par ce le DE GENEVE. même il prit les intérêts contre le Dauphin de Viennois. Il COMTES comanda l'an 1339. les troupes qu'Aimon envoya au Roi Philipe le Bel, contre les Anglois, & fut nomé Prince, un des Tuteurs de fon fils Amé VI. dit le Verd qui, l'an 1362. le mit à la tête des quinze Chevaliers qu'il fit, lors de l'inftitution de l'Ordre du Collier. Amé ayant entrepris, l'an 1358. de faire batre monoye, le Comte Verd - s'y opofa: l'Archevêque de Tarantaise & deux autres Seigneurs pris pour arbitres dans ce diférend, prononcerent que le Comte de Genêve reconoîtroit ce droit du Comte de Savoye. Amé III. mourut en 1367. & laiffa cinq enfans de chaque fexe, que l'on peut voir dans la Table Généalogique. Les cinq garçons fe fuccéderent les uns aux autres, dernier étoit ROBERT, qui ayant embraffé l'Etat Ecléfiaftique, avoit été Evêque de Teroüene en 1365. puis de Cambrai en 1368. Cardinal le 7. Juin 1371. Légat en Italie, pour Gregoire XI. & qui enfin fut élû Pape le 20. Septembre 1378. fous le nom de CLEMENT VII. Ce Pontife, après la mort du Comte PIERRE fon frere, arivée l'an 1393. prétendit lui fuccéder, tant par le droit de fa naiffance, qu'en vertu de la fubftitution faite par le Comte leur pere. Humbert de Villars, Seigneur de Roffillon, & d'Annonai fon neveu, & fils de fa fœur aînée, contesta au Pape cette succession ; il apuyoir fon droit fur le Teftament du Comte Pierre, qui l'avoit inftitué fon héritier. Le Comte de Savoye, comme Seigneur Suzerain, mit fous fa main, le Comté de Genêve, jufqu'à ce que les Parties fuffent d'accord, & après qu'Humbert eut cédé à fon oncle, fous la promeffe de lui fuccéder, ce fut une nouvelle dificulté pour l'homage. Le Comte de Savoye, comme Seigneur dominant, vouloit que le Pape le lui rendît en perfone; celui-ci au contraire s'en excusoit, à cause de fa dignité: enfin on convint qu'il feroit reçu à le faire par Procureur, & il eut main-levée. Peu après il mourut le 16. Octobre 1394. & par fa mort, le Comté de Genêve paffa à fon neveu HUMBERT de VILLARS, qui fut préféré aux enfans des autres fœurs de Robert, & fit homage au Comte de Savoye. Cet Humbert mourut fans lignée, au mois de Mars de l'an 1400. laiffant, fuivant la difpofition du Comte Pierre de Genêve, pour héritier univerfel, fon oncle Voyez p. 134. DE COMTES paternel. ODON de Villars, Seigneur de Baux, & Comte d'Avelino, du chef de fa femme Elix de Baux. Celui-ci fit GENEVE. homage au Comte de Savoye, & se voyant fans enfans, il confentit, à la priere de Jean de France, Duc de Berri, de remettre au Comte Amé VIII. de Savoye, le Comté de Genêve avec tous fes droits, ce qu'il fit étant à Paris, par Traité du 5. Août 1401. par lequel le Comte Amé lui dona 45. mille francs d'or, & lui délaiffa les Seigneuries de Chateauneuf & de Valromei. Odon vécut encore une dixaine d'années, & fon frere aîné, Humbert VII. qui lui furvécut, fut le dernier de cette famille illuftre, par fon ancieneté & par fes alliances. Les Seigneurs de Villars etoient (comme nous l'aprend Guichenon dans fon Hiftoire de Breffe) Souverains de tout le Pays, qu'ils avoient entre la Saone & le Rhône, avec droit de batre monoye, & une place de Chanoine d'honneur héréditaire, dans l'Eglife de Lyon, afectée par une prérogative particuliere, au poffeffeur de la Terre de Villars. Ils avoient leur Chancelier, qui fignoit & fcelloit toutes leurs conceffions, une Chambre des Comptes à Poncin, & un Juge de toutes leurs Terres, dont les apellations reffortiffoient à leur Confeil réfidant près leur perfone. Le Comte Amé ayant aquis des autres Prétendans, tous leurs droits, prit le titre de Prince & de Comte de Genève, & prétendit un droit de Souveraineté, non feulement fur le Comté de Genevois, mais