MAISON

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ment par

fa naiffance, mais encore fon origine, dont par la famille n'avoit point encore paru en-deçà des Alpes, qui SAVOY E. n'y étoit apuyé par aucune alliance, vienne s'établir dans un Royaume compétiteur de celui dont il fort, vienne nonfeulement s'y établir, mais y poffede d'abord les premiers Emplois, tels que celui de Viceroi, ou de Lieutenant Général du Royaume d'Arles & de Bourgogne, & reçoive du Roi Rodolphe la Maurienne en propriété ? Et n'eft-ce pas avec raifon, que ce Berold eft regardé comme un perfonage & un Héros de Roman?

Ce dernier Systême établi par toutes les preuves que comporte une pareille matiere, il ne nous refte qu'à raporter ce que l'on peut aprendre par l'Hiftoire des Ancêtres de Geraud de Genéve, premier Comte de Maurienne, & la fouche de la Maison de Savoye. Il defcendoit de RATBERT, lequel ayant rendu plufieurs fervices à Charle le Chauve, fut établi par ce Prince Comte ou Gouverneur de Genêve vers l'an 875. un Acte de l'an 880. fait mention de lui & de Richilde fon épouse. Son fils ALBITIUS lui fuccéda dans le Comté de Genêve. Il fut Bienfaiteur du Prieuré de Nantua, & de quelques Eglifes qui nous ont conservé fon nom & celui d'Odda sa femme. Il fut pere de R OBERT, auffi Comte de Genêve. Celui-ci fit du bien à l'Eglife de Pellionex ; & l'Acte, qui s'en trouve, fait foi que fa femme portoit le nom de Gilda, & qu'il en eut deux fils, fçavoir, CONRAD & ALBERT. Au premier mort fans lignée fuccéda le fecond, dans le Comté de Genève. Celui-ci étoit mort l'an 1001. la mêmea nnée Eldegarde fa femme fondant l'Eglife de Verfoi, se dit veuve de lui. Dans l'Obituaire il paroît qu'elle y fut inhumée, & qu'elle laiffa en mourant AIMON & GERAUD: ce qui fait juger que RENAUD, qui étoit l'aîné, & qui joüiffoit du Comté de Genêve l'an 1004. étoit mort alors fans enfans, puifqu'Aimon fon cadet le tenoit. Il en jouissoit encore l'an 1016. & étant mort auffi fans lignée, le Comté de Genêve passa à GERAUD son cadet, dont nous allons parler.

GERAUD de Genêve, dit auffi GERARD, ou GEROLD, cadet de fa Maifon, alla à la Cour de Bourgogne, & s'atacha au fervice du Roi Rodolfe fon Souverain, dont il époufa

la niéce Berthe de Flandres: alliance qui fut peut-être un des MAISON motifs qui porterent Rodolfe à donner à Geraud le Comté

DE

de Vienne, après la mort des enfans du Prince Charle SAVOY. Conftantin. On peut juger des services qu'il rendit à Rodolfe, & de la faveur qu'il aquit auprès de lui, par le crédit qu'il eut à la Cour de ce Prince. Rodolfe le fit non feule ment Lieutenant Général du Royaume de BourgogneTransjurane, & d'Arles, qui renfermoit alors ce que nous apellons aujourd'hui Provence, Dauphiné, Lyonnois, Forêt, Beaujolois, Savoye, Franche-Comté, & partie de la Suiffe: mais il lui donna encore, outre le Comté de Vienne, celui de Maurienne, par Lettres Patentes datées à Aix du V. des' Ides de Mai de l'an 1000. & citées par Guichenon dans fon Histoire de Savoye en faveur de Berold, qui n'eft autre comme on l'a prouvé, que notre Geraud de Genève, lequel après l'an 1016. fuccéda dans le Comté de Genêve à fon frere Aimon, mort fans poftérité. Geraud ne lui furvéquit que quelques années, & mourut le premier Juillet 1023. Il fut inhumé à Vienne fous le grand Portail de l'Abaye de Saint Pierre. Il avoit épousé Berthe de Flandres, fille de Baudouin, Comte de Flandres, & de Mathilde de Bourgogne, fœur du Roi Rodolfe. Du Chêne & Thomas le Blanc (Hift. de Savoye) affûrent que Berthe de Flandres fut mere de Geraud, Comte de Genêve, fans spécifier qui elle épousa ; ce qui a fait croire à quelques-uns qu'elle avoit épousé le Comte Aimon, parce qu'ils n'ont pas eu connoiffance de notre Geraud, ou plutôt l'ont confondu avec son fils. Il laiffa en mourant Gerberge, femme de Guillaume II. Comte de Bourgogne, fuivant du Chêne, & deux fils, HUMBERT & GERAUD. Celui-ci cut pour fon partage le Comté de Genêve, & continua la lignée des Comtes de ce nom; comme nous le verrons, après avoir raporté la postérité de fon frere aîné, fur laquelle j'ai pris pour guide, l'Hiftoire de M.

