MARTHE s'en allant; N'en parlons plus. LISE la retenant, Il eft vrai: fa jeunesse Pour quelque tems a furpris ma tendreffe ; Etoit-il fait pour un cœur vertueux ? MARTHE en s'en allant, C'étoit un fou, ma foi, très-dangereux. De corupteurs fa jeuneffe entourée, MARTHE. Mais autrefois vous m'avez paru croire LISE. S'il eut aimé, je l'aurois corrigé; Un amour vrai, fans feinte & fans caprice, Eft honnête homme ou va le devenir; 1 Ayant mangé tout le bien de fa mere, MARTHE. Son frere enfin lui fuccede aujourd'hui. De blonds cheveux, la jambe faite au tour, D'égaremens, de fottifes étranges, On découvroit aifément dans fon cœur, Sous fes défauts, un certain fond d'honneur LISE. Il étoit né pour le bien, je l'avoue. MARTHE. Ne croyez pas que ma bouche le loue; Mais il n'étoit, me femble, point flatteur, LISE. Oui, mais..... 2 MARTHF. Fuyons, car c'eft Monfieur fon frere. LISE. Il faut refter, c'eft un mal néceffaire. SCENE I V. LISE, MARTHE, FIERENFAT. FIEREN FAT. E l'avouerai, cette donation JE Doit augmenter la fatisfaction Que vous avez d'un fi beau mariage. Mon rang, mon bien, tous les droits de ma Charge, Les agrémens que dans le monde j'ai, Les droits d'aîneffe où je fuis fubrogé, MARTHE. Moi, je la plains, c'eft une chofe infâme Que vous mêliez dans tous vos entretiens Un jeune fat paffe encor; mais ma foi, Ce n'eft pas vous probablement, ma Mie, Le filence eft votre fait... (à Life) Vous Madame, De me chaffer ce Cadet effronté, Défendez-moi, parlez-lui, parlez ferme ; Il pouroit bien vous enfermer auffi. LISE. J'augure mal déja de tout ceci, MARTHE MARTHE. Parlez-lui donc, laiffez ces vains murmures. Il nous arrive une plaifante affaire. FIEREN FAT. Eh quoi, Monfieur? RONDON. Ecoute. A ton vieux pere, J'allois porter notre papier timbré, B |