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SAUL, fils de Cis, de la Tribu de Benjamin, fut celui que Dieu choifit pour premier Roi de fon Peuple, & cela d'une maniere extraordinaire. Saül cherchoit les âneffes de fon pere, il s'adreffa, pour en avoir des nouvelles, au Prophete Samuel, qui lui dit, non-feulement que fes âneffes étoient retrouvées, mais qu'il alloit encore être le Chef de tout Ifraël. Il le facra, & le prefenta au Peuple, qui l'agréa. Il étoit d'une taille avantageufe, à laquelle il joignit ce courage & cette grandeur d'ame, qui doivent diftinguer les Rois; il fe met en campagne,ataque & bat les Ammonites, les Philiftins, les Amalécites, les Moabites & les Iduméens. Mais la témérité, qu'il eut de porter la main à l'encenfoir, en ofrant lui-même un facrifice, au lieu d'atendre le Prophete Samuel, & la faute qu'il fit en épargnant, contre l'ordre exprès du Seigneur, Agag, Roi desA malécites, avec ce qu'il y avoit de plus gras dans leurs troupeaux, fous prétexte d'en faire un facrifice, le firent reprouver de Dieu. Le malin esprit le faifit & l'agita horriblement. Il n'y eut que David qui put moderer fes accès, par le fon de fa harpe, dont il joüoir fort bien. Enfin David fut élu lui-même secretement, & devint le gendre de Saül. Cette qualité, & le foin qu'il prenoit de se rendre utile & agréable à fon beau-pere, ne le garantirent point de fa haine. Saül jaloux des loüanges, que tout le peuple donoit à David, après la défaite du géant Goliath, chercha plufieurs fois à le faire périr; de forte qu'il fut obligé de fe cacher. Il en coûta la vie au grand Prêtre Achimelec, pour lui avoir doné retraite. Saül le fit périr avec 85 Prêtres. Il périt peu après lui-même dans une bataille contre les Philistins l'an 2949, avec trois de fes fils; l'aîné, favoir JONATHAS, laiffa un fils nomé MEPHIBOSETH, que David, en confideration de fon pere, dont il avoit été ami, traita avec beaucoup de diftinction.

Les Tribus, à l'exception de celle de Juda, demeurerent fous l'obéiffance d'ISBOSETH, quatriéme fils de Saül; ce qui caufa une guerre civile, dans laquelle les troupes de David eurent l'avantage. Elle dura fept ans & demi, & finit par la défection d'Abner, homme de cœur, auquel

Ifbofeth

ROIS DU
P.DE DIEU.
Table 111.
& IV.
I.

Ros.

Pan du M.

2909.

Rors quis de Toscane; & étant à la tête d'une nombreuse armée, D'ITALIE. à laquelle tout céda, il s'avança jufqu'à Rome, où il fe fit couroner Empereur. Son bonheur ne fut pas de durée, il fe laiffa furprendre dans Verone par Bérenger, qui lui fit crever les yeux, & le renvoya en Provence. Après cela Bérenger alla à Rome, & fe fit couroner Empereur par le Pape Jean IX. mais il ne fut pas fitôt forti de Rome, que ce Pontife manda Lambert pour lui redonner l'Empire; & ayant fait déclarer dans un Concile tenu à Ravenne, le Couronement de Bérenger nul, fit confirmer celui de Lambert. Bérenger ne s'en tint pas à une pareille décision: il continua de retenir le Royaume d'Italie, où la mort de Lambert, affaffiné en 910. à la chaffe, par Hugues Comte de Milan le laiffa fans Compétiteur, jusqu'à l'an 922. que les Italiens confpirerent contre lui. Ils apellerent RAOUL, Roi de Bourgogne, qui vainquit le 28. Juin 922. près de Plaifance, fon Concurrent, auquel il ne refta que Verone. Bérenger pour fe venger apella en Italie les Hongrois, qui ravageoient alors l'Allemagne & qui facagerent Mantouë, Brefée, Bergame, & réduifirent en cendres Pavie. Ces malheurs ne fervirent, qu'à le rendre plus odieux à fes Sujets, qui l'assasfinerent dans Verone l'an 924. Ou 925.

RAOUL abandoné peu après des Italiens, qui fe donerent à Hugues Comte d'Arles, n'entreprit point de les fixer, & fe retira en 926. dans fon Royaume de Bourgogne Tranfjuranne.

HUGUES n'éprouva pas les Italiens plus conftans en fa faveur. Ils rapellerent en 934. Raoul, qui s'étant accomodé avec Hugues, ils inviterent ARNOUL le Mauvais, Duc de Baviere, à venir prendre la Courone. Ce Prince accepta leur ofre, & vint en Italie. Mais Hugues le rechaffa en Allemagne ; & pour s'afermir fur le Trône, il s'affocia fon fils LOTHAIRE; précaution qui fut affez inutile contre l'humeur des Italiens ennemis du repos: Bérenger, Marquis d'Yvrée, fils d'Adelbert & de Giféle de Frioul, s'étant foulevé en 945. avec le fecours de Herman, Duc de Souabe, tout fe déclara contre Hugues, qui céda la Courone à son Compétiteur, & fe retira en Provence, où il fe fit Moine.

Rors

Le peuple conferva cependant le titre de Roi à Lothaire, qui mourut en 950. & dont la fille Emme époufa Lothaire D'ITALIE. Roi de France.

