Theod. let, lib. I. P. 554. c. 32. Il la fit bâtir fur une montagne au lieu nommé Anaplus, près l'embouchure du Pont- Euxin. Ily avoit premierement deux grandes colonnes jointes par des barres de fer, & au-deffus une plus petite, fur laquelle étoit attaché une espece de boiffeau où Vita Dan. c. 28. il étoit. La fituation du païs fujet à de grands vents & des froids très-rudes, rendoit fa pénitence encore plus étonnante que celle de faint Simeon. Il y eut un hiver où les vents penferent l'emporter : ils le dépouillerent de tous fes habits, & il demeura immobile & tranfi de froid. Ses difciples monterent à la colonne, & avec des éponges lui appliquerent de l'eau chaude pour le dégeler. Il ne quitta point pour cela fa colonne, & ne laiffa pas d'y vivre jufques à quatre-vingt ans. C. Sans en defcendre il fut ordonné prêtre par Gen- c. 25: nade évêque de C.P. qui aïant fait au bas les prieres, monta à la colonne pour achever la céremonie & c. 21. lui donner la communion. Il obtint par fes prieres un fils à l'empereur Leon, qui le vifitoit fouvent & lui portoit un profond respect. Ce prince fit bâtir près de la colonne de Daniel un petit monaftere c. 347 pour les difciples, & un hofpice pour ceux qui le venoient voir, avec un oratoire pour mettre des reliques de faint Simeon, que faint Daniel avoit fait venir d'Antioche. Gubas roi des Lazes étant venu. 31 renouveller fon alliance avec les Romains, l'empereur le mena voir faint Daniel, comme le miracle de fon empire. Le roi barbare fe profterna avec larmes devant la colonne ; & le faint homme fur l'arbitre du traité entre ces deux princes. Gubas étant de retour chez lui, y racontoit cette merveille, & Tome VI. Bbbb n'envoïoit jamais à C. P. qu'il n'écrivit à S. Daniel, A N. 466. pour se recommander à fes prieres. XXVI. Loi pour les afiles. Vita S. Marc. ap. Sur. 29. Decemb. - Sup. l. XXVII.n. 30. E. 6. Cod. De Le patrice Ardabure le plus puiffant de l'empire, étant irrité contre un homme de fa dépendance, celui-ci fe refugia dans le monaftere des Acemetes, que gouvernoit le faint abbé Marcel. Ardabure l'enVoïa demander, & comme on refufa de le rendre, il usa de menaces; puis il envoïa des foldats qui entourerent le monaftere. Saint Marcel leur demanda s'ils vouloient demeurer, & leur offrit des vivres qu'ils accepterent. C'étoit le foir; & la nuit étant venue, les moines preffoient faint Marcel de donner 1 homme qui s'étoit refugié, pour ne les pas expofer tous à périr avec le monaftere. Les foldats au dehors menaçoient l'épée à la main, réfolus d'attaquer la maison fi-tôt qu'il feroit jour. Alors ils virent un feu sur le haut du monaftere, qui lançoit vers eux des traits comme de foudre : ils jetterent les armes, se profternerent & chercherent à appaiser Dieu par leurs prieres. Ardabure lui-même l'aïant appris, pardonna à celui qui s'étoit refugié. On croit que ce miracle fut l'occasion d'une grande loi de l'empereur Leon pour les afiles,en datte du dernier jour de Février, fous fon troifiéme confulat, his qui ad ecclef. c'est-à-dire, l'an 466. Elle défend de tirer perfonne des églifes, ni d'inquiéter les évêques ou les œconomes pour les dettes des refugiez : car on les en ren36 3. C. T. doit refponfables, fuivant la loi d'Arcade du vingtfeptiéme Juillet 398. Celle-ci défend tout cela fous peine capitale. On ne doit point non plus tellement refferrer les refugiez,qu'ils manquent de nourriture, d'habit ou de repos. S'ils paroissent publiquement Sup. liv. xx. n. De his qui ad eccles. dans l'églife, on pourra fans blesser la reverence du lieu, leur notifier la fentence du juge, & recevoir AN. 466. leur réponse: s'ils fe cachent dans l'enceinte de l'afile, l'œconome ou le défenfeur, ou quelqu'autre commis par l'évêque les fera venir dans l'église. Etant avertis, ils pourront conftituer procureur pour se défendre devant le juge: s'ils le refusent, on procedera contre eux par les voïes de droit, & on vendra leurs meubles ou leurs immeubles, felon les formes, en execution du jugement. Que s'ils cachent leurs meubles dans l'enceinte de l'églife, ou chez quelqu'un des clercs, ils feront reprefentez à la diligence de l'œconome, ou du défenfeur ; & fi quelqu'un eft foupçonné de les receler, il fera obligé à s'en purger par l'autorité de l'évêque. Quant aux