Sup. l. XVIII. n. 7. n. 16. croyez pas, ajoute-t'il, être obligé à ce que le concileAN. 438 d'Orient a voulu ordoner contre notre volonté, outre ce qu'il avoit jugé fur la foi de notre confentement. Il entend le troifiéme canon du concile de Conftanti-. nople en 381. qui donne le second rang à l'évêque de Conftantinople. Il déclare Anaftafe vicaire du fiege apoftolique,comme Rufus fon prédeceffeur,& exhorte: à la paix & à l'union. La troifiéme lettre de même datte du dix-huitiéme Décembre 437. eft adreffée à Proclus, pour l'exhorter à maintenir les droits de l'évêque de Theffalonique, & ne recevoir aucun des évêques de fa dépendance, fans fes lettres formées, comme le pape l'observoit lui-même. Cette lettre eft pleine de V. Not. Holftein témoignages d'eftime & de confiance pour Proclus. Le pape lui marque qu'il a depuis peu confirmé fon jugement touchant Idduas. On croit que c'est l'évêque de Smirne, 'qui avoit affifté au concile d'Ephefe; & que Proclus l'ayant jugé, il en appella au pape. Car les évêques d'Afie avoient peine à reconnoître la jurisdiction de l'évêque de Constantinople. XL. Tranflation des Chryfoftome. Au commencement de l'année fuivante, Proclus reliques de S. fit rapporter à Conftantinople les reliques de faint Jean Chryfoftome, dont la memoire avoit déja été rétablie neuf ans auparavant; c'est-à-dire, en 428. Comme Proclus faifoit à l'ordinaire fon panegyrique, le jour de la fête, qui étoit le vingt-fixiéme de Septembre, le peuple l'interrompit par des acclamations, demandant qu'on leur rendît l'évêque Jean. Proclus jugea auffi c'étoit le moyen de réunir à l'églife ceux qui s'étoient féparez à l'occafion de faint Chryfoftome, Ap. Bar. an 438. init. Socr. VI. c. 45. Marcel, shr.bec an. que & qui tenoient encore à part leurs affemblées. Il en parla donc à l'empereur, & lui perfuada de faire AN. 438. rapporter le corps du faint évêque, de Comane dans 13. Thood, v. hift. c. 36. 22. .. xxx. no le Pont, où il avoit été enterré. Cela fut executé: le Sup. L. xxII. No peuple alla au-devant; la mer du Bofphore fut couverte de barques & éclairée de flambeaux, comme quand il fut rappellé de fon premier exil. L'empereur appliqua fes yeux & fon vifage fur la châffe demandant pardon pour fon pere & fa mere, qui avoient offenfé le faint, ne fçachant pas ce qu'ils faifoient. Les reliques furent transferées à Conftantinople publiquement, avec grand honneur, & dépofées dans l'églife des apôtres. Ce qui acheva de réunir tous ceux qui étoient léparez à l'occafion de faint Chryfoftome. Cette tranflation se fit trente-cinq ans après fa premiere dépofition, le vingt-feptième jour de Janvier, fous le feiziéme confulat de Theodofe: c'est-à-dire, l'an 438. & c'eft le jour où l'église Latine honore la memoire de faint Chryfoftome. Cette même année 438. le quinziéme de Février fut publié le Code Theodofien c'eft-à-dire, le recueil des conftitutions des empereurs chrétiens, compofe par l'ordre de Theodofe le jeune; dont le dernier livre ne contient que les loix qui regardent la religion. le Theod. lect. in fine. XLI. Autres translation. Sup. liv. x. 22. 22. Ce fut auffi fous le pontificat de Proclus, que l'on découvrit à Conftantinople des reliques des quarante Sozom. 1x. c. 2. martyrs, qui avoient fouffert fous Licinius à Sebafte en Armenie. Sainte Pulquerie en eut révelation par martyr faint Thyrfe, qui lui apparut trois fois, & lui: ordonna de transferer auprès de lui ces reliques, qui étoient cachées fous terre, les quarante martyrs pa AN. 438. rurent eux-mêmes, revêtu de manteaux blancs. On trouva en effet leurs reliques fous l'ambon ou pupitre de l'église de faint Thyrfe: une table de marbre couvroit le cercueil, & il y avoit une petite ouverture, qui répondoit à l'endroit où étoient les reliques, dans deux vafes d'argent, environnez de quantité de parfums. Cette ouverture fervoit à defcendre des linges, pour faire toucher aux reliques. L'imperatrice fainte Pulcherie fit mettre les reliques des quarante martyrs dans une châffe très-prétieuse, auprès de celle de faint Thyrfe, & cette tranflation fut faite avec grande folemnité, comme une fête publique ; ainfi que le raconte l'historien Sozomene, qui étoit prefent. L'empereur Theodofe voulant reconnoître les graces qu'il avoit reçûës de Dieu, accomplit des vœux qu'il avoit faits; & envoya l'imperatrice Eudocia fon épouse à Profp. eod. chr. Jerufalem, fuivant le vœu qu'elle avoit fait ellemême, fi elle voyoit fa fille mariée. Or fa fille EuEvagr. 