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GENEALOGIES

HISTORIQUES.

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LIVRE PREMIER.

CHAPITRE PREMIER.

Des anciens Patriarches, Juges, Rois & Pontifes
du Peuple de Dieu.

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CHES.

'ENTENS par le Peuple de Dieu, la PATRIAR Nation des Hebreux, des Ifraëlites, ou des Juifs; enfin l'Eglife vifible de l'Ancien Teftament, qui a comencé par Adam. Ce Peuple eft apellé Hebreux, du nom d'Heber, un des ayeux d'Abraham; IfAAAAAAA raëlites, d'Ifraël, furnom donné à Jacob, Chef des douze Tribus ; & Juif du nom de Juda, la plus confiderable des douze Tribus, qui fit un Royaume particulier; & qui feule fubfifta en Corps de République après le retour de la captivité de Babylone. Ce ne fut que depuis ce retour que l'on dona le nom de fudée au païs, & celui de fuif à toute la Nation; nation privilegiée, qui, préférablement à tous les Peuples de la terre, porta le nom de Peuple de Dieu.

Il eft vrai que dans le tems que les autres Peuples fe

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CHES.

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PATRIAR formoient avec éclat & comptoient déja plufieurs Rois, les Hébreux n'avoient encore que de très-foibles comencemens, & étoient même dans l'opreffion; on ne peut cependant difconvenir que cette Nation ne fût la plus noble & la plus illuftre des Nations, tant par fa destination à perpétuer le culte du vrai Dieu, & à doner au monde un Sauveur, que par fon antiquité & fon origine, pouvant feule remonter, par une fuite non interrompuë de chefs & de conducteurs, jufqu'à la naiffance du monde ; avantage qui, joint aux caracteres de verité & d'autenticité particuliere à fon hiftoire, lui affure le premier rang fur toutes les hiftoires des autres peuples; d'autant plus que celles-ci empruntent de la premiere, ce qu'elles ont de lumiere & de certitude dans les premiers fiécles depuis le Déluge.

Les premiers Chefs des Hébreux conus fous le nom de Patriarchés, ne doivent pas être confiderez comme de fimples Chefs de famille, mais comme de veritables Rois, puifqu'ils en ont exercé,au milieu même de leur vie fimple & paftorale, tous les droits & toutes les fonc-tions, non-feulement dans leur famille, comme en étant les Juges & Légiflateurs nez, ( le jugement de mort que Juda prononça contre fa belle fille Thamar, en eft une preuve éclatante,) mais encore au dehors, par des traitez de paix ou d'alliance avec les Rois & les Peuples voifins. J'ajoûterai encore une raifon, qui m'a déterminé à raporter ici les Généalogies des anciens Patriarches, c'est que j'ai cru qu'il ne conviendroit pas de raporter la pofterité d'un Hercule, ou d'un Achille, & quels font les fondateurs des Royaumes d'Argos & de Troye, & d'omettre ceux que Dieu a choifis pour être les premiers chefs des Nations & les conducteurs de fon Peuple. Je ne m'étendrai pas fur cette hiftoire, n'y ayant perfonne qui ne fe faffe un devoir de la lire dans les fources, je n'y prendrai que ce qui peut convenir à mon deffein, par raport aux généalogies, & en raporterai seulement les principales époques, pour me fervir de guide dans l'hiftoire prophane.

