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thilde, quant à la fin de fa vie feulement, étant né avant MAISON l'an 1000. Il affure que cet Azon eft la fouche comune des D'EST. deux Maisons de Brunfvvick & d'Est, par deux fils, nez de' diférens mariages. La premiere de fes femmes fut, felon lui, Cunigonde, qui devint héritiere de Maifon des Guelfes, très-puiffante en Allemagne ; d'elle nâquit WELFE IV. Duc de Saxe & de Baviere, d'où font fortis les Ducs de BrunfvvickLunebourg. La feconde fut Ermengarde du Maine, d'où nâquirent FOULQUES & HUGUES. Celui-ci eut le Comté du Maine en France; de fon frere font venus les Marquis d'Est, les Ducs de FERRARE, & ceux de MODENE. La dificulté que je trouve dans ce fyftême, n'est pas la longue vie d'Azon, qui auroit été de cent ans, mais c'est de concilier ce que la plupart des Anciens raportent des mariages de la Comteffe Mathilde, 1°. avec Azon d'Eft, 2°. avec Guelfe V. Duc de Baviere & de Saxe, neveu d'un Azon d'Eft. Voyez Henninges, Hubner, Im-Hoff. On ne peut furément dire, que Mathilde eût époufé l'aycul & le petitfils. On ne voit cependant dans le fyftême de M. Leibnits d'autre Azon, que l'ayeul de WELFE V. La dificulté me paroît levée dans l'autre fyftême, & je crois que M. Leibnits a confondu deux Azon, & que du pere & du fils, il n'a fait qu'un feul homme, auquel il a doné les deux femmes qui avoient été mariées l'une au pere & l'autre au fils, il a par conféquent de deux cousins germains, fait deux freres fouches des deux Maifons. Outre que je ne vois aucun inconvénient à fuivre le premier fyftême, y trouvant également la fouche comune des deux Maifons de BRUNSWICK & d'Est, j'y vois pour celle-ci un luftre, que l'autre fyftême ne lui done pas, c'eft une alliance, dès le XI. fiécle, avec la fille d'un Empereur, de laquelle décend toute la Maifon d'Ef.

Marquis d' EST & de FERRARE.

af

Ce
CE qu'il y a d'incontestable, c'eft que FOULQUES

fils aîné d'Azon d'EST, & d'Ermengarde du Maine, est la tige certaine de la Maison d'Est. Il soutint par fes

gran

Rors DE Cioniens fous la domination des Lacédémoniens. SICIONE. Vers l'an du monde 3684 fous le regne de Philipe Aridée Roi de Macédoine, ALEXANDRE fils de Polifperchon, qui avoit rendu la liberté aux villes de la Gréce, se rendit tiran de Sicione; mais après avoir fait plufieurs belles actions, il fut affaffiné par quelques-uns de fes oficiers. Diod. Sic.. Cependant fa femme Cratefipolis, fe maintint, suivant Diodore, dans la poffeffion de ce Royaume. Les Sicioniens la regardant ou comme femme, ou comme l'époufe d'un tiran, & par conféquent indigne de leur comander, entreprirent de la détrôner. Cratefipolis fe mit à la tête d'une armée, dompta les rebelles, & ayant fait pendre 30 ou 40 des plus confidérables, contint les autres dans l'obéiffance par cet exemple de severité. Elle vengea ainfi la mort de son mari, & fit conoître qu'elle étoit digne de commander.

liv. 10.

Plut. in
Arato.

L'Ariftocratie fut ensuite rétablie à Sicione, où elle se maintint quelque tems; mais l'harmonie d'un gouvernement fage ayant fait place au défordre & à la confusion, cette ville ne fit que changer tous les jours de tyrans, jufqu'à ce que les citoyens eurent élu pour leurs premiers Magiftrats Clinias & Timoclidas, les deux perfonages qui avoient le plus de réputation & la plus grande autorité dans la ville. Déja fous leur administration, le gouvernement paroiffoit se rétablir, & prendre une meilleure forme, lorfque Timoclidas vint à mourir. Abantidas fils de Pafeas, profitant de cette ocasion pour se faifir de la tyranie, tua Clinias;& de tous fes parens & amis,il chaffa les uns & tua les autres. Il cherchoit auffi fon fils Aratus, qui n'avoit que fept ans, mais qui fut heureusement dérobé à sa fureur par Jofe fœur d'Abantidas, & mariée à Prophantus frere de Clinias. Quelque tems après Abantidas ayant été tué par Dinias & Ariftote le Dialecticien; Pafeas fon pere ocupa la tyranie, & eut le même fort que fon fils, par les mains de Nicocles, qui s'empara auffi à fon tour du gouvernement. On dit que ce Nicocles reffembloit parfaitement de visage à Periandre fils de Cypfelus. Il n'exerça fa tyranie que peu de tems; car Aratus, qui étoit devenu grand, concût le généreux deffein de délivrer fa patrie, & il l'exécuta

