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Hiftoire de

fujet des Etats de Julliers,

autres Seigneuries qui avoient appartenu à Jean-Guillaume au-delà du Rhin. L'Empereur irrité de ce que cette difpofition s'étoit faite fans lui, mit fes deux Princes au Ban de l'Empire. L'Electeur de Saxe qui avoit auffi fes prétentions, se mit neanmoins du parti de l'Empereur, à deffein de le gagner & de l'engager dans fes interêts.

Le Palatin de Neubourg, & l'ELa Guerre au lecteur de Brandebourg eurent recours au Roy de France (Henry IV.) & sollicitérent un fecours confidérable de Troupes en leur faveur. Le Roy promit de leur donner des Troupes à condition qu'ils conferveroient l'exercice de la Religion Catholique dans les endroits où on en faifoit profeffion, & qu'ils le rétabliroient dans ceux où les Calviniftes & les Luthériens Favoient aboli. Quoique ces deux Princes fuffent fort attachez aux opinions de ces Sectes, Pextréme neceffité où ils fe trouvoient leur fit accepter ce parti. Henry les affura qu'il iroit en perfonne faire valoir feurs prétentions. Cette circonftance eut auprès des Princes Allemands, tour le bon effet que Neubourg & Brandebourg avoient lieu d'en attendre ; Entre les Princes d'Allemagne, ceux mêmes qui n'avoient aucune part dans le différend

des Duchez de Cléves & de Julliers, 1610 fe firent une efpéce de devoir de fe joindre à eux, & de les aider. Plufieurs têtes couronnées fuivirent leurs exemples, en forte que l'Angleterre, le Dannemark, & les Provinces-Unies promirent auffi leurs fecours. Les uns & les autres étoient dans ces engagemens à la fin de 1609. Au commencement de 1610. Henry IV.fe difpofoit à commander en perfonne fon Armée : & afin d'être moins diftrait par les affaires de fon Royaume, il avoit deffein d'en laiffer le gouvernement à la Reine fon épouse, qu'il réfolut de faire couronner avant fon départ. Cette cérémonie fe fit le Jeu-di 13. May Le jour de l'entrée de cette Princeffe fut fixé au Dimanche fuivant 16. du même mois. Et le départ du Roy trois jours après. La mort de ce Prince arrivée le 14. May, auroit entierement déconcerté les projets & affoibli les efpérances de Neubourg & Brandebourg, fi la Reine eût été fenfible aux remontrances, & aux follicitations des Ambaffadeurs de l'Empereur, & du Roy d'Efpagne. Tous les flatteurs mê mes la prefferent fortement de ne pren-dre aucune part dans la querelle des Princes intereffez à la fucceffion du feu Duc de Julliers. Mais elle les déconcer

1610.

ta, & leur fit affez voir quelle étoit fa
réfolution par fa réponse. Ne me parlez
pas de cela, dit-elle, je n'abandonneray
jamais les Alliez de la Couronne de Fran-
ce. Elle fit même élire le Maréchal de
la Châtre pour commander les 12000.
hommes qu'elle envoya aux Princes de
Neubourg & de Brandebourg. Le Ma-
réchal eut d'abord quelque peine à ac-
cepter cet emploi, dont il s'excufa sur fa
vieilleffe, & fur plufieurs autres raisons,
mais il fe rendit enfin aux instances de
Sa Majefté.

Les Princes Allemands qui avoient
pris le parti de Neubourg & de Brande-
bourg, s'affemblérent à Hale, & publié-
rent un Manifefte, dans lequel ils fai-
foient valoir les raifons qu'ils avoient
eu de leur fournir des Troupes. Les
Electeurs, les Princes, & les Députez
des Villes qui tenoient le parti de l'Em-
pereur, s'affemblérent d'abord à Wirts-
bourg, & depuis à Pragues, & délibé
rérent fur quatre chofes. Premiérement,
fur la Réconciliation du Roy Matthias
avec l'Empereur fon frere. Seconde-
ment, fur l'Election d'un Roy des Ro-
mains. En troifiéme lieu, fur la Reftitu-
tron de Donavert. Enfin, fur l'Accom-
modement de l'affaire de Julliers. Vers
le milieu du mois de Juin, les Ambaffa-

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deurs du Roy d'Hongrie, arrivérent à 1610. Pragues. D'abord qu'ils furent entrez en l'Affemblée de Pragues, le Chancelier de l'Electeur de Mayence, leur donna par écrit les demandes de l'Empereur, dont un des principaux chefs, regardoit la reftitution de l'Autriche & de la Moravie. Il y eut de fréquens voyages de Pragues à Vienne fur cette demande. Les Electeurs de Cologne, l'Archiduc Ferdinand, & le Duc de Brunswick y arrivérent le 3. Juillet, & communiquérent au Roy d'Hongrie les demandes de l'Empereur. Quant à l'élection d'un Roy des Romains,on ne fçait ce qui fut réfolu. A l'égard de Donavert, il fut réglé que le Duc de Baviere laifferoit cette Place dans fon premier état, en lui payant les frais qu'il avoit faits pour la prendre. Le 7. Juillet l'Empereur abandonna tous les Etats qui avoient appartenu au dernier Duc Jean Guillaume, à l'Electeur de Saxe, tant pour lui, que pour les Princes de fa Maifon, à condition que la Maifon de Saxe juftifieroit qu'elle avoit plus de droit à ces Etats que les autres prétendans, qu'il ne changeroit rien à l'exercice de la Religion Catholique: Que l'Electeur fatisferoit aux demandes des Ducs de Nevers, & du Marquis de Burgau, &

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1610. payeroit à l'Empereur les frais qu'il avoit faits dans cette guerre. Enfin, que l'on enverroit un Ambaffadeur en France pour prier le Roy de ne point donner de fecours aux Princes de Brandebourg & de Neubourg.

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Pendant que l'on travailloit à pacifier ces différends. L'Archiduc Leopold faifoit les efforts pour s'emparer des Terres dépendantes du Duché de Julliers. Il fit lever des Troupes par le Comte François Grichingen dans l'Evêché de Strafbourg; ces Troupes incommodoient fi fort les Païfans d'Alface, & les Habitans de Strasbourg, de Bade, & de plufieurs autres Villes, qu'ils furent obligez de lever des gens de guerre pour fe mettre à couvert de leurs infultes. Les Leopoldiens qui étoient vers Molsheim, & Zabern, entreprirent de defcendre à Vaufenau, & fur le bord du Rhin. Mais les Troupes de l'Electeur Palatin, du Marquis de Dourlac, & du Prince de Wirtemberg, pour les en empêcher, vinrent loger près d'Offendorf. Les Leopoldiens fe retirérent vers Molsheim, & abandonnérent Vaufenau, dont les Troupes des Princes que l'on nommoit les Marchiacs s'emparérent. Ce fuccès les obligea de fe raffembler le 24. Mars en corps d'Armée fous la conduite d'O

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