encore fur la Ville & l'Evêque, tant parce qu'il étoit aux droits des anciens Comtes, que par les conceffions faites à fes prédéceffeurs des droits de Régale, fur les Villes & Diocéfes de Genêve, de Sion, de Laulane, avec le droit de toutes les apellations qui reffortiffoient devant la Chambre Impériale. Et pour établir encore davantage fon droit, Amé VIII. obtint de l'Empereur Sigifmond, l'an 1416. ceffion de tout ce que l'Empire y avoit, ce qui fut confirmé l'an 1419. par le Pape Martin V. avec faculté de nomer les Evêques à cette Eglife. Amé VIII. élû Pape, & plufieurs des Comtes de Savoye fes fucceffeurs établirent leur résidence à Genéve, & y exercerent tous les Actes de Souveraineté : mais les Genevois prétendent que c'étoit toujours avec cette formule: de la pure volonte pour s'en TIENE. trape de la Medie, & qui s'y étoit fait beaucoup d'amis, MEDIE la voyant en proye après la mort d'Alcetas aux troubles & ATROPAaux divifions, profita de cette ocafion s'en emparer, & la foumit fans peine avec l'aide de fes partifans. Cepen- Strab. 1. 2. dant fa pofterité & ce nouveau Royaume font demeurez enfevelis dans l'oubli pendant 200 ans jufqu'à ce DARIUS Roi de Medie, que Pompée trouva pour énemi dans la guerre de Mithridate, foit parce qu'il avoit fait alliance avec Antiochus Roi de Comagene, foit parce qu'il avoit ataqué le premier Tigranes Roi d'Armenie. Darius fut défait & obligé de racheter la paix, & fon nom fut mis parmi ceux des Rois vaincus, dans le triomphe du Générat Romain. ayant *Plutarque Il eut pour fils & pour fucceffeur ARTWASDES, Dion. 1. 51. qui eut de grands diférends avec un Roi d'Armenie de mê- & 54. me nom. Če fut à l'instigation de celui-ci, qu'Antiochus Roi de Sirie l'ayant ataqué, il s'allia avec les Parthes, & avec leur fecours, il fut en état de résister aux Siriens, & de leur faire lever le fiége de Praafpe* fa capitale où il avoit enfermé sa femme & fes enfans. Cependant mécontent du l'apelle partage que les Parthes lui firent des dépouilles des Ro- Phaata; mains, il quita leur alliance pour entrer dans celle des Ro- Dion mains, en se liguant avec M. Antoine, qui lui dona des Praafpe troupes auxiliaires contre les Parthes & les Armeniens & & Strabon qui en prit des fiennes en échange. Mais les Romains Gaza. quelque tems après rapellé leurs troupes, dont ils avoient befoin, & retenu celles des Medes, les Parthes profiterent de cette ocafion pour ataquer fon païs, & Artwaf des ayant tenté un combat, que l'inégalité de fes forces devoit lui faire éviter, il fut défait & chaffé de fes Etats. Il fe retira vers Augufte, qui le dédomagea en lui donant la petite Armenie. Sa fille Jotape, qu'il avoit promise avec Alexandre fils d'Antoine & de Cléopatre, ayant été menée en Egipte pour y être élevée, jufqu'à ce qu'elle eut ateint l'âge nubile, fut prife après la bataille d'Actium & renvoyée à fon pere. On croît qn'il eut pour fils ARIOBARZANÉS, que C. Cefar petit fils d'Augufte confidéra à caufe de fon efprit & de fes belles qualitez & auquel il dona la grande Armenie en place de la Medie. Car ROIS DES après la difgrace d'Artwafdes, il paroît que fa famille conMEDES. ferva la poffeffion de ce païs, fous le bon plaifir des Parthes; mais à cette condition, que le choix d'un Roi dépendroit des Arfacides, au Royaume defquels la MedieAtropatiene, fut bien-tôt après unie par l'extinction de la famille Royale. Jofeph. Ant. I. 7. L CHAPITRE VIII. Es Perfes que les Auteurs profanes, difent avoir tiré leur nom de Persès, fils de Perfée & de Medée, étoient décendus, felon Jofephe, des Elamites; ce qui paroît confirmé par le VIII. chap. des révélations de Daniel, où il eft dit que Suze étoit dans le païs d'Elam. Or cette ville étoit