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RAN.

FERRERO- Capitaine de Cavalerie, & obtint en 1705. le Régiment de MASSE- la Reine Cavalerie, à la tête duquel il fe diftingua aux batailles d'Almanza, de Saragoffe, de Villaviciofa, d'Algueyra, &c. Le Roi, qui l'avoit fait en 1709. Brigadier de fes Armées, & Chevalier de la Toifon d'or, le fit fur le champ de bataille de Villaviciofa, Maréchal de Camp, & l'envoya porter à la Reine, l'agréable nouvelle de cette victoire. Ce qui joint à fes fervices, lui fit doner, à la recomandation de la Reine, à laquelle il avoit l'honeur d'apartenir, la permiffion de garder fon Régiment, quoiqu'il fut Officier Général. Il fut fait en 1719. Lieutenant Général des Armées du Roi, qui le noma en 1721. Gentilhomme de fa Chambre, avec exercice, Capitaine de la Compagnie des Gardes Efpagnols-Halbardiers en 1724. & enfin Capitaine Général de fes Armées, au mois de Septembre 1734.

Le Prince de Mafferan avoit épousé en 1712. Jeanne Irene Caraccioli, fille aînée de Carmin Nicolas Caraccioli, Prince de San-Buono, Duc de Castel-Sangro, Grand d'Espagne, Viceroi du Perou, & ci-devant Ambaffadeur à Rome & à Venife, & de Conftance Ruffa, fille de François, IV. Duc de Bagnara. La Princeffe de Mafferan, qui étoit Dame du Palais de la Reine, mourut en 1721. laiffant trois enfans de chaque fexe. L'aîné eft VICTOR-A ME'-PHILIPE de Mafferan, Marquis de Crevecœur, qui eft actuellement Colonel de Cavalerie, Brigadier des Armées du Roi, depuis le mois de Septembre 1734. & exempt dans les Gardes duCorps. Voyez fes freres & fœurs dans la Table Généalogique.

ROIS DE
САРРА-

DOCE.

L

CHAPITRE XI I.

Des Rois de Cappadoce.

A CAPPADOCE, païs d'Afie fitué entre la Cilicie l'Armenie, la Colchide, le Pont Euxin, la Paphlagonie, & la Galatie, a eu des Rois particuliers dès la fin de l'Empire des Babiloniens. On eft redevable à Diodore de Sicile de nous en avoir laiffé la fuite, & quoique cet Auteur ne nous parle point de leur dépendance de ceux de Perse, il est affez probable, qu'ils en devinrent tributaires après les victoires de Cirus. Strabon ( Liv. 12.) nous aprend que la Cappadoce payoit un tribut annuel de 1500 chevaux, de 200 mulets, & de 5000 brebis. Il ajoute que les Perfes la diviferent en deux Satrapies. Ce qui eft contraire au récit de Diodore, & au témoignage de Xenophon, qui dit, que Cirus après avoir vaincu les Cappadociens leur laiffa leurs Rois.

Le plus ancien, dont on ait conoiffance, eft de PHARNACES, qui époufa Atoffa, fœur de Cambifes, pere de Cirus, au raport de Diodore de Sicile, (in Eclogis. Liv. 31.) Xenophon, Liv. 4. l'apelle ARIBEE, & dit qu'il fournit aux Affiriens dans la guerre contre Cirus, fix mille chevaux, & trente mille fagittaires, & qu'il fut tué par les Hircaniens de l'armée de Cirus, qui à fon retour de Lidie foumit toute la Cappadoce, où il laiffa cependant regner probablement comme tributaire PÆDAGAMUS, fils d'Aribée, ou de Pharnacès, auquel fucceda fon fils SMERDIS, pere d'ATAMNAS, que Ctefias apelle ARTAMNES, & Satrape de Cappadoce. Celui-ci fut illuftre par fa valeur. Il fe chargea fous le regne de Darius, dont il cultiva toujours l'amitié,de la guerre contrelesScithes;s'en aquita avec fuccès, & délivra des chaînes Marfagetes frere du Roi, qu'il avoit injuftement fait emprifoner. Le mérite de fon Als ANAPHAS I. le fit choifir pour remplacer Intaphernes, un des 7. Seigneurs Perfans, qui s'étoient défait des Mages, & lequel avoit été tué dans l'exécution de cette en

I.

Table

X X I.