heureusement, l'an 502 de Rome, ayant furpris Sicione, d'où le tyran fortit par quelques endroits fouterains. Aratus la joignit à la ligue des Achéens, avec lefquels elle fur maintenir long-tems fa liberté. Plut. vie d'Aratus.

I

CHAPITRE IL

Des Rois ARGOS.

y a eu dix villes du nom d'ARGOS: celle dont il s'a- Ro.is git étoit dans le Peloponese & capitale de l'Argie, ou D'ARGOS. Argolide. Elle eut d'abord le nom d'Inachie de celui d'Ina- Table II. chus, qui la fonda vers l'an du monde 2148, & 1856 ans avant J. C. & qui établit dans le Peloponese, un Royaume que l'on regarde comme le plus ancien qui ait été fondé en Europe. Nous le confidérerons fous IV. Etats diférens.

Le L eft fous IX. Rois dits Inachides, pendant 382 ans, c'est-à-dire, depuis l'an 2148 jufqu'à l'an 2520.

Le II. eft fous v. Rois Belides, jufqu'à la divifion du Royaume en trois parties, vers l'an 2693. Il dura 160 ans. Le III. eft depuis la divifion du Royaume en trois parties, depuis l'an 2693, jusqu'à l'an 2820. Dans cet Etat, qui dura 127 ans, le Royaume d'Argos, par un exemple unique, fur gouverné en même tems par trois Rois, de trois races diférentes, l'une des Pretides, dont il y eut VII. Rois, l'autre des Melampontides, dont il y eut v. Rois, & la derniere des Biantides, dont on compte auffi v. Rois. Le IV. eft fous les Rois Heraclides,, dits Temenides.

§. L

Des Rois INACHIDES.

INACHUS * forti de Phénice,ayant abordé dans le païs, qui s'apella depuis Peloponese, s'y rendit maître d'un can

* M. le Clerc, après Bochart; croit qu'Inachus n'eft pas un nom propre, mais apellatif; les anciens Phéniciens s'apelloient Banak Enack; ainfi on apella fils dEnaca ceux qui fortirent de ce païs

pour aller s'établir ailleurs, & l'on for-
ma de ces noms celui d'Inack; ou d'Ina-
chus, qui fut doné au Chef ou Conduc-
teur de la colonie. M. Banier, Explica-
tion hift. des Fables tom. 2. pag. 293.

L'an du M.
2148.
& av. J. C.
1858.

