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dres de l'Af femblée.

1614. fident de la Chambre Ecclesiastique. Le Baron de Senecey Président de la Nodifférens Or bleffe, & Robert Miron, Prevôt des Marchands de la ville de Paris, Président du Tiers Etat. Il nous parest inutile de détailler ici les noms & les qualitez des Députez, ceux. qui les voudront fçavoir, peuvent avoir recours aux preuves. Le Cardinal de Retz Evêque de Paris, ayant donné avis à l'assemblée des mefures qu'il avoit prifes avec leurs Majeftez, pour ordonner des prieres pendant la tenue des Etats, & indiquer dans fon Diocefe trois jours de jeûne, après lefquels leurs Majeftez, & les trois ordres des Etats affifteroient à une Proceffion Proceffion générale, qui fe feroit depuis pour l'ouver les Auguftins jufqu'à l'Eglife Cathédrale de Paris; l'affemblée remercia ce

ure des Etats.

Cardinal du foin qu'il avoit eu, & le Cardinal de Sourdis, Archevêque de Bordeaux, fe chargea de prêcher à Notre-Dame. Il y eut de grandes contestations dans la Chambre Eccléfiaftique entre les Abbez Commendataires & les Dignitez des Chapitres. Les premiers prétendoient préceder les Doyens & autres Dignitez des Chapitres, & les autres défendirent avec beaucoup d'aigreur leurs différentes prétentions. L'Abbé de Bourgueil fit vasoir celles des Ab

de la Chambre

néraux 1634.

Rapine,

bez, & le Doyen d'Orleans défendit 16147 celles des Députez des Chapitres. La Chambre Eccléfiaftique régla, que fans Procès Verbal préjudice des droits & prétentions ref- Ecclefiaftique pectiv des parties, les Abbez & les des Etats Gé Dignitez fe rangeroient, opineroient & affifteroient, tant à la proceffion, que durant l'Affemblée, confufément & indiftinctement, fans prétendre, ni fe prévaloir de préféance l'un fur l'autre, fauf que chacun fe rangeroit fous fon gouvernement, & garderoit l'ordre, s'il y en a d'établi en iceux, où en leurs procurations, & que les Abbez de Citeaux, & de Clairvaux, auroient neanmoins la préféance comme chefs d'Ordre.

La Proceffion des Etats fe fit le Di-Procès Verbal manche 26. Octobre, on n'obmit rien de la Chambre Eccléfiaftique. de ce qui pouvoit la rendre refpectable, les enfans rouges, ceux de l'hôpital du S. Efprit & de la Trinité étoient à la tête. Les Ordres Mandians précedoient l'ordre obfer les autres Ordres Religieux, qui étoient vé en la Proceffion générafuivis des Paroiffes, des Collegiales,le faite à Pade la fainte Chapelle, du Chapitre de ris le 26 06Notre-Dame de Paris & de l'Univerfi- c. par M. té.Marchoient enfuite cent quatre-vingt- C. Jourdan, douze Députez du Tiers Etat, cent Jean Brunet, trente-deux Deputez de la Nobleffe, & in 8, cent quarante Députez de la Chambre

tobre 1614

à Paris, chez

F 1614. Ecclefiaftique, fuivis du Cardinal Duc de Retz Evêque de Paris, qui portoit le Saint Sacrement,fous un dais foutenu par M. le Duc d'Anjou, Frere du Roy (qui à caufe de fon bas âge, étoit poté par un Gentilhomme, & un autre Seigneur qui tenoit pour lui le côté droit du dais)par le Prince de Condé, par le Duc de Guife, & par le Prince de Joinville; le Roy fous un dais, la Reine fa mere, Madame feur de Louis XIII. la Reine Marguerite, plufieurs Pairs, Ducs, Princeffes, & Dames, les grands Officiers de la Couronne, & les cent huit Gentilshommes füivoient le S. Sacrement.La Cour du Parlement de Paris venoit enfuite en Robes rouges tenant la droite, & l'a Chambre des Comptes la gauche, la Cour des Aydes fuivoit, avec le Prevôt des Marchands, Echevins,& le refte des Officiers de l'Hôtel de Ville de Paris, tous deux à deux,tenant un cierge de cire blanche en main, que le Roy avoit fait diftribuer. La Meffe fut célébrée par l'Evêque de Paris, & le Cardinal de Sourdis fit la prédication.

Ouverture des Etats.

Dès le lendemain 27. Octobre, les. Députez du Tiers Etat, de la Nobleffe, & du Clergé, fe rendirent fur les deux: heures après midi au Louvre dans la Salle de Bourbon, où le Roy leur avoir

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ordonné de fe trouver. Le nombre con- 1614 fidérable de fpectateurs que la curiofité avoit appellez à cette cérémonie troubla abfolument toute la beauté, & caufa the fi grande confufion, que l'on ne pouvoit qu'à peine remarquer les Députez. Le Roy s'affit fous un grand dais de velours violet, parfemé de fleurs de lys d'or, ayant à fa droite la Reine fa mere, affife dans une chaife à doffier, & près d'elle Elizabeth premiere fille de France, promife au Prince d'Efpagne, & la Reine Marguerite. A la gau che de Louis XIII. étoit Monfieur Frere du Roy, & Chriftine de France. Le Duc de Mayenne Grand Chambellan, étoit aux pieds de Sa Majefté, affis für un carreau de velours; le Duc de Fron-fac, Comte de S. Paul, tenant la place du Comte de Soiffons, grand Maître de France, étoit affis fur une chaife à brass non endoffée, couverte de velours violet, le dos tourné devers le Roy & levifage du côté de l'Affemblée, le Chancelier étoit affis fur une chaife fans doffier à l'extrêmité du marchepied à main gauche du Roy. Le Sieur de Souvré, les Capitaines des Gardes, & plufieurs per-fonnes étoient derriere & joignant leurs: Majeftez. Le Prince de Condé & le Comte de Soillons étoient féparez deş

1614.

autres Princesa, auprès defquels étoient les Ducs d'Epernon & de Sully Pairs Le Duc de de France; de l'autre côté de la Salle Guife, l'Ar- vis-à-vis des Princes, étoient les CardiReims, & le naux du Perron, de la Rochefoucault, de la Maifon & de Bonzy, & fur leur même banc de Lorraine, les Ducs de Vantadour, Montbazon, Bouillon, Boisdauphin, & Briffac, &

Duc d'Elbeuf

le Maréchal d'Ancre. Au pied du theatre vis-à-vis la chaire du Roy étoit la Table des Secretaires d'Etat. A leur droite proche d'eux étoient affis fur de long bancs, les Confeillers d'Etat de Robe longue & les Maîtres des Requê- · tes; à leur gauche les Confeillers d'E-tat de Robe courte, enfuite étoient les: bancs des trois ordres. Les Eccléfiaftiques occupoient le côté droit, la Nobleffe le côté gauche, & le Tiers Etatderriere les uns & les autres. Chacun des Députez ayant pris féance, les Héraults firent faire filence, & après que le Chancelier eut parlé au Roy, & repris fa place, Sa Majefté dit:

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Meffieurs, j'ay défiré de vous cette gran-de notable Affemblée au commencement ̧ de ma majorité, pour vous faire entendrePétat préfent des affaires, pour établir un bon ordre, par le moyen duquel Dieu foit fervi & honoré, mon pauvre peuple fou-· Lagé, & que shacun puiffe être maintenu,

&

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