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Je t'en réponds; va, va, je cours hâter
Tous mes Records, & vîte inftrumenter ;
Allez, perfide, & craignez ma colere,
J'amenerai vos parens, votre pere ;
Votre innocence en fon jour paroîtrą,
Et comme il faut on vous estimera.

SCENE

V.

LISE, EUPHEMON fils, MARTHE,

LISE,

H, cachez-vous ; de grace rentrons vîte,

EH, cachez-vous;

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De tout ceci je crains pour nous la fuite
Si votre pere apprenoit que c'est vous
Rien ne pourroit appaifer fon courroux;
Il penferoit qu'une fureur nouvelle,
Pour l'infulter en çes lieux vous rappelle ;
Que vous venez entre nos deux maifons
Porter le trouble & les divifions;

Et l'on pourroit pour ce nouvel efclandre,
Vous enfermer, hélas ! fans vous entendre,

MARTHE,

Laiffez-moi donc le foin de le cachers

Soyez-en fûr, on aura beau chercher.

LISE,

Allez, croyez qu'il eft très-néceffaire
Que j'adouciffe en fecret votre pere;

De la nature il faut que le retour

Soit, s'il fe peut, l'ouvrage de l'amour;

Cachez-vous bien...

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EH bien! ma Life, qu'eft-ce,

Je te cherchois & ton époux auffi ?

LISE.

Il ne l'eft pas, je le crois, Dieu merci!

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Ce Préfident eft donc bien dangereux!

Je voudrois être incognito près d'eux;
Là... voir un peu quelle plaifante mine
Font deux Amans qu'à l'himen on deftine.

SCENE VII.

FIERENFAT, RONDON, SERGENS.

FIERENFAT.

AH les fripons! ils font fins & fubtils;
Α Où les trouver ? où font-ils, où font-ils ?

Où cachent-ils ma honte & leur frédaine?

KONDON...

Ta gravité me femble hors d'haleine,

Que t'as-t-on fait ? Qu'eft-ce que tu poursuis ?
Que cherches-tu, qu'as-tu ?

FIERENF A t.

J'ai que je fuis ;

Ah! je le fuis; oui, je le fuis, beau-pere!

Qui, je le fuis.

RONDON.

Comment donc ? quel miftere!

FIERENFAT.

Votre fille, ah ! je fuis, je fuis à bout.

Si je croyois....

RONDON.

FIERENFAT.

Vous pouvez croire tout.

RONDON.

Mais plus j'entends, moins je comprends mon gendre.

FIEREN FAT.

Mon fait pourtant eft facile à comprendre.

RONDON.

S'il étoit vrai, devant tous mes voisins,

J'étranglerois ma Life de mes mains.

FIERENFÁT.

Etranglez donc, car la chose eft prouvée.

RONDON.

Mais en effet ici je l'ai trouvée,
La voix éteinte & le regard baiffé;
Elle avoit l'air timide, embarrassé ;
Mon gendre allons, furprenons la pendarde,
Voyons le cas ; car l'honneur me poignarde;
Tu-dieu, l'honneur! Oh voyez-vous ? Rondon
En fait d'honneur n'entend jamais raison.

Fin du quatrième Acte.

ACTE V.

SCENE PREMIERE.

A

LISE, MARTHE,

LISE.

H! je me fauve à peine entre tes bras;
Que de dangers! quel horrible embarras!
Faut-il qu'une ame auffi tendre,auffi pure
D'un tel foupçon fouffre un moment l'in-
jure!

Cher Euphemon, cher & funefte Amant,
Es-tu donc né pour faire mon tourment?
A ton départ tu m'arrachas la vie,
Et ton retour m'expofe à l'infamie.

à Marthe.

Prens garde au moins, car on cherche partout.

MARTHE.

J'ai mis,j e crois, tous mes chercheurs à bout;

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