mourut en paix. Pendant qu'il étoit à Rome, il fit a Le pape Felix voïant donc que les lettres de fon prédeceffeur n'avoient été d'aucun effet, & qu'Açace fe jouoit de la difcipline de l'églife: il tint un concile dans l'église de faint Pierre, où il choisit Vital évêque de Tronto dans le Picenum, Misene évêque de Cume en Campanie, & Felix défenseur de l'églife Romaine, & les envoïa avec cette inftruction. Que Pierre Monge fût chaffé de l'église d'Alexandrie: qu'Acace répondît au libelle que Jean Talaïa avoit presenté au pape contre lui, & qu'on lui dénonçât de prononcer anatheme contre Pierre Monge. Le pape chargea ces légats de deux lettres, l'une à Acace, l'autre à l'empereur Zenon. Theopha. Zen. Evagr. 111. hift. an. 12. p. 113. B. c. 38. LVIII. Lettres à Acace 8. Conc. p. 1049. Dans la lettre à Acace, il fe plaint de fon filence affecté fur l'affaire d'Alexandrie, après avoir été tant & à Zenon. de fois preffé de s'expliquer, par les lettres du pape Simplicius. Vous deviez, dit-il, reprefenter à l'em- Felix ep. 1. tom. pereur tout ce qu'il a écrit contre Pierre d'Alexandrie, & en faveur de Timothée le catholique, d'autant plus que vous y avez eu grande part, comme vous l'avez écrit ici. Vous deviez faire tous vos efforts pour l'empêcher de relever l'herefie, qu'il avoit Ep. 2. p. 1053. abattuë, de peur de vous rendre fufpect de la favorifer vous-même. Car on fçait affez le credit que vous avez auprès du prince. Où eft, mon frere Acace, le travail que vous avez emploïé contre le tyran heretique ? Il veut dire, contre Bafilifque. Voulez-vous en perdre la recompenfe? Souffrirez-vous tranquillement que le troupeau du Seigneur foit déchiré ? Voulez-vous fuïr comme le mercenaire ; ou plûtôt, puisque vous n'avez rien à craindre, ne pourra-t-on pas dire que vous expofez le troupeau? Ne craignons rien pour l'églife, après les promeffes de J. C. mais craignons de nous perdre nous-mêmes, fi nous abandonnons le gouvernail pendant la tempête. C'est pourquoi je vous avertis, je vous confeille & vous exhorte à corriger le paffé, & ne pas fouffrir que toute l'églife foit remife en péril par l'audace de ceux qui s'élevent contre le concile. Sans compter qu'au jour du jugement, Dieu nous la redemandera, telle que nous l'avons reçûë de nos peres, dès cette vie ; c'eft s'en retrancher, que de ne pas pourvoir à fa fûreté. Et comme nous ne voulons pas avoir fi mauvaise opinion de vous, nous vous exhortons très-instamment à éviter déformais tout ce qui le pourroit faire penser. Dans la lettre à l'empereur, il marque d'abord, qu'il envoïe fes légats, pour lui faire part de son ordination, & s'acquitter de fes premiers devoirs. Enfuite il fe plaint que l'empereur n'a point fait de réponse aux lettres de fon prédeceffeur, pour le repos de l'églife d'Alexandrie ; & qu'il femble fe vouloir féparer de la confeffion de S. Pierre, & par conféquent de la foi de l'église univerfelle. Souvenez vous, dit-il, de ce qu'il a abattu vos ennemis, & vous a rétabli fur le trône. Ils font tombez en voulant attaquer le concile de Calcedoine, & les écrits du bienheureux pape Leon ; & vous avez recouvré la puiffance, en rejettant leurs erreurs. Il n'y a plus que vous, qui portiez le nom d'empereur; cherchez à vous rendre Dieu propice, plûtôt que d'attirer: fon indignation, je vous en prie, je vous en conjure. Regardez vos prédeceffeurs Marcien & Leon d'augufte mémoire; fuivez la foi de ceux dont vous êtes le fuc ceffeur légitime. Suivez celle que vous avez profeffée vous-même : faites chercher dans les archives de votre palais ce que vous avez écrit à mon prédeceffeur, quand vous êtes remonté fut le trône. Vous n'y parlez que de conferver le concile de Calcedoine, & de rappeller Timothée le catholique. Que l'on cherche ce que vous lui avez écrit à lui-même, pour le feliciter de fon retour à Alexandrie, comme en étant le véritable évêque : d'où il s'enfuit que Pierre, qui en avoit été chaffé, étoit un faux évêque & un partifan de l'erreur. Enfin vous avez menacé par vos lettres tous les évêques & tout le clergé d'Egypte, que fi dans deux mois ils ne revenoient à la communion de Timothée, ils feroient dépofés & chaffés de toute l'Egypte. Vous avez voulu que ceux qui avoient été ordonnez par Pierre ou par l'heretique Timothée déja mort, fuffent reçus à la communion de Timothée le catholique, s'ils revenoient dans le temps marqué. Mais vous n'avez point voulu que la cause de Pierre pût être examinée de nouveau, ni qu'il prétendît jamais gouverner des catholiques. Au contraire vous avez déclaré, que fi aïant Timothée venoit à mourir, vous ne fouffririez point qu'on lui donnât de successeur, qui ne fût pris entre les clercs catholiques, & confacré par des catholiques. Comment donc fouffrez-vous que le troupeau de Jefus-Chrift foit encore ravagé par ce loup que vous en avez chaffé vous-même ? Er enfuite: N'eft-ce pas lui, qui depuis trente ans, abandonné l'églife catholique, eft le fectateur & le docteur de fes ennemis, & toujours prêt à repandre le fang? Enfin comme Dieu a délivré l'état du tyran heretique; délivrez l'église de ceux qui enfeignent l'herefie, & ramenez le fiege de faint Marc à la communion de faint Pierre. Telles furent les lettres que le pape Felix envoïa à C. P. par les évêques Vital & Misene fes légats. Ham, legitanno 1763 A Tuigurer Fin du fixiéme Tome, TABLE "Abbez de Conftantinople tentez par 417 211 Acace évêque de Berée écrit à faint Cyrille 25. Il lui écrit encore pour la paix avec les Orientaux, Acace de Melitine au concile d'Ephe- Acephales fchifmatiques d'Alexan- drie, Acilin évêque fchifmatique 621 617 211 Actes des conciles, comment redi- Actius archidiacre de C. P. 329. AL- fifte au concile de Calcedoine, 418. S. Alexandre fondateur des Ace- 53. vient à Conftantinople, 54. Alexandre d'Hieraple fchifmatique condamné à Ephefe, 1 14. Rejette la paix, 172. Opiniâtre dans le kkkk |