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GUE.

riage & le gouvernement de Champagne, qu'on lui dona, MAISON furent de nouveaux liens, qui l'atacherent aux intérêts de la DE France. Il fervit utilement les Rois Charle IX. & Henri III. GONZA dans les guerres contre les Religionaires, & fut fait Chevalier de l'Ordre du faint Efprit à la premiere promotion du 31. Décembre 1578. Les Ligueurs l'engagerent depuis dans leur parti: mais il le quita bientôt, & fut des premiers à reconoître le Roi Henri IV. qui l'envoya en 1593. Ambadeur à Rome pour obtenir fon abfolution. Il ne put réüffir dans fes négociations. Etant de retour en France, il fit tous fes éforts pour empêcher les Efpagnols de prendre la ville de Cambrai, où il fit même entrer le Duc de Rhetelois fon fils pour la défendre. Il aprit la perte de cette place avec chagrin, & peu après il mourut à Nefle, de diffenterie, l'an 1595. à l'âge de cinquante-fix ans. Ce Prince (dit M. de Thou 1. 113.) avoit l'ame grande, & étoit trèsprudent, mais d'une prudence trop lente, & trop circonfpecte pour notre nation. Il paffoit auffi pour un homme trop exact & trop atentif à tout. Au refte il étoit droit & reglé dans fa conduite, humain, poli, magnifique, jaloux de fon honeur & de fon rang. On a crû affez communément, ajoûte cet Hiftorien, que le chagrin avoit auffi contribué à fa mort. On avoit raporté au Roi, que le Duc outré de la prife de Cambrai, s'étoit écrié, lorsqu'il en aprit la nouvelle, qu'il étoit honteux qu'on ocupât l'armée du Roi en Franche-Comté à la picorée, & que la Cour s'amufat tranquilement à Lion, à des bals & à des fpectacles, tandis qu'on laiffoit prendre lâchement le plus ferme boulevard de notre frontiere. Henri IV. n'avoit pû s'empêcher à cette ocafion de lâcher un mot piquant contre ce Seigneur, & ce trait, dit-on, lui porta la mort dans le cœur. Thou l. 113.

VIII.

Son fils CHARLE I. Gonzague fut un des plus grands Princes de fon tems. Après avoir parcouru diférentes Cours de l'Europe, il fe rendit en 1602. en Hongrie, où il fe fi- 1627. gnala contre les infidéles, furtout au fiége de Bude, où il fut bleffé d'un coup de moufquet à l'épaule gauche le 22. Octobre 1602. Il fut envoyé l'an 1608. Ambassadeur d'Obédience auprès du Pape Paule V, & employé par le Roi

il

ROIS piration contre la vie de fon mari, qui l'ayant découverte, D'EGIPTE. la repudia & la relegua dans la haute Egipte. Après cette féparation, il époufa fa fœur Arfinoe, felon la criminelle coûtume des Perfes & des Egiptiens, parmi lefquels, depuis le tems de Cambifes, ces fortes de mariages incestueux étoient fort comuns. Il l'aima toujours uniquement,q uoique plus âgée que lui, & après fa mort arivéé l'an du monde 3756, & 248 avant J. C. il lui fit tous les honeurs qu'put imaginer, il dona fon nom à plufieurs villes qu'il fit bâtir, & éleva des obelifques à fa mémoire. Il lui furvêcut peu & mourut dans la 63 année de fon âge, ayant regné 38 ans, Il bâtit quantité de villes nouvelles, & en rebâtit beaucoup de vieilles, aufquelles il dona de nouveaux noms. De cette derniere efpece, il s'en trouve deux dans la PalesRelandi tine. Acé qu'il noma Ptolemais, & à préfent Acre, port faPaleftina meux fur cette côte, & à l'Orient l'anciene ville de Rabilluftrata. ba, qu'il apella Philadelphie. Parmi les autres monumens qu'il laissa de fa magnificence, le Juif Philon remarque beau canal qu'il fit faire depuis le Nil jufqu'à la mer rouge, dont Necos & Darius n'avoient pû venir à bout. Malgré les dépenfes prodigieufes qu'il fit,tant pour ces fortes d'ou-vrages, que pour l'entretien de deux flotes confidérables, & de fes armées, il fe trouva dans le tréfor après fa mort, 740 mille talens d'Egipte en efpéces. Auffi étoit il très-habile dans ce qui regarde les finances. C'est un des traits du portrait qu'en fait Appien, que fi d'un côté il étoit le plus magnifique de tous les Rois de fon tems, de l'autre il étoit le plus ap-pliqué & le plus habile à trouver les moyens d'amasser de quoi soutenir fa magnificence.

Le talent vaut mille écus.

In praf. ad

opera hif torica.

I I I. 3758 du monde, avant J. C. 246.

Justin, liv.

27. CI.

le

PTOLOMÉE III. furnomé Evergetes, ne fut pas plû-tôt fur le trône de fon pere, qu'il entreprit de venger la mort de fa foeur Bérénice; il déclara la guerre à Seleucus Callinicus Roi de Sirie, qui en étoit l'auteur; entre en Sirie, fait mourir Laodice, & foumit tout jusqu'à Babilone & au Tigre, & fe feroit rendu maître de tous les Etats de fon énemi, fi des diffentions domeftiques ne l'euffent rapellé dans fes Etats. Callinicus l'ataqua à fon tour, mais Evergetes demeura victorieux, ravagea la Sirie l'an 244 avant J. C. & retourna chargé de butin. Il emporta jufqu'à 40

D'EGIPTE.

mille talens d'argent, & une quantité prodigieufe de vafes Rois d'or & d'argent & de ftatues, jufqu'au nombre de 250, dont une partie étoit les idoles d'Egipte, que Cambifes avoit emporté en Perfe. Ptolomée gagna le coeur de fes fujets,en les rendant à leurs anciens temples: c'eft delà que lui fut doné par les Egiptiens le titre d'Evergetes ou Bienfaiteur.