11.6.20. docia, époufa l'empereur Valentinien, qui vint ex Soc. VII. c. 47. Id. c. 44. chr. Chr.Pafch.cod 21. 22. près à Conftantinople le vingt-uniéme d'Octobre 437. fous le confulat d'Aëtius & de Sigifvulte. Eudocia fit ce voyage l'année suivante 438 & offrit de grands prefens aux églifes de Jerufalem, & de toutes les villes d'Orient, tant en allant qu'en venant. Elle bâtit en Palestine des monafterès & des laures, & rétablit les murailles de Jerufalem: d'où elle reyint fous le dix-feptiéme confulat de Theodofe avec Feftus, c'est-à-dire, l'an 439. rapportant Chr. Marcel. à Conftantinople des reliques de faint Etienne, qui furent mises dans l'église de saint Laurent, ayec Theod. left. in des reliques de ce faint, & de fainte Agnés. ine. La même année 439. le dernier de Janvier, Theodofe publia une loi contre les Juifs & les Samaritains, qui leur défend d'exercer aucune charge publique même de geolier: de bâtir aucune nouvelle fynagogue, & de pervertir aucun chrétien. La même loi défend aux payens, fous peine de la vie, de faire des facrifices; & renouvelle toutes les peines portées contre les Manicheens, & les autres anciens heretiques. AN. 439. XLII Prile de Car. thage par les 165. Vandales. Suid. Chr. Nice. Il y avoit encore des payens à la tête des armées Romaines. Littorius qui commandoit en Gaule les Huns auxiliaires, s'étant fié aux promeffes des arufpices & aux oracles des démons, fut battu par les Gots, qui fe confioient en Dieu, & dont le roi avant le combat, prioit couché fur un cilice. Cette défaite arriva cette même année 439. En Afrique, Cyrus qui étoit payen, étoit maître de la milice: ayant gagné les bonnes graces de l'imperatrice Eudocia, parce qu'il faifoit bien des vers; & il fut conful l'an 441. préfet du prétoire, préfet de Conftantinople & patrice, mais pendant qu'Eudocia étoit à Jerufalem, les artifices de les ennemis ayant prévalu, il tomba en difgrace. Il en profita pour fe faire chrétien, & fut même évêque. Du tems qu'il commandoit en Afrique, Carthage fut prife par les Vandales. Les Romains avoient fait la paix avec eux dès le quinziéme confulat de Theodofe, & le quatorziéme de Prof. thr. ilich Valentinien, c'est-à-dire, l'an 435. en leur accordant une partie de l'Afrique, pour l'habiter. Mais deux ans après en 437. leur roi Genferic voulant iders. établir l'Arianifme & ruiner la religion catholique dans les terres de fon obéiffance, perfecuta plusieurs Profp. ibid. Ap.Bar.an.43 7. Perf. p. 433. évêques, dont les plus illuftres étoient Poffidius, Novat & Severien. Il leur ôta les églifes, & les chassa même des villes; parce qu'ils refistoient à fes menaces avec une conftance invincible. Il voulut auffi pervertir quatre Espagnols, qui étoient en grand honneur auprès de lui, & que leur capacité & leur fidelité lui avoient rendus fort chers: leurs noms étoient, Arcade, Probus, Paschase & Eutychien. Il leur ordonna d'embraffer l'Arianifme, ils le refuferent très-conftamment; & Genferic, furieufement irrité les proscrivit, puis les envoya en exil: enfuite il leur fit fouffrir de très-cruels tourmens; enfin il les fit mourir diverfement, & ainfi ils remporterent la couronne du martyre. Eutychien & Paschase avoient un jeune frere nommé Paulillus, qui étoit fort agréable au roi, à caufe de fa beauté & de fon elprit. N'ayant pû le détourner de la religion catholique, par aucunes menaces, il le fit battre long-tems à coups de bâtons, & le condamna à la fervitude la plus baffe: ne voulant pas, à ce que l'on crut, le faire mourir, de peur de paroître vaincu par la constance d'un enfant. Gennad.deferip. Il fe fit plufieurs écrits pour foutenir les cathoAp. Ruin. hift. liques pendant cette perfecution. Nous avons une lettre d'Antonin Honorat évêque de Constantine à Arcade, un de ces quatre martyrs, pour le confoler & l'encourager pendant fon exil. Il l'exhorte à méprifer fes richeffes, & ne fe point laiffer tenter par l'aGennad. c. 77. mitié du roi, ni attendrir par l'amour de fa femme. Victor, évêque de Cartenne en Mauritanie, compofa un grand livre contre les Ariens, qu'il fit prefenter à Genferic même. On trouve un abregé de edit. à Sirman. 1630, |