant.

Des Contre-fanglots.

ON appelle contre-fanglots, de petites couroies qui font clouées & attachées ferme aux arçons de devant & de derriere, & qui fervent à attacher les fangles. On en met deux à chaque côté des arçons. On les fait du meilleur cuir qu'on puiffe trouver, c'est-à-dire, du cuir de Hongrie, de peur qu'ils ne fe caffent.

A l'égard des fangles & du furfaix, du poitrail, de la croupiere, des boucles & des ardillons ce font des parties fi connues, que la définition en feroit fuperflue.

ARTICLE II.

Des différentes felles, & de leur ufage. ON fe fert communément de quatre fortes de felles, qui font, la felle à piquer, la felle à la royale, la felle angloife, & la felle rase.

La felle à piquer eft celle dont on fe fert pour le manege & pour dreffer les jeunes Chevaux. Elle differe des autres felles, en ce que les bâtes de devant & de derriere font fort élevées au-deffus des arçons, afin de tenir les cuiffes du Cavalier plus fermes : leur hauteur doit être d'environ quatre pouces.

La felle à la royale, qui eft la plus en usage, foit pour la guerre, foit pour la campagne, a les bâtes moins élevées que la felle à piquer, elles ne le doivent être que de deux pouces & demi. Il eft à remarquer que depuis quelques années on ne met plus de pommeau à cette forte de felle à caufe des accidens auxquels le Cavalier étoit expofé en cas de chûte ou lorfque le Cheval fe renverfe.

La felle angloife & la felle rafe font celles dont on fe fert pour la chaffe. La premiere n'a point de bâtes ni devant ni derriere, & la felle rafe n'a des bâtes que devant, élevées feulement de deux pouces. La felle angloife eft fuivant fa ftructure la plus légere, mais auffi un Cavalier n'a pas le même avantage que fur les autres.

Il y a deux qualités à obferver dans une felle pour qu'elle foit bonne & bien faite, fçavoir, d'être jufte au Cheval & commode au Cavalier.

Pour être jufte au Cheval, il faut d'abord qu'elle foit bien placée, c'eft-à-dire, au milieu du corps, enforte que l'arçon de devant foit au défaut des épaules, & que la felle porte également partout, fans toucher, ni fur le garot, ni fur l'épine du dos, ni fur les rognons: il faut pour cela que l'arçon de devant & celui de derriere prennent le même tour que les côtes: car fi l'arçon de devant eft trop étroit de pointes, il fera vuide aux mammelles, & bleffera le Cheval à l'endroit des pointes: fi au contraire l'arçon est trop large de pointes, il bleffera aux mammelles ; & lorfqu'une felle eft trop large d'arçons, elle bleffe au garot, fur le dos, ou fur les rognons, c'eft à-dire, dans l'endroit où elle le preffera trop

Non-feulement les arçons doivent être bien faits & proportionnés au corps du Cheval; mais il faut encore que les panneaux foient affez & également rembourés, pour empêcher la felle de porter dans aucun endroit. Là boure de crin ou de poil de cerf, s'endurcit moins à la fueur, que celle du bœuf. La toile des panneaux doit auffi pour cette raison être déliée & fine, parce que la groffe toile prend trop de fueur, & par conféquent s'endurcit bientôt.

Lorfqu'on veut conferver les Chevaux qui fuent beaucoup, & qui, par conféquent fe foulent aifément, on fait ajufter & coudre fous les panneaux une peau de Chevreuil ou de Biche, enforte que le poil foit contre le poil du Cheval; l'ufage de cette peau eft excellent.

Afin qu'une felle foit commode au Cavalier, il faut qu'elle foit près du Cheval, c'est-à-dire, qu'il y ait peu d'épaiffeur entre les cuiffes du Cavalier & le corps du Cheval; que le fiege ne foit pas plus élevé du devant que du derriere; que les bandes foient moins larges & plus près l'une de l'autre au haut de l'arçon de devant qu'à celui de derriere, parce que fi elles defcendoient trop bas, en ferrant les cuiffes on rencontreroit les bandes il faut encore qu'une telle foit plus ou moins longue fur bandes à proportion de la groffeur du ventre & des cuiffes du Cavalier, & de la longueur du corps du Cheval.

:

On doit avoir la même attention pour les appartenances de la felle.

Le poitrail ne doit pas defcendre plus bas que la jointure du devant de l'épaule, autrement il en empêcheroit le mouvement, ce qui

dépend des potences plus ou moins longues: il faut auffi que les boucles du poitrail foient placées de façon qu'elles ne coupent pas le poil.

Les fangles doivent être fortes & larges avec des boucles à l'angloife, qui font les meilleures outre qu'elles ne fe caffent pas facilement, elles ne déchirent point la botte avec les ardillons, dont la pointe eft recourbée & affurée.

il

La meilleure croupiere eft celle qui eft attachée à la felle par une boucle fans ardillons : y a une autre boucle au milieu, par le moyen de laquelle la croupiere s'allonge & fe racourcit aifément. Il faut bien prendre garde que la boucle ne porte pas fur les rognons, elle blefferoit le Cheval; & lorfqu'on s'apperçoit qu'elle coupe le poil, il faut y ajuster un morceau de peau de Chevreuil ou de Veau, & que le poil foit contre le poil du Cheval.

Le culeton de la croupiere doit être plus gros que petit, afin de ne pas écorcher le Cheval fous la queue accident qui arrive fouvent aux Chevaux bas du devant, & par la même raifon aux Jumens qui font fujettes à s'écorcher dans cet endroit. On donne à ces fortes de Chevaux une felle plus haute du devant qu'à l'ordinaire, & l'on remboure peu les panneaux fur le derriere.

Les étrivieres doivent être de cuir de Hon-. grie.

Les étriers ronds font les meilleurs : ils doivent être étamés. avec une grille deffous, & affez larges pour qu'on puiffe fe dégager facilement en cas de chûte.

A l'égard de la têtiere où est attachée la bride & qui fait partie de l'équipage du Cheval, elle est compofée d'un deffus-de-tête, d'un frontal, d'une fou-gorge, de deux côtés de têtiere, de deux porte - mors, d'une muferolle, & d'une paire de rênes. On parlera dans la deuxieme Partie, de la maniere de placer la têtiere.

CHAPITRE IX.

De la maniere de nourrir les Chevaux, de les panfer, & de les gouverner en voyage.

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UOIQUE le Cheval foit un animal trèsvigoureux & très-robufte, il ne laiffe pas d'être un des plus délicats; & fi l'on n'en a un grand foin, foit en le nourriffant bien, en le panfant exactement, & en le gouvernant fagement en voyage, il lui arrive fouvent, faute de ces attentions, des accidens qui le rendent incapable de fervice.

ARTICLE PREMIER.

De la nourriture du Cheval.

LA quantité de nourriture doit être propor tionnée à la taille d'un Cheval, à fon tempéramment, & au travail qu'il fait.

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