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On admet la Théorie du centre fponta né de rotation, & on pofe pour vrai: Que le choc du vent, tend à faire pancher le Navire avec un moment d'autant plus fort, que fa distance au centre de gra vité, qui fert de point d'apui, eft grande. Cette propofition s'accorde t'elle avec la Théorie de M. Bernoulli? En vérité peuton concilier l'une avec l'autre ? Si la feconde eft vraie, la premiére eft fauffe. Sans renvoyer le Lecteur au No. 177 déja cité, on en jugera par la fuite.

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V.

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La réponse, que nous réfutons, ne porteroit pas à faux de toutes façons, fi l'on n'eût tiré la conféquence du centre de gravité pour l'hypomoclion, qu'après avoir établi l'équilibre qu'on nous oppofe; au lieu qu'il n'en eft queftion qu'à la fin de l'Ouvrage. Cela n'eft pas douteux. Voici cependant quelque chofe de plus fort.

On nous donne gain de cause, fi le Mât tourne, fi le Navire incline, s'il change de fituations. Le centre de rotation a lieu alors. Deforte que faifant voir, que le Mât ou la régle tourne, & qu'on prend toujours le centre de gravité pour hypomoclion, nous ferons en droit de crier

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à la méprise, à l'erreur, on fe trompe. Il n'y aura pas moïen de s'en dédire.

A cette fin nous pourrions avoir recours au Traité de la Mâture, où nous trouvons, que dans les routes obliques le Navire incline, & qu'on eft toujours dans le même fentiment. Mais nous avons quelque chofe de plus fenfible dans le Traité du Navire.

Qu'on life de cet Ouvrage la IV. Section, Chap. III. p. 524. L'Auteur dit, en parlant du vent, pour faire incliner le Vaiffeau: L'effort que fait la voile, pour » faire incliner le Navire n'a pour hypo» moclion ni le centre de gravité du Navire, ni le Metacentre; mais le point de → concours des directions de l'axe de l'eau » fur la Prouë, & de la pouflée verticale

*

de l'eau, qui s'exerce au centre de gra» vité du Navire, lequel eft exactement » au deffous du Metacentre dans la même » verticale «<.

Il n'y a plus ici d'équivoque. Il eft démontré dans ce même endroit, que lorfque les puiffances ne fe contre-balancent pas exactement, cet hypomoclion a lieu, c'est-à-dire lorsque l'équilibre eft détruit.

* M. Bouguer, appelle ainfi, le terme de la plus grande hauteur du centre de gravité du Vaiffeau.

Je le demande au Lecteur. N'est-ce pas ici le cas d'admettre le centre de rotation? On voit,que la régle ou le Mât tourne: donc il y a un centre de rotation. Je ne fuis en cette conféquence, que l'écho de notre

Auteur.

Je puis hardiment avancer, fans crainte d'être contredit, que le centre de gra vité doit être maintenant rejetté pour hypomoclion, puifque le Navire tangue: on en convient. Cependant, il peut arriver, que le point de concours qui fert de point d'apui, foit au centre de gravité du Navire, & que ces deux centres fe confondent, felon, ou que le Vaiffeau fera plongé, ou que fa figure fera différente. Dans ce voici encore le même inconvénient. Le centre de gravité eft alors l'hypomoclion, & par conféquent un centre de rotation: ce qui implique, & ce qui ne s'accorde pas avec les principes de l'Auteur.

cas,

D'ailleurs, dès que le Mât tourne, on eft convenu que la Théorie du centre de rotation a lieu: on doit donc l'admettre ici. Or felon cette Théorie, l'hypomo clion du Mât doit être un point fixe, qui fert de centre à l'inclinaifon du Navire, & non pas dans les directions des impulfions de l'eau, dont on n'a que faire. On néglige la force d'inertie, & c'eft elle qui fait pref

que tout. Si l'on réfléchit là deffus, on verrà que cette feconde méprife n'eft qu'une fuite de la premiere.

VI.

Tout ceci me paroît fi clair, fi précis; fi décifif, que je ne crois pas devoir infifter davantage. Je penfe, qu'il eft évident, que ce dernier article confirme ce que nous avons avancé fur la Mâture par rapport au point d'apui du Mât. Le Lecteur voit maintenant, que l'équilibre eft détruit, & que le centre de gravité eft toujours T'hypomoclion. Il y a plus. Comme c'eft fur cet équilibre que l'Auteur de la réponse s'eft retranché, aïant fait voir, que cet équilibre n'existe pas, & qu'il eft toujours dans le même fentiment, nous avons fait un argument ad hominem, qui prouve, qu'on ne leve point notre difficulté ; que les principes établis dans le Traité de la Mature, & dans celui du Navire, font très-douteux, & pour parler en Géomètre, faux.

§. V.

L'effort du vent fur les Voiles, l'impulfion de l'eau fur la Prouë, ne peuvent Sufpendre le Vaiffeau, & le tenir en équilibre.

UN

I.

N fondement ruineux, ne peut qu'entraîner de mauvaises fuites. Il étoit prefque impoffible, que le centre de gravi té du Vaiffeau établi pour hypomoclion ne fût pas tel, fans que les conféquences, qu'on en a en quelque forte déduites, ne fuffent chancelantes. Delà cet équilibre, qu'on nous a oppofé, se trouve malheureusement fufpecté, & cela par fon propre fond, & en fuivant toujours les principes de la Théorie que nous examinons. Je ne prétends pas faire un procès en l'air à cet équilibre : voici naturellement le fujet de ma plainte. Dans le Traité de la Mature on pose pour vraies ces trois propofitions. ( s. II. 1. )

C

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