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point pour évêques Maximien de Conftantinople, AN. 432. ni fes ordinateurs, ni ceux qu'ils avoient ordonnez en d'autres églifes: le priant de le déclarer à l'empereur & à fon confiftoire. A Tarfe, Jean & ceux de fon parti s'affemblerent en concile, & dépoferent de c. 66. 141.174. nouveau faint Cyrille & les fept évêques qui avoient été à Conftantinople pour l'ordination de Maximien; fçavoir, Arcade légat du pape, Juvenal de Jerufalem, Flavien de Philippes, Firmus de Cefarée Socr. .c.34 en Cappadoce, Theodote d'Ancyre, Acace de Melitine & Evoptius de Ptolemaïde. Jean étant retourné à Antioche, affembla encore un concile, où les Orientaux confirmerent de nouveau la dépofition Baluz.fynod. c. de faint Cyrille, & tout ce qu'ils avoient fait,& écri virent à l'empereur, pour lui déclarer qu'ils déteftoient les articles de faint Cyrille, & le prier de ne point fouffrir qu'ils fuffent enfeignez dans aucune églife.

Liberat. c. 6.

39.

Sup. liv. xxv.

11.27.

Synod. c. 43.

Jean d'Antioche & fon concile fufpendirent auffi de leur communion Rabbula évêque d'Edeffe, dont nous avons marqué la converfion. Il avoit affifté au concile d'Ephefe, où d'abord il avoit fuivi le parti des Orientaux. Depuis il avoit reconnu la doArine de faint Cyrille, comme feule veritable, & avoit anathematifé Theodore de Mopfuefte & ceux qui lifoient fes écrits: il avoit auffi condamné les écrits d'André de Samofate & de Theodoret contre faint Cyrille. Sur la plainte d'André, le concile d'Antioche ordonna aux évêques d'Ofroëne de ne point communiquer avec Rabbula, jufqu'à ce qu'il cût été appellé & examiné juridiquement. Vers le même temps, Theodoret toûjours plein de fes pré

265.

jugés, écrivit cinq livres de l'incarnation, pour combattre la doctrine de faint Cyrille & du concile d'E- AN. 431. phefe. Il n'en refte que des extraits. Il écrivit auffi des Merc. Garn. p. lettres de confolation au peuple de Conftantinople, Bl.. dont une grande partie étoit toujours attachée à Ne- 40.47. ftorius.

Auct. Theod.

Les Catholiques de leur côté agiffoient vigoureufement contre les fchifmatiques, étant foûtenus par l'autorité de l'empereur. Firmus évêque de Cefarée 45 en Cappadoce vint à Thyane, pour y ordonner un évêque à la place d'Eutherius; mais le comte Longras envoya des Ifaures au fecours d'Eutherius, qui fe trouva le plus fort, & prit entr'autres celui que Firmus avoit ordonné à fa place. Celui-ci dit qu'on l'avoit ordonné par force, prit un manteau militaire, & alla au théatre attendre les fpectacles. A Marcianople métropole de la Mesie, à la place de Dorothée, partifan de Neftorius, on ordonna Saturnin; 6.40. & Plaintha maître de la milice alla pour le mettre en poffeffion : le peuple y réfifta vigoureufement: toutefois il l'emporta à la fin, & demeura évêque de Marcianople. On voulut auffi chaffer Hellade de Tarfe, parce qu'il refufoit de recevoir dans les diptyques le nom de Maximien. Il y eut plufieurs autres évêques chaffez.

Pour remedier à ces défordres, l'empereur Theodofe fit venir vers lui Maximien, & plufieurs autres évêques, qui étoient demeurez à Conftantinople depuis fon ordination ; & les confulta fur les moyens de procurer la paix à l'églife. Il faut, direntils, commencer par convenir fur la foi que Jean

Cone. C. P. tom:
Synod. c. 48.49.

4. pag. 183.230.

c. 47.

XVII Ariftolaus envoyé pour la

paix.

Epift Cyr. ad

Acac.Conc.Eph.

P.3.0.35..

Ibid. c. 24.

