Si la beauté des cieux n'est l'unique beauté Caliste se plaindra de voir si peu durer Qu'elle auroit en mes vers une gloire éternelle : Mais si mon jugement n'est point hors de son lieu, XIX. A LA REINE. (1612.) J'estime La Ceppéde2, et l'honore, et l'admire, Comme un des ornements des premiers de nos jours: Mais qu'à sa plume seule on doive ce discours3, Certes, sans le flatter, je ne l'oserois dire. 'Nous disons présentement on m'oira, nous oirons, vous oirez. (MÉN.)— Ce futur du verbe ouïr n'est plus usité. * Premier président de la chambre des comptes de Provence. L'illustre famille des La Ceppede vient d'Espagne, et a donné le jour à sainte Thérèse. (MÉN.) Jean de La Ceppede mourut à Avignon en 1623. 3 Imprimé en 1613, à Toulouse, sous le titre de Théorèmes spirituels sur la vie et la passion de N. S., etc. L'esprit du Tout-Puissant, qui ses graces inspire Reine, l'heur de la France et de tout l'univers, Bien que votre bonté leur soit propice à tous, XX. ÉPITAPHE DE LA FEMME DE M. PUGET', QUI FUT DANS LA SUITE ÉVÊQUE DE MARSEILLE. (1614.) Celle qu'avoit Hymen à mon cœur attachée, Comme tombe une fleur que la bise a séchée, 'Fils de M. de Pommeuse-Puget, trésorier de l'épargne. Sa femme étoit fille de M. Hallé, doyen des maitres des comptes de Paris. Et, depuis le trépas qui lui ferma les yeux, L'eau que versent les miens n'est jamais étanchée. Ni prières ni vœux ne m'y purent servir; Toi dont la piété vient sa tombe honorer, XXI. A MADAME LA PRINCESSE DE CONTI. (1619.) Race de mille rois 2, adorable princesse, 'Imité de Martial: Qui fles talia, nil fleas, viator. Epigr. lib. V, no 27. 'Malherbe, sur la fin de ses jours, changea cet hémistiche en celui-ci : Race de tant de rois; parcequ'il désapprouvoit généralement les nombres vagues*. Mais cette opinion n'est qu'une pure fantaisie. Tous les poëtes ont employé avec grace ces nombres définis de mille et de cent, au lieu des indéfinis. (MÉN.) *Voyez dans le tome II, son Commentaire sur Desportes, page 265. Si faut-il qu'à la fin j'acquitte ma promesse, Telle que notre siècle aujourd'hui vous regarde, Je sais bien quel effort cet ouvrage demande; Vois-je pas vos bontés à mon aide paroître, 'Le propre de la bler. (MÉN.) pesanteur n'est pas de refroidir; c'est d'acca 2 Ce compliment est admirable. J'ai tâché de l'imiter dans la dédicace de mon Oiseleur à madame la comtesse de La Fayette. (MÉN.) XXII. AU ROI'. APRÈS LA GUERRE DE 1621 ET 1622 CONTRE LES HUGUENOTS. (1623.) Muses, je suis confus; mon devoir me convie Mais le mauvais destin qu'ont les témérités A quel front orgueilleux n'a l'audace ravie Il arrivoit à peine à l'âge de vingt ans3, Certes, ou ce miracle a mes sens éblouis, Ou Mars s'est mis lui-même au trône de la France, Et s'est fait notre roi sous le nom de Louis. 'Louis XIII, fils et successeur de Henri IV. 2 Il étoit né le 7 septembre 1601. |