esclaves & aux autres domestiques, fitôt que l'œconome, ou le défenfeur feront avertis par ceux à qui ils appartiennent; ils doivent les renvoier avec tout ce qu'ils ont apporté, après avoir pris ferment des maîtres, de leur pardonner ou de les châtier humainement. Car il ne convient pas qu'ils demeurent long-temps dans les églifes, de peur que les maîtres ne foient privez de leur fervice, & qu'ils ne foient nourris aux dépens des pauvres. Les œconomes ou les défenfeurs s'informeront inceffamment de la qualité des perfonnes & des affaires des refugiez; pour en avertir les juges & les perfonnes intereffées. Cette loi ne doit point avoir lieu à C. P. mais on doit s'adreffer à l'empereur, pour regler les cas particuliers. On y voit le légitime ufage des afiles, pour conferver le refpect de la religion, fans donner atteinte à la justice. A N. 467. XXVII. Anthemius empereur d'Occident. Caffiod. & Marsell. Ch. Il y avoit plus d'un an que Rome étoit fans empereur ; Severe y avoit été empoisonné dans le palais dès le quinziéme d'Août 465. & on en accusoit le patrice Ricimer qui gouvernoit l'Occident. Enfin il convint que l'empereur Leon envoïeroit d'Orient Anthemius fils de Procope & petit-fils d'un autre Anthemius ; que Ricimer épouferoit sa fille, & qu'il feroit reconnu empereur d'Occident. Le fenat envoïa pour cet effet une députation à C. P. Anthemius vint en Italie & fut reconnu empereur à huit milles près de Rome au mois d'Août, fous le Chr. Pafc. p. 323. confulat de Pufée & de Jean l'an 467. & Ricimer devint fon gendre. Idem Vit. Tun. e. Evagr. 1.1.c. 16. Gelaf. epift. 13. 1208. C. Anthemius avoit auprès de lui un nommé Philozon. 4. conc. Pthée herétique Macedonien, qui appuïé de fa faveur vouloit introduire à Rome de nouvelles affemblées de diverfes fectes. Le pape Hilarus s'y oppofa, & pria l'empereur Anthemius de l'empêcher; il lui en parla publiquement & à haute voix dans l'église de faint Pierre, & l'obligea de promettre avec serment qu'il n'en feroit rien. XXVIII. Simplicius pape. Le pape Hilarus mourut la même année 467. le Mort d'Hilarus dix-feptiéme de Septembre, après avoir tenu le faint fiege cinq ans & dix mois. Il bâtit plufieurs églises, & donna un très-grand nombre de vases saLib. pontif. crez, apparemment pour reparer le pillage des Vandales. Il fit trois oratoires dans le baptiftere de la bafilique de Conftantin, un de S. Jean-Baptiste un de S. Jean l'évanglifte & un de la fainte Croix où il mit du bois de la vraïe croix, avec une croix d'or ornée de pierreries du poids de vingt livres. Il y avoit dans le baptiftere une cuve de porphyre & trois cerfs d'argent qui verfoient de l'eau, chacun du poids de trente livres : un agneau d'or & une co- A N. 467. lombe d'or. Tous les vafes qu'il donna montoient à quatre-vingt-quatorze livres d'or & mil deux cens cinquante-deux livres d'argent. Il fit auffi un oratoire de faint Etienne dans le même baptiftere de Latran, & mit au même lieu deux biblioteques ou plûtôt deux armoires de livres. Il fit des monafteres auprès de faint Laurent, avec un bain & palais. En une ordination au mois de Decembre, il fit vingt-cinq prêtres, fix diacres & vingt-deux évêques. Il fut enterré à faint Laurent dans une voute près de faint Sixte. Après dix jours de vacance on élut le vingtiéme de Septembre Simplicius de Tibur fit de Castin, qui tint le faint fiége quinze ans. XXIX. Mort d'Alpar & Nicep. xv.hift.c 27. Procop. I. L'empereur Leon ne pouvant fouffrir les infultes. que Genferic faifoit tous les jours aux villes de l'em- d'Ardabure. pire, envoïa contre lui une grande flotte, fous la conduite de Bafilisque frere de fa femme l'impera- and.. 6. trice Verine; mais Bafilifque étoit d'intelligence avec le patrice Afpar & fon fils Ardabure,qui avoient alors la plus grande autorité. Ils étoient Ariens déclarez, & par cette raifon ne pouvoient aspirer euxmêmes à l'empire: car le peuple de C. P. haïffoit cette heréfie, fe fouvenant des perfécutions, que l'église avoit souffertes sous Constantius & Valens. C'eft ce qui avoit obligé Afpar à procurer l'empire à Leon; mais il s'étoit depuis brouillé avec lui, & difoit hautement, qu'il ne falloit pas s'étonner fi Genferic profperoit, puifque fa religion étoit la meilleure. Il avoit donc concerté avec fon fils Ar |