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thon Comte de Solme, qui marcha 1610. vers Dacfthein. Ces Troupes ayant attaqué avec fuccès celles de Leopold, Grichingen qui craignoit pour les fiennes, promit de fortir d'Alface dans quatorze jours avec toutes les Troupes. Les Marchiacs comptans fur fa parole, fe féparérent prefque auffi-tôt, mais à peine leur Armée fut-elle partie que Grichingen recommença d'incommoder les Leopoldiens, & ne se soucia pas de te nir parole.

Les Garnifons de Julliers & des autres Places qui renoient pour Leopold, traverférent le Rhin, coururent le Duché de Bergue, y firent un gros butín qu'ils enlevérent avec plufieurs prifonniers, & fe retirérent. Les Etats de ce Duché levérent auffi-tôt fept mille hommes de pied, & quinze cens chevaux qui logérent le long du Rhin pour éviter de pareilles infultes.

Le Comte de Rifberg qui s'étoit emparé de Bilenfeld dans la Comté de la Mark, y traversoit le plus qu'il pouvoit le Prince. Les Troupes que l'Archiduc Leopold avoit fait lever à Cologne pour fon fecours, furent taillées en piéces en y allant, ou obligées de payer rançon.

Au commencement de May le Prince d'Anhalt, & le Prince Henry Frederic

1610. frere du Comte Maurice étant à Nime gue avec quelques Troupes, furent avertis qu'il y avoit quatre Compagnies de Cavalerie de l'Archiduc Leopold, & une d'Infanterie, logées dans un Village, auffi-tôt ils firent monter nombre d'Arquebufiers fur des chariots, avec un détachement de Cavalerie pour les aller charger. La diligence & le courage de ces Troupes, obligea les Leopoldiens de prendre la fuite; plus de cinq cens fe fauvérent dans le Monaftére de Recum près de Maftrict, dans l'efpérance qu'ils feroient fecourus. Mats la vivacité avec laquelle on les pourfuivit leur fit voir qu'ils s'étoient trompez dans leurs efpérances. On mit le feu à l'Eglife de ce Monaftére, & tous ceux qui s'y étoient retirez, périrent ou par le fer, ou par le feu, Ce fuccès fut fuivi de la défaite de quelques autres Troupes de Leopold qui tenoient la Campagne, de celles que conduifoit Anhalt qui fut pris & bleffé, & de la déroute du Capitaine Berlo, qui fur défait par les Troupes du Prince Henry Frederic.

Ces fâcheufes & fréquentes défaites rendirent les Archiducs Albert & Leopold plus traitables, & les portérent à Le relâcher des vûës qu'ils avoient. Al

bert

bert raffembla toutes fes Troupes, affi- 1610. gra leur rendez-vous aux environs de Namur ; les fit avancer par le Païs de Liege, vers les frontieres de France, pour tâcher d'empêcher le paffage aux François. Cependant il écrivit aux Prin ces qui étoient à Duffeldorpt, qu'il défiroit être neutre, qu'il les prioit que leurs Troupes ne fiffent aucun dégât en paffant fur les terres, & ne moleftaffent pas fes Sujets; qu'il avoit enjoint au Gouverneur de Rhimberg d'entretenir une bonne intelligence avec eux, & lui avoit défendu d'empêcher le trafic tant par mer que par terre.

Leopold voyant que les fecours qu'on lui avoit promis ne venoient point, que fes befoins augmentorent de plus en plus, que fes forces s'affoibliffoient chaque jour, qu'au contraire les forces des Princes unis recevoient de nouveaux renforts, aufquels il ne pouvoit réfifter; écrivit au Prince de Neubourg, & lui propofa des voyes d'accommodement, offrant de reftituer le Château de Julliers à certaines conditions. Le défir qu'il paroiffoit avoir de s'accommoder changea auffi-tôt qu'il eut appris la mort de Henry IV. II fe figura que ce malheur retarderoit l'entreprise des Princes unis, qu'elle lui donneroit le tems Touse L.

D

1610.

de folliciter les fecours qui lui avoient été promis, & d'accélérer celui qu'il avoit fait lever dans les Evêchez de. fa Domination. Il nomma Rauschemberg fon Lieutenant dans le Païs, à qui il laiffa la garde du Château de Julliers, donna les ordres neceffaires dans le Païs, & partit pour Prague, où il arriva le 15. Juin. Delà il alla à Paffaw, où il fit la revue des Troupes qu'Adam Traumanftrof avoit levées pour lui; quelques belles qu'elles fuffent, leur petit nombre chagrina fort Leopold.

Pendant son abfence les Troupes que l'on avoit levées fous fon nom dans l'Evêché de Strasbourg, au nombre d'environ quinze cens fantaffins, & de cinq cent chevaux, fe campérent entre Molsheim & Strafbourg, dont ils incommodoient fort les Habitans. Les Troupes des Princes unis qui étoient au delà du Rhin,, pafférent le Pont près de Straf bourg, & marchérent contre les Leopoldiens, dont une partie s'étoit retirée vers Dachstein, & l'autre dans Molsheim. Le fecours dont les Habitans de Strasbourg avoient befoin fervit de prétexte aux Princes unis pour fairefubfifter leurs Troupes fur les terres de l'ennemi. Cette Armée fe trouva compofée de dix-fept Compagnies de Rei

res, de quelque Cavalerie Hollandoi 1610 fe, de vingt Enfeignes de gens de pied, & de dix-huit Canons. Les Principaux Chefs étoient les Marquis d'Aufpach de Durlac, & d'Onoltzbac, Jules Fre deric de Wirtemberg, un Prince des deux Ponts, deux Palatins du Rhin', & deux Comtes de Solme, l'un de la Maifon d'Efparch, & l'autre de Leineingen.

les

Le 28. May', cette Armée mitle Siege devant Dachstein. Les Habitans après avoir effuyé cent trente-cinq coups de canon, demandérent à Capituler. On reçût leurs propofitions, à condition que gens de guerre qui étoient dans la Ville, ne porteroient les armes de trois: mois contre les Princes unis. Les Troupes fortirent le trois Juin, au nombre de trois cens quatre-vingt-quatorze foldats qui furent conduits à Molsheim.

On donna le Gouvernement de cette Ville à Langefbach qui en fit réparer les ruines. De Dachstein, l'Armée des Prin ces unis marcha vers Mutzig. Les Habitans ayant voulu fe défendre furent forcez & pillez. Les Princes unis s'emparérent enfuite de Dalheim, & de quelques Châteaux, & mitent le Siege devant Molsheim le 10. Juin. Cette Ville avoit une garnifon de douze ai

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