Guichenon.

PONTIFES femaine ni de fonctions marquées, comme les autres DES JUIFS. Pontifes. Il pouvoit faire en tout tems toutes fortes de facrifices. Il entroit seul une fois l'an dans le Sanctuaire, où il prononçoit trois fois le nom particulier que Dieu s'étoit donné, & qu'il n'étoit pas permis à nul autre de prononcer. Il ne devoit époufer qu'une fille vierge; au lieu que les autres Prêtres pouvoient époufer des veuves; il ne devoit en avoir qu'une à la fois. Il avoit une petite chambre dans le Temple, où il fe retiroit de tems en tems. Il étoit défendu au Grand Prêtre de déchirer ses habits comme le faifoient tous les autres Juifs en prenant le deuil. Le premier Grand Prêtre fut AARON, arriere-petitfils de Levi, qui avoit pour fils Caat. Il étoit frere aîné de Moïfe, à qui Dieu le donna pour être comme fon organe & fon interpréte auprès de Pharaon. Il fut confacrẻ l'an du monde 2513. par l'élection de Dieu même, qui rendit la grande Sacrificature héréditaire dans fa racę. Il mourut fur le mont Hor, l'an 2553, âgé de 123 ans, & eut pour fucceffeur ELEAZAR, fon troisiéme fils,dans la race duquel elle demeura jufqu'à la feptième génération. Elle paffa enfuite dans celle d'ITHAMAR, quatrième fils d'Aaron, dans la perfonne d'HELI, un de fes décendans. ACHITOB, petit fils d'Heli, fucceda à fon ayeul, & eut pour fucceffeur fon fils ACHIMELECH, qui dona retraite à David, perfécuté par Saul, Ce qui Fexpofa au couroux de ce Prince, qui le fit tuer par Doëg, Iduméen, avec 85 Prêtres. ABIATHAR, fut le feul des enfans d'Achimelech, qui échapa de cette boucherie. Après Sadoc de la race d'Eleazar, il fut grand Sacrificateur, & donna à David des marques de fa fidelité, & de fa reconoiffance, fur-tout à l'ocafion de la révolte d'Abfalon. S'étant enfuite rangé du côté d'Adonias, pour le mettre fur le trône, Salomon peu fatisfait de cette conduite, le priva de fa dignité, qui rentra dans la famille d'Eleazar. Ce fut ACHAMAZ, qui en fut revêtu, & fut le premier Grand Prêtre du Temple de Salomon, qui l'établit auffi Gouverneur de Nepthali, & lui dona Bafonesch sa fille en mariage. Sous JESUS ou JOSUÉ, l'un de fes décendans, ariva l'an 536 avant l'Ere vulgaire,

l'heureuse époque de la liberté acordée aux Juifs, par Ci- PONTIFES rus, la premiere année de fon régne. Ce généreux Prince, DES JUIFS. que Dieu avoit marqué long-tems auparavant, pour être le libérateur de fon Peuple, le renvoya dans fon païs fous la conduite de Zorobabel, fils de Salathiel, de la maison des Rois de Juda, qui fut choisi pour en être le Chef & le Conducteur.

Le gouvernement des Juifs changea depuis le retour de la captivité, foit qu'ils fe fouvinffent encore des maux qu'ils avoient fouferts fous des Rois impies, foit que les Rois de Perse aimaffent mieux les voir établis en République, qu'en Monarchie, ils prirent, après Zorobabel, les Grands Prêtres, ou les Chefs de la Religion, pour les Chefs de leur Gouvernement.

