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nomé Hophrach dans Jeremie. Celui-ci fut fort heureux pendant les premieres années de fon regne, il ataqua l'île D'EGIPTI. de Cypre, prit la ville de Sidon, & se rendit maître de la Phenicie & de la Palestine. La révolte des Cirenéens, fut le terme de fon bonheur; la défaite de l'armée qu'il envoya contre eux, dona ocafion aux Egiptiens de le foulever. Amafis, qu'il envoya pour ramener ces rebelles, en fut falué Roi & acepta cet honeur. Apriès à cette nouvelle envoye Paterbemis un de fes oficiers, & l'un des principaux Seigneurs de la Cour pour arrêter Amafis, & le lui amener; mais cet oficier n'ayant pû exécuter ce projet, le Roi le traita de la maniere la plus indigne; il lui fit couper le nez & les oreilles; cruauté qui lui aliena le reste des Egiptiens, & la revolte devint générale. Nabucodonofor contre lequel il s'étoit ligué avec Sedecias Roi de Juda, profita de ces troubles pour fe vanger. Il entra en Egipte, l'an 3433, la fubjugua, & après avoir chargé fon armée de dépouilles, il fit un acomodement avec Amafis,lui confirma la poffeffion du Royaume, & reprit le chemin de Babilone. Alors Apriès fortant du lieu de fa retraite, prit à fa folde une armée de Cariens, d'Ioniens & d'autres étrangers, marcha contre Amafis, lui livra bataille près de Memphis; mais ayant été batu, & fait prifonier, il fut mené à Saïs & étranglé dans fon palais, l'an 3435.du monde & 569.avant J. C. AMASIS paifible poffeffeur d'Egipte,mit fes foins à la décorer de rares monumens, à reformer les loix de l'Etat, & à retablir la police & la difcipline. Il fit cette loix fi fage, que Solon imita depuis, & qui obligeoit chaque particulier d'aller déclarer tous les ans chez le Magiftrat, de quelle profeffion ou dequel métier il vivoit. Il rendit l'île de Cypre tributaire: Sur la fin de fon regne qui fut de 44 ans, Cambife Roi de Perfe entra en Egipte, & prit Pelufe pendant que PSAMMENITE qui avoit fuccedé à fon pere, raffemblait fes forces pour s'opofer aux Perfes. Il leur livra bataille, fut défait, affiégé & pris dans Memphis où il s'étoit retiré l'an 3480. Le fier vainqueur le fit loger dans un fauxbourg, & pour l'humilier, il envoya la Princeffe fa fille en habit d'efclave, avec quelques autres filles des plus confidérables de la Cour en pareil équipage, puifer de

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avant J. C..

Rors l'eau fur une montagne, où elles ne pouvoient aller fans D'EGIPTE. être aperçues de Pfammenite, qui entendit les cris de fa fil

IV. Etat

de l'Egipte fous les Rois de

Perfe.

448.

avant J. C.

le fans en paroître émeu. Il vit avec la même constance, son fils que l'on conduifoit avec deux mille Egiptiens, la corde au col & un frein dans la bouche, pour être immolez ; mais ayant aperçu un de fes amis, homme riche, qui étoit obligé de demander l'aumône, il ne put retenir fes larmes. Cambise lui en envoya demander la raison; il répondit que les douleurs extrêmes étoient muettes, & qu'il n'avoit pas affez de larmes pour déplorer fes malheurs domestiques; mais que l'affliction d'un ami lui avoit paru mériter quelques larmes. Cambise parut fenfible à fa douleur, il voulut sauver la vie à fon fils; mais on l'avoit déja fait mourir. Herodote dit que Pfammenite fut traité honorablement par Cambife; mais qu'ayant tenté d'exciter quelques troubles, le Perfan le contraignit à boire du sang de taureau dont il mourut à l'heure même.