l'anciéne capitale de Perse. Avant Cirus, le nom de Perfe ne s'étendoit qu'à une feule Province de cette vaste région, qui a depuis été ainsi apellée. Alors les Perses ne faifoient ensemble que 120 mille hommes. Mais dans la fuite cette nation ayant acquis l'Empire de POrient par Cyrop.1.1. la fageffe & la valeur de Cirus, le nom de Perfe s'étendit avec leur fortune, & comprit déformais ce vafte espace de païs qui s'étend du Levant au Couchant depuis le fleuve Indus jufqu'au Tigre, & du feptentrion au midi, depuis la mer Cafpiene jufqu'à l'Ocean; ce nom a encore aujourd'hui la même étendue. La Perfe a eu des petits Rois dès l'an du monde 3250, mais probablement tributaires des Affiriens, & enfuite des Medes. Le plus ancien que l'on conoiffe eft ACHEMEN, dont les décendans font affez obscurs dans l'Hiftoire jufqu'à CAMBISES, moins illuftre par lui-même que par fon fils le Grand CIRUS, fondateur de l'Empire ou Monarchie des Perfes. Celui-ci naquit l'an du monde 3405, & 599 avant J. C. de Mandane, 3468. fille d'Aftiages Roi des Medes; il paffa les 12 premieres du monde, années de fa vie en Perfe auprès de fon pere. II annels de la fut éley vé à la maniere de la nation dans le travail & dans tous avant J. C. les exercices laborieux qui pouvoient former aux fatigues Cyrop.1.1. de la guerre, en quoi il furpaffa tous fes contemporains. Il fut enfuite envoyé en Médie vers Aftiages fon ayeul, Table XVII. I. & 536. que auprès duquel il paffa 5 ou 6 années. Pendant le féjour qu'il ROIS DB y fit il gagna le cœur des Medes par fa douceur, fa gé- PERSE. nérofité & fon aplication à faire fa cour à fon grand pere. Il le voulut fuivre à l'âge de 16 ans avec fon oncle Ciaxare à une expédition contre les Babiloniens, qui avoient fait une irruption en Médie, il s'y comporta fi bien, la victoire fut principalement due à fa valeur. Il retourna l'année fuivante en Perfe, où il demeura jufqu'à l'âge de 40 ans, c'est-à-dire, jufqu'à la mort d'Aftiages, que Ciaxare II. qui lui avoit fuccedé, fe voyant menacé d'une dangereufe guerre de la part des Babiloniens, & des Lydiens qui s'étoient unis avec tous les peuples de l'Afie Mineure, pour abaiffer la puiffance des Medes, apella Cirus à fon fecours. Il lui amena de Perfe une armée de trente mille hommes, & fon oncle l'ayant fait Général de celles des Medes, il alla avec les forces des deux peu ples faire la guerre aux Babiloniens. Il comença par faire Cyrop.f. 2. › rentrer dans le devoir (l'an 3447 & 557 avant J.C.) le Roi d'Arménie, vaffal des Medes, qui avoit refufé le Liv. 3 & 4: tribut, défit l'année fuivante Nerigliffor, Roi de Babilone, qui fut tué, & se mettant à la pourfuite de Crefus, qui avoit pris le comandement de l'armée, & faifoit retraite, l'ateignit le lendemain dans un pofte defavantageux, acheva de le défaire, prit fon camp & lui enleva tout fon bagage. Cirus profitant de fa victoire, entra plus avant en Affirie, & défit encore le nouveau Roi Laboroffarchod, puis Cyrop.l.4 ramena fes troupes en Médie, où il concerta avec Ciaxare les préparatifs & les opérations de la guerre. Elle recomença huit ans après avec des fuccès auffi glorieux pour Id. 1. 7. Cirus. Deux victoires qu'il remporta fur Crefus Général Herod. l. 1. des Confederez, le rendit maître de Sardes, de la perfone de ce Prince, qui y fut pris, & de tout fon Royaume. Dans la derniere bataille, qui fut celle de Thymbrée, Cyrus ayant remarqué que l'armée de Cresus étoit forte en cavalerie, s'avifa de lui opofer des chameaux, dont les chevaux ne peuvent fentir l'odeur, & par cette ruse toute la cavalerie de Crefus fut mife en defordre, qui fe comuniqua facilement dans le refte de fon armée. Après ces exploits Cirus resta dans l'Afie mineure juf qu'à |