I I.

ROIS DE treprise. Il fut ayeul par fon fils du même nom que lui, CAPPA- d'un très-brave Prince nomé DATAMES. Celui-ci

DOCE.

IX.

3644. du monde avant J.C.

ayant été tué dans une bataille par les Perfes, laissa le Royaume à fon fils ARIAMNES, qui le poffeda 50 ans. Ariamnès avoit deux fils, qui s'entre-aimerent toujours fort tendrement, & qui regnerent en Cappadoce. L'aîné fut ARIARATES I. qui s'étant joint aux Perfes dans l'expédition d'Egipte, y aquit beaucoup de gloire & s'en retourna comblé d'honeur & de préfens par le Roi Ochus. Quoiqu'il eut deux fils, il leur préfera fon frere OROPHERNES, ou HOLOPHERNES pour fon fucceffeur. Celui-ci n'ayant point d'enfans, adopta fon neveu ARIARATHES II. qui, au raport de Diodore de Sicile. Liv. 18. fe maintint dans la poffeffion de fes Etats, pendant qu'A3668. lexandre fubjugua la Perse, & s'ocupa à d'autres expéditions, qui l'empecherent de fonger à lui. *

360.

X. 3653.

X I.

XII.

3689.

Après la mort d'Alexandre,fes fucceffeurs ne voulurent point foufrir que la Cappadoce fut hors du joug des Macedoniens. Perdiccas y entra avec une groffe armée. Ariarathes s'étoit difpofé à le recevoir, ayant une armée de 30 mille hommes de pié, & de 1500 chevaux; mais ayant eu le malheur d'être défait, & de tomber entre les mains de fes ennemis; Perdiccas le fit crucifier avec fes principaux Oficiers, & mit Eumenes en poffeffion de la Cappadoce. Plut. in Eumene. Ariarathes avoit laiffé un fils nomé comme lui, ARIARATHES. Il s'étoit retiré en Armenie, du monde où avant J. C. ayant apris la mort de Perdiccas & d'Eumenès, & voyant Antigone & Seleucus ocupez à d'autres guerres, 315. entra en Cappadoce avec les troupes, qu'Ardoate Roi d'Armenie lui fournit, défit Amintas Général des Macédoniens, qui perdit la vie dans le combat, & recouvra le XIII. Royaume de fes ancêtres, qu'il laiffa à fon fils ARIAM3720 NES II. Justin liv. 27 ch. 3. Papelle Artamenes. Celui-ci fit du monde, alliance avec Antiochus Theos Roi de Sirie, dont il fit avant J. C.

284.

il

Q. Curce, liv. 3. ch. 4. dit néan- | dans le même Q. Curce, Liv. X. ch. 10. moins que ce Conquerant fe rendit maî- qu'après la mort d'Alexandre, on chartre de la Cappadoce, & qu'il en dona legea Eumenès de défendre la Cappadoce, gouvernement à Abiflementas; mais il jufqu'à Trapezunte, & de faire la guerre faut croire que ce Gouverneur ne s'y à Ariarathès, qui étoit le feul qui refusa maintint pas long-tems. Car nous lifons de reconaitre l'Empire des Macédoniens.

époufer

dant dix ans. A celui-ci, fuccéderent l'an 1273. fes ne- MILA N-
veux, NAPPE, & FRANÇOIS de la Tour, fils de Pagan. VISCONTI
Leur conduite violente & tyranique les rendit odieux, &
caufa leur perte avec la ruine de la grandeur de leur Maison.
L'Archevêque de Milan, Othon Visconti, se mit à la tête
des mécontens, & après avoir été six fois vaincu fans perdre
courage, il gagna, l'an 1277. une bataille, dans laquelle
François de la Tour perdit la vie, & fon frere, la liberté
avec la Principauté de Milan, qu'Othon fit entrer dans la
Maifon des Visconti.

On ne peut difconvenir, que le nom de Visconti, ne foit dans fon origine un nom de dignité, car les Comtes de Milan, qui étoient ordinairement les Archevêques, avoient fous eux des Vicaires ou Vicomtes établis par les Empereurs, tant pour les foulager dans l'administration de la juftice, que pour contrebalancer leur autorité. Cette dignité ayant été continuée plufieurs années dans une même famille, le nom de Visconti ou Vicomtes, d'un titre d'Ofice, devint un furnom de famille, comme on en voit d'autres exemples *.