CAMBISE maître de l'Egipte, y établit, en la quittant, pour Gouverneur un certain Ariandez. Elle demeura près de 164 ans, fous la domination de Perses. Dans cet interval, les Egiptiens firent quelques tentatives pour leur liberté. La premiere fut l'an 3544, fous Artaxercès I. Ils proclamerent INAROS Roi de Libie & fils de Pfammenite. Ce Prince avec le fecours des Athéniens qui étoient alors dans l'île de Cypre, avec une flotte de 200 vaisseaux, batit par terre & par mer, les armées Perfiennes; mais ayant été enfuite défait & pris, l'an 3550, dans Biblos par Megabize Général du Roi de Perfe, la mere d'Artaxercès le fit pendre l'an 3556. La victoire de Megabize remit l'Egipte fous la puiffance des Perfes, dont AMYRTHÉE, l'afranchit prefque toute entiere, l'an 3580. La Perfe étoit alors gouvernée par Darius-Nothus, dont le fils Artaxercès II. fit d'inutils éforts pour la faire rentrer fous fon obéissance. NEPHERITES fucceda à Amirthée, l'an 3596. Ce fut lui qui envoya cent galeres, avec une grande quantité de blé au fecours des Lacédémoniens, qui faifoient la guerre aux Perfes dans l'Afie Mineure.

588. ACORIS qui lui fucceda en 3616, regna 12 ans, dans des avant J.C. guerres continuelles contre les Perfes. Après fon fucceffeur PSAMMUTIS,

DE GONZA

GUE

Roi Louis XII. pour se l'atacher, le fit Chevalier de fon MAISON Ordre de faint Michel, & lui dona en 1503. le comandemens des troupes Françoises en Italie, avec 12. mille écus d'apointemens. Gonzague les conduifit dans le Royaume de Naples, & leur fit paffer le Gariglian à la vûë de l'armée enemie, comandée par le grand Capitaine Gonzalez ; mais dès ce jour même, les Capitaines François concurent des défiances de fa conduite, parce qu'il avoit laiffé échaper l'ocafion de défaire entierement les enemis, & de reconquérir le Royaume de Naples. On l'acufa même d'intelligences fecretes avec Gonzalez, & fe voyant fufpcct, il feignit une maladie pour avoir sujet de se retirer. Le Pape Jule II. le fit Gonfalonier de l'Eglife, & étant entré dans la ligue de Cambrai, contre les Vénitiens, il se trouva en 1509. à la bataille de Gierra-d'Adda. Peu après étant campé à Ifola-della-Scala, il se laiffa surprendre par la garnifon de Legnano, fous la conduite de Lectio Malvezzi, & fa troupe fut défaite. Il fe fauva, & se cacha fi heureusement dans un champ de menu grain, qu'on ceffa de le chercher; mais un payfan, auquel il s'adressa pour avoir un guide, qui le conduisît à Verone, le reconut & le trahit. Il fut pris & mené prifonier de guerre à Venise, dans le Palais de faint Marc. Le Sénat ayant perdu dans le même tems le Comte de Petigliano fon Général, jetta les yeux fur le Marquis, pour le mettre à la tête des armées de faint Marc, il étoit très-capable de comander l'armée Vénitiene : d'ailleurs il étoit bon d'aquerir un tel Allié, parce que fituation du Mantoüan rendoit fon Etat d'une grande importance dans les guerres de Lombardie. Le Doge Lore dano propofa lui-même au Marquis de devenir le Général de ceux, dont il étoit le prifonier, & il orna fa propofition de tous les difcours flateurs, que les Vénitiens favent si bien mettre en œuvre pour engager les Oficiers étrangers, qu'ils fouhaitent d'atirer à leur fervice. Loredano ne laiffa pas néanmoins de lui infinuer, que comme il avoit déja quité une fois le service de la République, il étoit à propos, pour obliger quelques Sénateurs trop défians à fe taire, qu'il daignât doner une espece de caution, de la durée du fecond engagement: que le Doge, & toutes les perfones