En revenant de cette expédition, il paffa par Jerufalem, & ofrit au Dieu d'Ifraël un grand nombre de facrifices, Jofephe, pour lui faire homage des victoires, qu'il avoit rempor- contra Aptées fur le Roi de Sirie. Il recouvra Cyrene par fon maria- pien, ge avec Bérénice fille de Magas, & dona retraite à Cléomenes Roi de Sparte chaffé de ses Etats. Il mourut après un regne de 25 ans, aimé de fes fujets par fa douceur & fa modération. Il eurent lieu de le regretter bien d'avantage fous fon fils, l'un des plus méchans Rois, qui ayent gouverné l'Egipte.

*

I V..

221.

29. C. I.

Liv. 30.c.1.

C'étoit PTOLOMÉE IV. furnomé PHILOPATOR par antiphrase, parce qu'on prétend qu'il avoit employé 3783. le poison pour avancer les jours de fon pere. A ce premier du monde, parricide, qui fut fuivi du meurtre de fon frere Magas, il avant J. C. ajoûta bien-tôt celui de fa mere. Il viola dans la perfone du Koi Cléomene, les droits de l'hofpitalité, en le faisant Juftin, liv. metre en prison & comme s'il n'eut eu rien à craindre, il n'eut plus d'autre foin que de fe livrer aux plaisirs, abandonant le foin des afaires à Sofibius. Antiochus le Grand Roi de Sirie, voyant Philopator plongé dans la volupté, prit cette ocasion pour recouvrer la Sirie, s'avança en Celefirie, & prit Tyr, Ptolemais, Damas & Philadelphie. Ptolomée reveillé de fa léthargie, & arraché du sein de la volupté par le danger qui le menaçoit, fe met l'an 217 avant J. C. à la tête d'une bonne armée, livre bataille à fon énemi auprès de Raphia en Palestine & remporte une vic- Macch. toire ** qui le remet en poffeffion de la Celefirie & de la III. 1.

* C'est ainsi qu'il eft nomé dans Plutarque, qui ajoûte que Ptolomée prêt à le faire mourir, comuniqua fon deffein à Cleomene, qui lui répondit qu'il croyoit qu'il feroit plus avantageux au Roi de fe doner encore d'autres freres, fi la chofe étoit en fon pouvoir, que de fe priver du feul qu'il avoit.

** Polybe dit que la victoire panchoit en faveur d'Antiochus, qui avoit mis en fuite les éléphans de Ptolomée, lorfque Berenice, foeur de ce dernier, courant les cheveux épars tout autour de la bataille, encouragea les foldats par fes prieres, rétablit & fit gagner le combat.

Polyb. X.

MAISON Le Duc de Loraine, & Madame la Princeffe en formerent DE de leur côté fur le Montferrat, & fur la fucceffion mobiGONZA-liaire du Duc. Voyez Montferrat. Mais l'Empereur Jofeph

GUE.

a retenu le Mantouan, comme fief dévolu à l'Empire par la félonic du dernier Duc. Il ajugea feulement en 1709. au Duc de Loraine les éfets mobiliaires, qui lui étoient conteftez par le Grand Duc de Tofcane, & dont on dona une fixiéme partie à Dom CARLOS Gonzague, fils naturel du dernier Duc de Mantonë.

Table
III.

F

Branche de GUASTALLA.

ERDINAND Gonzague, frere puîné de Frederic, premier Duc de Mantouë, eft la tige de cette branche. Il comença dès fa jeuneffe à doner des marques de cette grandeur d'ame, & de cette valeur qui l'ont fi fort diftingué parmi tous les Princes de fon tems. Il fervit en Italie fous le Conétable de Bourbon fon cousin germain,. puis fous le Prince d'Orange, auquel il fuccéda dans le comandement des troupes qui afliégeoient Florence. Il comanda depuis avec fuccès les armées Impériales, tant en Italie que dans les Pays-bas, & acompagna l'Empereur dans fes expéditions de Hongrie & d'Afrique. L'Empereur le fit Chevalier de la Toifon d'or, & Viceroi de Sicile ; & après la mort du Marquis de Guaft, il lui dona le gouvernement du Milanez, qu'il avoit fi glorieusement défendu contre les François..

a

Les plaintes qu'on fit contre lui, obligerent l'Empereur à lui ôter ce gouvernement l'an 1554. & à le mander auprès de lui à Bruxelles, où après d'exactes informations, Gonzague fut déclaré en 1555. innocent de tous les crimes. qu'on lui imputoit. L'Empereur ordona auffi qu'on le rem-. bourfât de l'argent qu'il avoit emprunté pour fournir aux frais de la guerre, & de plus qu'on lui payât la fomme de trente mille écus d'or. Il fut décidé encore, qu'en reconoissance de ses services, on lui doneroit le Val de San-Severino, dans le Royaume de Naples, avec fix mille écus

d'or

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