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DE

MAISON Voici un autre Systême, qui mérite plus d'atention. II fait fortir la Maifon de Savoye des Rois d'Arles. (Voyez SAVOYE. le Systême IX.) Cette origine a été découverte & publiée en 1674. par M. du Bouchet, connu par plufieurs Ouvrages. Il prétend qu'elle eft établie par des Chartres qui font dans le Cartulaire de faint Chafre & de faint Maurice de Vienne. Ces preuves avoient été montrées à M. Guichenon, qui parle de cette découverte d'une maniere à faire croire, que, s'il n'avoit pas eu des raifons particulieres, pour s'en tenir à l'origne Saxone, il auroit préféré ce dernier fentiment, tous les autres, comme le plus glorieux pour la Maifon de Savoye. En éfet peut-on trouver une extraction plus illuftre que de defcendre d'un Prince, qui compte parmi fes Ancêtres un Empereur, deux Rois d'Arles, un Roi de France & une Impératrice Reine de France? Voilà cependant dans le vrai, quelle étoit celle du Prince Charle-Conftantin, dont du Bouchet prétend tirer l'origine de la Maison de Savoye.

Ce jeune Prince, petit-fils du Roi Bofon, & fils de Louis l'Aveugle, Empereur & Roi d'Arles & d'Italie, ayant été dépouillé du Royaume paternel par Hugues fon Tuteur, cut le Comté de VIENNE, dont il fit homage l'an 931. à Raoul Roi de France, coufin germain de fon pere; & mourut felon quelques-uns, vers l'an 950. ou 955. & fuivant du Bouchet, il vivoit encore en 963. Nicolas Vignier dit qu'il laissa un fils, qui fut la tige de la Maifon des Comtes de Vienne ; & M. Chorier dans fon Hiftoire de Dauphiné, dit que s'il en laiffa un, ce fut un bâtard, nul des anciens Auteurs n'ayant marqué qu'il eût été marié. Mais M. du Bouchet dit qu'il eut pour femme une Dame, nomée Thietberge, ce qu'il prouve par le Cartulaire de Cluni, par lequel on voit que Conftantin portant le titre de Comte de Vienne, abandona à l'Eglife de Cluni, tout ce qu'il poffédoit dans le territoire de Breffieux en Viennois,du confentement de fa femme Thietberge Comteffe, de Richard & de Rupert ou Humbert les enfans. Celui-ci fut, fuivant notre Auteur, pere de Burchard, Comte de Bellay, Fondateur de l'Abaye de faint Geniez l'an 1023. avec Ermengarde, dont il eut Aimon, Comte de Bellay, l'an 1046. qui fit des donations à faint Geniez, &

mourut

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mourut fans lignée. M. du Bouchet donne encore au Prince MAISON Charle Conftantin, deux autres enfans, favoir, Amé & Freudeberge, laquelle époufa en 976. Guigues II. Comte SAVOY E. d'Albon, pere de Guigues III. & ayeul de Guigues IV. Comte d'Albon, qui vivoit en 1042.

D'Amé I. qualifié Comte de Vienne, vinrent Amé II. mort fans lignée, HUMBERT & Odon. Ce dernier fut Evêque de Bellay, & vivoit vers l'an 1000. fon frere, qui fut furnomé aux Blanches-mains, fut premier Comte de Maurienne, & pere entre autres enfans d'Amé I. Comte de Maurienne, qui vit mourir avant lui fon fils unique, & d'ODON, Comte de Savoye, que notre Auteur dit avoir hérité le Bellay par la mort d'Aimon fon cousin, & avoir confirmé les donations faites à l'Abaye de faint Geniez, & qui continua la lignée des Comtes de Savoye.

Pour prouver qu'Amé I. Comte de Maurienne étoit iffu de Charle Conftantin en ligne mafculine, & qu'il avoit fuccédé aux biens qui apartenoient à ce Prince dans le Viennois, M. du Bouchet dit qu'il fe trouve des Chartres dans le Cartulaire de faint Maurice, qui font datées des années de fon regne, Regnante Amedeo filio Humberti. D'où il conclut qu'il ne pouvoit rien poffeder dans le Viennois, que comme issu du Prince Charle Constantin. Or il est certain qu'une partie du pays de Viennois, dont ce Prince étoit Seigneur, dépendoit autrefois des Comtes de Savoye, qui l'ont poffedé jufqu'à l'an 1354. comme en convient M. Guichenon.

Enfin il y a encore une autre opinion fur l'origine de la Maison de Savoye (voyez le Systême XI.) que l'on raporte aux Comtes de Genêve. Elle a pour partisans plufieurs célébres Auteurs, dont les raisons nous ont entrainé dans leur fentiment. Et M. de Lille, Historiographe, en a raffemblé les preuves dans une Differtation qu'il a faite fur ce fujet.

Louis de la Chieza, célébre par plufieurs ouvrages, dit dans fon Hiftoire des Marquis de Saluces, que les Princes de Savoye ont une origine commune avec les Comtes de Genêve, & fonde fon fentiment fur le voisinage des Etats, fur la conformité des noms d'Humbert, d'Amé & d'Aimon, fréquens dans ces deux familles, & fur la reffemblance des

E

MAISON armes, foutenant que, ce que l'on apelle équipollé, comme font les Armoiries de Genêve, n'est qu'une Croix telle que SAVOY E. la porte la Maifon de Savoye.