d'Antioche anathematife la doctrine de Neftorius, &

AN. 432. approuve fa dépofition ; & que Cyrille de son côté oublie tout ce qui s'eft paffé à Ephese. L'empereur ayant approuvé cet avis, écrivit une lettre à Jean d'Antioche, où il dit: Vous vous rendrez inceffamment à Nicomedie; fans amener aucun évêque, mais feulement quelque peu de clercs, pour vous fervir. Nous avons aufli mandé au très-faint évêque Cyrille de s'y trouver; mais nous ne voulons point que vous veniez, ni l'un, ni l'autre en notre préfence, que vous ne vous foyez vûs & parfaitement reconciliez. Cependant il ne fe fera rien de nouveau touchant les dépofitions & les ordinations d'évêques : toutes chofes demeureront en état. Les clercs fuffifent pour le fervice des églises jusqu'à l'entiere réunion. Cette lettre parle du pape faint Celeftin, comme vivant, ce qui marque qu'elle eft écrite avant que la nouvelle de fa mort fût arrivée à Conftantinople, c'est-àdire, avant la fin d'Avril 432. L'empereur écrivit en même-tems à Acace de Berée, comme au plus ancien évêque de Syrie, & qui avoit le plus de crédit fur l'efprit de Jean d'Antioche; il écrivit auffi à faint Simeon Stylite, à qui fa vie miraculeuse donnoit une grande autorité. Ariftolaüs tribun & notaire fut chargé de ces lettres, & Plintha maître de la milice cut ordre de lui prêter main-forte.

e. 26.

825.

Jean d'Antioche en ayant avis, & craignant qu'on ne voulût le mener par force à Conftantinople écrivit à Alexandre d'Hieraple, le plus zelé des Synod. Balux. fchifmatiques, & lui dit: S'il dépend de moi d'aller ou non, il faut confulter ensemble ce que je

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dois répondre: fi on me veut faire violence, il faut AN. 432.
du moins nous dire adieu. Encore ma fanté eft-elle
si foible, que quelque effort que fafle Cyrille, il est
impoffible de me mettre en chemin: quelques-uns
même de mes amis m'ont écrit, que l'on veut attenter
à ma vie pendant le voyage. Je vous prie donc après
l'affemblée qui fe tient d'ordinaire à. Cyr en ce
tems-ci, de venir au plûtôt avec le faint évêque
Theodoret, & tous ceux que vous trouverez. Vous
prendrez prétexte de venir faluer le maître de la
milice.

Syned. Balu.

Alexandre vint en effet à Antioche avec Macaire de Laodicée, André de Samofate & Theodoret, & apparemment quelques autres. Ils trouverent faux les bruits qui s'étoient répandus, que l'on vouloit ufer de violence contre Jean d'Antioche. Aristolaüs même ne le preffa point de venir à Nicomedie, & lui laiffa tenir un concile à Antioche; où les Orientaux drefferent fix propofitions, dont ils vouloient que faint Cyrille convînt. Il ne nous en refte que la premiere, qui contenoit tout l'effentiel, & portoit : Nous nous tenons à la foi de Nicée, & à l'explication qu'en a donnée le bienheureux Athanafe dans fa lettre à Epictete. Mais nous rejettons les nouveaux dogmes avancez dans des lettres ou dans des articles, comme caufant du trouble. Ils entendoient par-là, les écrits de faint Cyrille, & particulierement les douze articles. Acace de Berée écrivit à faint Cyrille, pour l'exhorter à la paix, & lui envoia ces fix propofitions. Ariftolaus s'en chargea lui-même, & porta le tout à Alexandrie; d'où il renvoya la réponse de faint Cyrille à Acace, par un offi- . ¡si

cier nommé Maxime.

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XVIII.

Cyrille à Acace

Elle porte que les Orientaux demandent l'impof AN. 431. fible, en prétendant qu'il condamne tout ce qu'il a Lettre de S. écrit avant le concile d'Ephese. Je conviens, dit-il, de Berée. que le fymbole de Nicée eft fuffifant; mais ce que 56. j'ai écrit n'eft que contre les nouvelles erreurs de Neftorius; & fi je le retracte maintenant, il s'enfuivra qu'il aura eu raifon, & que nous aurons cu tort de le condamner & le dépofer. Vous voyez donc que loin de vouloir la paix, ils nous ramenent à l'origine de la divifion. Ils devoient plûtôt quand ils vinrent à Ephese, condamner avec nous Nestorius. Car s'ils étoient venus un peu trop tard, qui les empêchoit de prendre communication des actes, & d'approuver ce que tous les autres avoient jugé ? Quand nous aurions eu tort en quelque chofe, falloit-il pour cela dédaigner même de nous parler ? Il y avoit trois ans que nous fouffrions les blafphêmes de Neftorius ; & que nous nous efforcions tous, & vousmême de le ramener à la raifon. Enfin le concile voyant qu'il perfiftoit, même à Ephefe, & qu'il étoit incurable, opiniâtre & impenitent, l'a privé du facerdoce; mais en même tems le concile a confirmé la foi de Nicée. Pour moi, je veux bien oublier tous les outrages que j'ai reçûs, pour l'amour de Dieu, le refpect de l'empereur qui le desire, & l'utilité de l'églife, & pardonner tout comme à mes freres. Mais auffi c'eft la volonté de Dieu & de l'empereur, qu'ils approuvent la condamnation de Nestorius, & qu'ils anathematisent fes blafphêmes. Il ne tient qu'à cela que la paix des églises ne foit rétablic.

Et parce que quelques-uns m'attribuent inconsidé

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