MAISON des qualitez, l'honeur de fa Maison en Italie, comme dit D'EST. Olderic Vitalis, & fut pere d'OBIZZ ON I. d'EST, Podeftat de Padouë, l'an 1178. & de Ferrare l'an 1195. De cet Obizzon eft né Azon II. ou III. du nom, que Pigna met le VIII. & Sardius avec d'autres le IV. Il aquit, fuivant ces Auteurs, le Domaine de Ferrare à fa Maison, & je raporterai après Tristan Calchus, Hiftorien de Milan, 1. 12. de quelle maniere & à quelle ocafion Guillaume Marchefella, homme puiffant dans cette ville, fe voyant fans enfans, noma pour héritiere univerfelle fa niéce Marchefella, fille de fon frere Adelard ou Thedelgrade. Elle n'avoit alors que huit ans, & étoit élevée chez Salinguerra, ans,& un des plus confidérables citoyens de Ferrare. Les enemis de celui-ci craignant qu'il ne fît entrer cette fucceffion dans fa famille, enleverent celle qui en étoit héritiere, favorifez par Pierre Traverfario de Ravenne, & l'ofrirent à Azon d'Eft, qui étoit le plus puiffant de leur parti. Azon accepta leurs ofres, vint à Ferrare pour fe mettre en poffeffion de l'héritage de fa fiancée, & afin de doner un nouvel éclat à fa puiffance, il fe fit créer Capitaine de l'autre faction, dans laquelle Guillaume, oncle de la fille, avoit beaucoup de crédit. La mort enleva la jeune Marchefella, avant la confommation de fon mariage, & la fucceffion demeura à Azon; la famille des focules, à qui elle devoit légitimement revenir, n'ayant ofé la redemander. Cette augmentation de puiffance ayant mis les Seigneurs d'Eft en état de conferver leurs amis, & d'en aquerir de nouveaux, ils devinrent les plus puiffans de Ferrare dont ils furent Marquis. Rolandinus qui a écrit une chronique de Trevife, depuis l'an 1200. jufqu'en 1260. done à cet Azon, qu'il qualifie Marquis d'Eft, au comencement de fon premier Livre, de grands éloges pour fa bone mine & fa valeur. Il raporte, que l'an 1207. il fut Podeftat de Verone, & créé Marquis d'Ancone l'an 1208. par le Saint Siége, en récompenfe des fervices qu'il lui avoit rendus. Il mourut en 1212. & laiffa deux fils, ALDOBRANDIN I. du nom, & AZON. L'aîné cut le Marquifat de Ferrare, & fit avec fuccès, la guerre aux Comtes de Celano, partisans

de l'Empereur Othon IV. Il mourut de poifon à la fleur de MAISON fon âge, l'an 1215. laiffant pour fille unique, Béatrix d'Est, D'ES T. feconde femme d'André II. Roi de Hongrie.

Son frere AZON III. ou IV. dit le jeune, qui lui fuccéda, fut élû en 1236. Podeftat de Vicenze, & augmenta fon patrimoine, des Seigneuries de Forli, de Senigaglia, de Fermo & de Pefaro. Rolandinus, dans fon premier Livre des Chron. dit que l'Empereur Frederic II. étant venu à Padouë, y fit venir le Marquis d'Eft, dont il reçut les châteaux fous la garde de l'Empire, & que fous prétexte de conferver la paix, il retint en ôtage Renaud, fils du Marquis, avec Adelaïde, fille d'Alberic de Romano, qui lui étoit promise en mariage, & enfuite les envoya dans la Pouille. Mais après le départ de l'Empereur, l'an 1239. Azon rentra dans Eft & fes châteaux, & reprit, l'année fuivante, par le fecours des Vénitiens, Ferrare, dont il avoit été chaffé l'an 1222. par Şalinguerra Torelli, chef des Gibelins.

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» L'auteur d'un Livre qui parut à Rome en 1708. imprimé avec Privilege, & qui eft intitulé, il dominio temporale della Seda Apoftolica fopra la città di Camachio, &c. ne fe trouve pas d'acord fur bien des articles, au sujet de » la Maifon d'Eft, avec les Auteurs, qui en ont traité » & que j'ai fuivi après Im-Hoff. Voici un extrait de cet » Auteur anonyme, tiré du Journal de Trevoux, mois de Janvier 1709. Cette Maison (d'Eft) originaire de Padouë, ne fe vint établir à Ferrare, qu'après que le Saint Siége l'eut gratifiée du Marquifat d'Ancone, en récompente de fon zéle à le retirer des mains du Comte de Celano, qui l'avoit injuftement & tyraniquement ufurpée fur l'Eglife. Elle rendit dans la fuite un fervice non moins confiderable à l'Eglife, en se déclarant Chef des Guelfes » contre Salinguerra Torelli, Chef des Gibelins, qui s'étoit →→ rendu maître de Ferrare. Ce ne fut pourtant pas au Marquis Azon d'Eft, que le Gouvernement de cette place fut confié, comme quelques uns ont ofé l'avancer, sans → aucunes preuves fuffifantes ; mais à Jaque Tiepolo, Doge » de Venife, que le Légat Gregoire de Montelongo, créa Podeftat de Ferrare en 1240. On avouë que la Sérénif

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