BERENGER II. refté paisible poffeffeur du Trône, voulut, pour affûrer la Courone dans fa famille, contraindre Adelaide, veuve de Lothaire, d'époufer fon fils ADALBERT, qu'il s'étoit affocié. Il la prit dans Pavie, & l'envoya prifoniere dans le Château de Garde, d'où cette Princeffe ayant trouvé moyen de fe fauver, elle apella à fon fecours Othon I. Roi de Germanie, qui la délivra,l'époufa l'an 952. & étant entré par ce mariage dans les droits, que fa femme avoit fur Pavie, il reprit cette ville, & repaffa en Allemagne avec fa nouvelle épouse, laiffant Conrad Duc de Loraine pour continuer la guerre contre Bérenger. Celui-ci vaincu & dépouillé par Conrad, eut recours à la clémence d'Othon, qui lui rendit fes Etats, bienfait dont il fe montra peu reconoiffant. Il entra dans une ligue avec les Hongrois contre Othon, qui, victorieux de fes ennemis, repaffa en Italie l'an 964. prit Bérenger, & le relegua avec fa femme à Bamberg: puis s'étant fait couroner Empereur à Rome, il repaffa les

Monts.

Adelbert & Gui, fils de Bérenger, fe mirent de nouveau en campagne, après le départ de l'Empereur. Gui porta le premier la peine de fa témérité, ayant été tué en 965. dans une bataille, que lui livra le Duc Burchard Lieutenant de l'Empereur, & Adalbert qui en hazarda une autre, & la perdit, en mourut de chagrin l'an 966.

§. VII. L'Italie paffa de cette maniere fous la domination des Rois de Germanie, qui ufurperent en même tems le titre d'Empereur fur les Princes François de la race de Charlemagne, à qui l'un & l'autre apartenoit. L'éloignement des Empereurs Germaniques, & les divifions, qui s'éleverent entre le Sacerdoce & l'Empire, ne leur laifferent dans la fuite, qu'une ombre de fouveraineté fur l'Italie. Les Papes furent en profiter, pour s'affurer de la Souveraineté de Rome, & de tout l'Etat Ecléfiaftique. La plupart des Villes fuivirent cet exemple. Les unes s'érigerent en Républiques, comme Florence, Pife, Luques, Genes, & les autres fe

Rois

foumirent à l'autorité de ceux qui fe trouverent, dans ces tems D'ITALIE. de troubles, le plus en état de les défendre & de les proteger. Les Empereurs d'un autre côté, pour s'atacher les Comtes ou Gouverneurs, laifferent à la plûpart leurs Comtez en Souverainetez, contens d'en conferver l'homage à l'Empire. Voilà l'origine de plusicurs Principautez & Maisons fouveraines en Italic.

CHAPITRE II.

P. DE DIEU

2972.

2981.

enleva Berfabée, femme d'Urie, & fit périr fon mari l'an ROIS DU 2969. Le Prophete Nathan, par une ingénieufe parabole, lui fit concevoir de l'horreur de fon peché, qu'il éfaça par fes larmes. La mort du Prince qui naquit de Berfabée, le meurtre d'Amnon, fils aîné de David, tué dans un feftin par fon frere Abfalon, pour venger l'afront fait à fa fœur Thamar; la révolte de ce même Absalon, & la fin tragique de ce fils rebelle, dont David fut inconfolable, peuvent être regardez comme autant de punition de fon crime. Sentant aprocher la fin de fes jours il voulut affurer la courone à fon fils Salomon,& par le confeil de Berfabée, il le fit reconoître l'an du monde 2989 pour fon fucceffeur, contre les prétentions & les deffeins d'Adonias, & mourut l'année fuivante, âgé de 70 ans, dont il en avoit regné 7 ans à Hebron, & 33 fur tout Ifraël. Il fut en même tems grand Roi, grand conquerant, & grand Prophete, homme enfin felon le cœur de Dieu, comme il le nome lui-même.

ADONIAS, Voyant fes deffeins prévenus, eut recours à la foumiffion, & obtint fa grace de Salomon ; mais lui ayant fait demander par Berlabée la permiffion d'épouser Abifag, jeune Sunamite d'une excellente beauté, qui avoit été donée au Roi fon pere pour l'échaufer dans fa vieilleffe, Salomon, qui conut fes intentions, le fit tuer.

SALOMON, comença fon regne, par exécuter les ordres de fon pere, en fe défaifant de Joab & de Semeï, & de tous ceux qui en pouvoient troubler la tranquilité. Il époufa la fille du Roi d'Egipte, fortifia Jerufalem, & ayant demandé à Dieu la fageffe, il l'obtint, & avec elle les richeffes, & une conoiffance parfaite de toute la nature. La premiere marque éclatante qu'il dona de cette fagesse, fut dans le jugement célébre qu'il rendit en 2992, entre deux femmes, qui fe difputoient un enfant. La quatrième année de fon regne il comença à élever au Seigneur ce temple magnifique, qui fut la plus grande merveille, qu'ait jamais vû le Peuple d'Ifraël. Hiram, Roi de Tyr, ami de David & de Salomon, contribua d'une quantité extraordinaire d'or, d'argent, de cédre, pour être employé à ce grand ouvrage, qui fur

D

achevé

I I I.

2990.

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