Il n'y a point eu de Nation plus attachée à l'étude des

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CHES,

généalogies, que celle des Hébreux, & les raifons en PATRIARroiffent très-fimples. Elle étoit entierement diftinguée & féparée de tous les peuples Payens. Elle étoit divisée en douze Tribus, la Terre promife étoit partagée en douze portions, dont chaque Tribu en poffedoit une. Pour conferver l'ordre des poffeffions, il étoit défendu qu'une fille, qui avoit un héritage dans la Tribu de fon pere, fe mariât dans une autre. Les Prêtres ne pouvoient fe tirer que de la Tribu de Levi. Dans les mariages il falloit éviter avec foin les degrez de proximité défendus. Dieu avoit promis à la Tribu de Juda que le Meffie naîtroit d'elle. C'eft pour ces raifons que chaque famille chez les Hébreux gardoit chez elle fa généalogie; outre cela l'on confervoit dans le Temple une matricule, dans laquelle le Prêtre infcrivoit les enfans nouvellement nez. Je ne m'engage pas néanmoins à donner une conoiffance exacte & entiere des Chefs de cette République; il n'eft pas de mon reffort de démêler tous les noeuds Gordiens dont elle eft embarraffée. D'ailleurs je ne crois pas qu'il foit poffible de remplacer tous les monumens que les malheurs arrivez à cette Nation ont dérobé à notre conoiffance. Car pendant la terrible défolation arrivée fous Nabucodonofor, le Temple fut détruit, les archives fe perdirent, les Tribus captives furent confondues, & quoiqu'Efdras au retour de la captivité, eût dreffé un nouveau Registre Généalogique, il ne pouvoit gueres aprocher de l'exactitude de celui qui fubfiftoit avant ce tems malheureux. De plus, le Roi Hérode fit brûler tous les Registres qui fe trouverent dans le Temple, pour ôter, à ce qu'on peut préfumer, aux décendans du Roi David les moyens de prouver le droit légitime, qu'ils pouvoient avoir à la fucceffion de la courone. Il eft vrai que les Juifs ne laifferent pas de conferver quelques documens de leurs généalogies, & fur-tout de celles de la Tribu de Juda; mais enfin tout a été confondu après la derniere deftruction de Jerufalem par les Romains. Depuis ce tems-là les Juifs fe font doné bien des peines, pour mettre quelque ordre dans leurs généalogies, mais ç'a toûjours été en vain: toutes leurs recherches n'ont produit que des contrarietez

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ERMANARIC, de la famille des Amales, & fucceffeur de D'ITALIE. Geberic, rangea fous fes Loix plufieurs Nations puiffantes & belliqueufes, défit les Antes & les Slavons, & poussa fes conquêtes jufques fur les bords de la Mer Baltique. Ce vainqueur de tant de Nations, fut lui-même vaincu par Balamir Roi des Huns, & finit par une mort précipitée à l'âge de cent dix ans. Sa mort acheva d'ôter le courage aux Oftrogoths, ils fe foumirent aux Huns, qui habiterent avec eux le même Pais, leur laiffant néanmoins l'aparence d'un Gouvernement propre & diftinct, fous leur Roi WINITHAIRE, qui, après avoir défait Box Roi des Antes, fecoua le joug des Huns. Balamir, Roi de ceux-ci, l'ayant atiré à une entrevûë, le tua d'un coup de fléche. Cette perfidie remit fous le joug des Huns, les Ostrogoths, à qui il laiffa cependant un Roi de leur Nation. Če fut HUNNIMOND, fils du grand Ermanaric, lequel fit heureusement la guerre aux Suéves.

THORISMOND, fon fucceffeur, mourut au comencement de fon regne, d'une chûte de cheval, après une grande victoire fur les Gépides. Sa mort fut fuivie d'un interregne de quarante ans, que WALEMIR, fils de Wandalaire, fit ceffer en fa faveur. Il avoit deux freres, fçavoir THEODEMIR & WINDEMIR, & il y avoit entre eux trois, une amitié & une union fi parfaite, que l'aîné faifant part de fon autorité aux deux autres, & ceux-ci s'efforçant de la lui conferver, on peut dire que le Royaume leur apartenoit à eux trois; cependant les uns & les autres gouvernoient fous le bon plaifir d'Attila, qui les arma plufieurs fois, malgré qu'ils en cuffent, contre les Wifigoths leurs parens. La mort de ce fléau de Dieu fut la fin de la ranie des Huns, & l'époque de la liberté des Oftrogoths, tyqui mécontens de l'Empereur Marcien fur la fin de fon regne, lui firent la guerre, & l'obligerent à acheter d'eux la Paix, par des préfens confidérables, & par la ceffion de la Pannonic, à condition néanmoins que Walemir, affûrance de fon amitié, envoyeroit à Conftantinople fon pour neveu Théodoric. Walemir périt quelques années après, dans une Bataille contre les Scythes, qui habitoient audeffus du Danube, & dont l'entiere défaite vengea fa mort.

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I. Les ROIS OSTROGOTHS en Italie.

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OVIDA.

HELDERIC.

4. GEBERIC, Roi.

EDIEUF.

WALERAN S.

HERMERIG.

6. WINITHAIRE, Roi des

Oftrogoths.

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