Im-Hoff, familles d'Ita

Si l'on en croit Galvain Flamma, & Bernardin Corio la famille des VISCONTI tire fon origine de Didier, Roi des Lombards, par un fecond fils, qu'ils lui donent, & qui eft nomé Afprand par l'un, & Everard par l'autre. De ce Prince ils font décendre FACE ou BONIFACE, Comte d'Angueria ou d'Angleria. Mais ceux, qui en matiere de Généalo- lie. gie, ne fe contentent pas de conjectures, & veulent des preuves certaines, s'en tienent à ce Comte Boniface, qui de Gille, fille du Comte Adelbert, eut deux fils, AzON & ERIPRAND Ou Aliprand. Le premier fut, fuivant Jerôme Biffeo, Marquis & Comte Milan, en l'année 1033. & l'autre fon Vicaire ou Vicomte. C'est de celui-ci que décend la Maison Visconti. Son fils OTHON I. lui fuccéda l'an 1065. dans fa dignité. Le Corio & Merula, difent qu'il fuivit Godefroi de Bouillon, dans la Terre-Sainte, & qu'ayant tué un Sarafin de Milan. nomé Volux, il lui aracha un heaume, fur lequel on voyoit en cizelure, un Serpent, qui dévoroit un enfant, ce qui fut l'origine des Armes des Visconti; mais Triftan Calchus,

* La Maifon de Stuart & celle de Butler, ont confervé, par exemple, le nom des dignitez de leurs ancêtres.

Corio Hift

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ROIS DE époufer la fille Stratonice à fon fils. Il dona retraite dans fes
CAPPA- Etats à fon beau-frere Antiochus-Hierax, chaffé

DOCE.

XIV.

: 190.

T. Live,

1. 38.

par Seleucus Callinicus; mais Hierax craignant, ou foupçonant des embuches fe retira. Il affocia à la Royauté fon fils ARIARATHES IV. qui regna feul après la mort de fon pere, & laiffa en mourant les Etats à fon fils ARIAX V. RATHES. V. qui étoit encore fort jeune. L'alliance que 3814. celui-ci fit avec Antiochus le Grand, en époufant fa fille du monde, Antiochide, l'engagea dans la guerre, que le Roi de Sirie avant J. C. eut contre les Romains. Après la défaite de fon beau-pere, il envoya des Ambaffadeurs à Rome, pour demander pardon au Sénat, de ce qu'il avoit été obligé de fe déclarer contre les Romains, en faveur de fon beau-pere. On le lui acorda, mais après l'avoir condamné à payer, pour expiation de fa faute, deux cent talens, c'est-à-dire 200 mille écus. Dans la fuite le Sénat lui en remit la moitié, à la priere d'Eumenès fon gendre, & il fut admis avec tout fon peuple dans l'alliance des Romains. Depuis ce tems-là, il fuivit fidélement leur parti, & les aida dans la guerre contre Perfée Roi de Macedoine. Etiene de Bizance dit que la ville d'Ariarathie fut bâtie par un Ariarathes, gendre d'Antiochus, ce qui peut être atribué, ou à cet Ariarathes dont nous parlons, ou à fon pere; ayant tous deux été gendres, l'un d'Antiochus Theos, l'autre d'Antiochus le Grand. On ne fçait pas auffi auquel des Ariarathès se doit atribuer la puérile entreprise de fermer l'embouchure de la riviere de Melas * dans l'Euphrate, entreprise, qui lui causa de la honte, par fon peu de fuccès & beaucoup de domages dans la Cappadoce par le débordement que cauferent les digues en fe rompant. Les Galates, qui habitoient dans la Phrygie, foufrirent beaucoup de pertes par ce débordement, & voulurent en être indemnifez. İls demanderent 300 talens à ce Roi de Cappadoce, & prirent pour juges les Romains, dont on ignore la décifion. Il fallut auffi qu'il dédomagcât les Ciliciens, qui firent des pertes, lorfque la riviere de Carmale, qu'il avoit

Mazaea, réfidence des Rois de Cappadoce étoit fituée fur cette riviere, fous la montagne d'Argée. Elle fuivoit les loix de Charondas expliquées par un

Chantre, que l'on choififfoit pour cette
fonction. Strabon, liv. 12. Baile, Dia.
Crit.

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