ZOROBABEL, , gouverna donc en qualité de Chef de la Nation, & comme il avoit obtenu la permiffion de rebâtir le Temple, les premiers fondemens en furent jettez l'année d'après le retour des Juifs. Mais cet ouvrage n'ayant pû être achevé fous le régne de Cirus, fut interrompu durant 16 ans fous celui de Cambise, par la jaloufie des Samaritains. Sous Darius Histafpes Zorobabel obtint les ordres néceffaires pour continuer l'édifice du Temple, Darius même voulut y contribuer, & l'ouvrage fut achevé en quatre ans fous le Pontificat de Joachim, vers l'an 3508. Environ 30 ans après, Artaxercès Longuemain permit aux Juifs qui étoient reftez dans fes Etats, de retourner à Jerufalem, & leur dona pour Conducteur ESDR AS, Prêtre & Docteur de la loi. Il envoya même de riches préfens pour le Temple, avec ordre aux Gouverneurs des Provinces voifines, non feulement de fournir tout ce qui feroit néceffaire pour la fplendeur du culte Divin, mais encore d'exempter les Prêtres & les autres Miniftres de toutes charges publiques. Artaxercès revêtit encore Efdras de l'autorité de punir ceux qui pécheroient contre Dieu, ou contre le Prince. Efdras arivé à Jerufalem, perfuada aux Juifs de renvoyer les femmes idolâtres, qu'ils avoient épousées contre la loi de Dieu, & travailla utilement à rétablir fon culte.

PONTIFES

Sous le Pontificat d'Eliafib, NEHEMIAS, de la famille DES JUIFS. Sacerdotale obtint du même Artaxercès, dont il étoit Echanfon, la permiffion de venir en Judée, & de rétablir les ruines de Jerufalem. Nehemias après avoir achevé cet ouvrage, & gouverné le Peuple pendant 12 ans, retourna en Perse. Les révolutions qui ariverent dans ce Royaume, donerent lieu aux Juifs de s'afermir dans leur nouvel établiffement. Il ne fe paffa rien de remarquable jufqu'au régne d'Alexandre le Grand. Ce vainqueur des Perfes réfolu de punir les Juifs du refus qu'ils avoient fait, de lui fournir des vivres pendant le fiége de Tyr: entra en Judée pour affieger Jerufalem. Le Grand Prêtre JADDUS fut au-devant de lui, revêtu des habits pontificaux, & Alexandre, devant lequel tout avoit plié jusques-là, ne put s'empêcher de révérer le nom de Dieu écrit fur la lame d'or que Jaddus portoit fur le front. Il vint à Jerufalem, ofrit des facrifices pour fe rendre favorable le Dieu d'Ifraël, & confirma aux Juifs les anciens privileges qu'ils avoient reçus des Rois de Perfe, & leur en acorda de nouveaux.

Vers ce tems, Sannaballat, Satrape du païs de Samarie pour Darius, s'étant déclaré pour Alexandre, en obtint permiffion de bâtir fur la montagne de Garizim, un Temple femblable à celui de Jerufalem, & établit Souverain Pontife fon gendre Manaffes, frere du Grand Prêtre Jaddus, pour le confoler de ce qu'il n'avoit pû obtenir cette dignité à Jerufalem. Tous les Prêtres qui avoient époufé comme lui des femmes étrangeres, fe retirerent auprès de ce nouveau Pontife, pour éviter la punition de leur faute; & dans les fiécles fuivans Samarie fut toujours l'azile de ceux qui ne pouvoient foufrir la difcipline de la loi. Ainfi fe forma le fchifme entre les Juifs & les Samaritains pour le lieu de l'adoration légitime.

La Nation Judaïque fut enfuite tributaire alternativement des Rois d'Egipte & de ceux de Sirie, fucceffeurs d'Alexandre. Le Pontife ONIAS, qui avoit fuccedé à Jaddus, eut pour fucceffeur fon fils SIMON I. furnomé le fufte, dont l'Ecriture parle toujours avec éloge. Son frere ELEAZAR, fut mis en fa place pendant la

minorité