DE

Hift. ne

M. du Chêne dans fon Hiftoire de Bourgogne (L. z. c. §.) a panché pour cette opinion, lorsqu'il dit que Berold pere d'Humbert aux Blanches-mains, pourroit bien avoir été formé fur Gerold, Comte de Genêve : le R. P. Chiflet Jéfuite eft de même sentiment: Berold, dit-il, Comte de Savoye & de Maurienne, fut le même que Geraud, Comte de Vienne (Geraud ou Gerard font les mêmes noms) le B & le G gothiques ayant beaucop de raport, le nom de Gerold ou Geraud aura été facilement pris pour Berold.

Quoique le Geraud du P. Chiflet foit qualifié Comte de Vienne, & celui de M. du Chêne, Comte de Genéve; il n'eft cependant parlé que de la même perfonne, fous diférens titres, comme le remarque le P. Monod Jéfuite, qui dans fes Annales mf. de Savoye affûre que Gerard, Comte de Vienne, & Geraud, Comte de Genêve, eft la même perfone. M. du Chêne dans fon Hiftoire de Bourgogne, dit que vers l'an 1000. vivoit un Geraud, Comte de Vienne ce qui ne peut convenir qu'à Geraud, Comte de Genéve pere d'Humbert aux Blanches-mains, comme il en fournit lui-même la preuve, en difant que le Comté de Genève faisoit Bourg. L. 2. autrefois partie du Viennois. On ne fçait pas positivement comment Geraud eut le Comté de Vienne; mais comme il avoit époufé Berthe, niéce de Rodolfe, Roi de Bourgogne ; il est à préfumer,qu'en faveur de cette alliance Rodolfe lui donna le Comté de Vienne, après la mort des fils de Charle Conftantin, Prince de Vienne : ce qui l'auroit attaché à la Cour du Roi de Bourgogne, duquel il mérita, par fes fervices, le crédit & les grands biens qu'il laissa à son fils Humbert.. M. Chorier & M. de Boiffieu ** Premier Préfident: Vienne L. 3. de la Chambre des Comptes de Grenoble, favorisent cette 7. M- derniere opinion; ils avancent que la Maifon de Savoye racul. Delhi. defcend des Comtes d'Albon, Dauphins de Viennois, ce qui M. de Lille. doit s'entendre des Comtes de Vienne, puifque ceux d'Albon ne commencerent à être Comtes de Viennois, tout au plûtôt que vers l'an 1023. & ne porterent le nom de Dauphins que longtems après..

Antiq. de

Ch. 16.

** In

rufalem, & fit emporter tous les vafes facrez. Ce Général établit sur les Juifs qui refterent en Judée, Godolias, qu'Ifmaël, qui étoit du fang royal, tua dans un feftin, puis fe retira en Egipte, où il emmena beaucoup de Juifs; Jeremie & Baruch, furent de ce nombre. Nabucodonofor vint chercher jufqu'en Egipte ces fugitifs, qui furent ou massacrez ou emmenez à Babilone. Evilmerodach, fucceffeur de Nabucodonofor, fit tirer de prifon Jechonias, & le mit au premier rang des Princes de fa Cour. Il auroit peut-être foulagé les peines des Juifs, fi fon regne eût été plus long; mais cette gloire étoit reservée au grand Cirus, qui, après la conquête de Babilone, fur Baltazar, rendit la liberté aux Juifs, l'an du monde 3468, 536 ans avant l'Ere Chrétienne.

V I.

AGE.

§. IV. Le tems qui s'écoula depuis la liberté renduë aux Juifs jusqu'à la naiffance du Meffie, peut être partagé en trois tems. Le premier, eft l'Etat des Juifs gouver- La liberté nez par les Pontifes, fous l'autorité des Rois de Perfe, acordée aux & enfuite des Siro-Macedoniens, pendant 370 ans jufqu'à Juifs, & le l'an 146. de l'Ere des Seleucides, ou de l'an Grec.

Gouverne

ment des

Tables

Le fecond, eft la Principauté des Afmonéens, à laquelle Pontifes. la fouveraine sacrificature fut prefque toujours unie. Elle comence l'an 3839, 165 ans avant l'Ere vulgaire, que v.VI. Judas Machabée fut falué Prince des Juifs, & comença à les afranchir du joug d'une domination étrangere. Le troisième, eft le régne d'Herode, qui comença environ 40 ans avant l'Ere vulgaire, ou Chrétienne.

Auparavant que de parcourir l'état des Juifs depuis la captivité, il ne fera pas hors de propos de dire quelque chofe des grands Pontifes, qui unirent à la fin l'autorité fouveraine à la grande Sacrificature.

Le Pontife ou Grand Prêtre, étoit le Chef des Sacrificateurs de l'ancienne loi; il n'apartenoit qu'à lui d'entrer dans le fanctuaire du Tabernacle, où les autres Sacrificateurs n'entroient jamais. Ses habits & fes ornemens étoient misterieux. Il recevoit comme les Rois, l'onction facrée, avec cette diférence, qu'on mettoit l'huile deftinée à cet usage en forme d'o entre les fourcils des Rois, & en forme de X grec aux Pontifes. Il n'avoit point de

E ij

femaine

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