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DE

elle

MAISON équitables du Gouvernement avoient trouvé cependant que la fimple parole d'un Souverain comme lui, étoit une sûreté GONZA- plus que fufifante. GUF. Le Marquis de Mantouë impatient de fortir de fa prifon, promit au-delà de ce qu'on lui demandoit, & fans faire atention à quels engagemens il alloit manquer, il envoya fur le champ chercher fon fils à Mantoue, pour le metre en ôtage à Venife. Mais la Marquise de Mantouë Princeffe de la Maison d'Eft, étoit de ces femmes (dit l'Auteur de la ligue de Cambrai, dont je copie ce récit) qui ont une déférence aveugle pour la volonté de leurs maris, lorfqu'elle fe trouve conforme à leur fentiment, mais qui foumettent à leur jugement cette volonté, quand elle fe trouve opofée à ce qu'elles veulent faire. Son mari faisant une action, qui ne témoignoit ni fermeté ni courage fe crut quite de la fubordination, & difpenfée de l'obéiffance. Elle refufa donc de livrer fon fils, pour fervir de fceau à un Traité qu'elle n'aprouvoit point. Louis de Fermo, chargé de la comiffion de fon mari, ne lui raporta de Mantoue, qu'une exhortation à foufrir fon malheur en Souverain, & à ne pas fe laiffer féduire aux fentimens des prifoniers de guerre vulgaires, que l'ennui & l'efpérance téméraire des avancemens, qui les atendent au fortir de la prifon, difpofent à fuivre inconfidérément les voyes les plus équivoques, quand elles peuvent les mener à la liberté. Il obtint fa liberté à la recomandation du Sultan Bazajet II. fon ancien ami. Les Vénitiens lui perfuaderent qu'il la devoit aux bons ofices du Pape, & le lui envoyerent; de forte que prévenu de cette idée, il n'eut pas de peine à renoncer à fes alliances, pour accepter le comandement de fes troupes. Cefar Campana dit qu'il le refufa à caufe de fes infirmitez, & il mourut neuf ans après, laissant d'Isabelle d'Est, trois Princes d'un mérite diftingué. HERCULE qui étoit le fecond, fut Evêque de Mantouë à l'âge de quinze ans, par la résignation de fon oncle Sigifmond, & créé Cardinal à vingt-deux ans, en 1527. par le Pape Clement VII. il fut auffi Archevêque de Tarragone. Pendant la minorité de fes neveux, Ducs de Mantouë, il gouverna l'Etat pendant feize ans, avec autant de prudence que de

dédomagé par douceur, fans abandoner le foin de l'Eglife. MAISON Il mourut le 2. Mars 1563. au Concile de Trente, où DE il préfidoit comme Légat du Pape.

Ses deux freres FREDERIC & FERDINAND firent chacun une branche, le dernier fit celle de GUASTALLA, & le premier continua la branche aînée, qui fut décorée en sa persone du titre de Duc.

GONZA

GUE.

F

Branche des Ducs de Mantouë.

2

REDERIC Gonzague fuccéda à fon pere à l'âge de dix-neuf ans, & la même année il fut créé Capitaine Général de l'Eglife par Leon X. mais comme ce Pape étoit allié de Charle-Quint contre le Roi François I. dont il avoit reçu l'Ordre de faint Michel, il n'accepta cet emploi qu'après avoir renvoyé le Colier de cet Ordre à M. de Lautrec. Il alla avec Profper Colonne à la conquête du Milanez, & y donna dans cette expédition des marques d'une grande valeur & d'une prudence au-delà de fon âge. Il entra depuis dans la ligue des Princes d'Italie, contre Charle-Quint, pour la délivrance de Clement VII. mais peu après il renonça à fes engagemens, & fe réconcilia avec l'Empereur, avant même que ce Prince eût fait la paix avec le Pape. Quelque tems après l'Empereur étant venu à Mantouë, où Frederic le reçut avec la magnificence digne d'un Hôte auffi illuftre, il lui dona, l'an 1530. le titre de Duc. Charle, qui vouloit s'atacher Frederic ajoûta à ce titre un nouveau bienfait. Le Marquifat de Montferrat étant venu à vaquer l'an 1533. par la mort de Jean-George Paléologue, le dernier de fa Maison, l'Empereur prit le fequeftre de cet Etat, & l'ajugea en 1536. au Duc de Mantouë, qui avoit époufé la niéce du dernier Marquis, fans avoir égard aux demandes du Duc de Savoye, ni à celles du Marquis de Saluces, qui y formoient des prétentions. Frederic mourut âgé de quarante ans, le vingt-huit Juin 1540. Outre cinq enfans légitimes, il en laiffa un naturel, nomé ALEXANDRE GONZAGUE, qui

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I.

1530

Table

II.

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