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DE

VERONE.

rio, aparament à la Cour de Baviere; mais pendant qu'il LA SCALA étoit abfent, Fregnano, fils naturel de Cane-François, & ami des Gonzagues, Seigneurs de Mantouë, qui entretenoient un esprit de jaloufie contre la Maison de la Scala, s'empara avec leur fecours du Gouvernement, & fe fit reconnoître Prince de Verone. Cane aprit cette nouvelle à Bolzano, il revint promptement, & ayant négocié quelque fecours, il gagna un fauxbourg de Verone, d'où par un aqueduc, qui portoit les eaux dans l'Adige, il se gliffa dans la ville. Le parti des rebelles fut batu & diffipé, & Fregnano s'étant mis dans une petite barqué pour se fauver, fut noyé dans l'Adige l'an 1354. Jannot, autre fils naturel de Cane-François, & complice de la révolte, fut pris & pendu avec trente-quatre autres, qui avoient embraffé leur parti, Cane le Grand, pour fe mieux précautioner à l'avenir, fit bâtir le vieux château de Verone, où il logea avec toute La famille, & fit construire deux autres fortereffes, l'une dans une petite ifle voifine, & une autre dans le Vicentin, fur la coline de Montechio-Maggiore.

Le mariage de Cane le Grand avec Elifabeth de Bavière étant ftérile, il tourna toutes fes afections du côté de deux fils naturels, Thibaud & Guillaume, qu'il avoit, & prit des mefures pour leur laiffer fa Principauté, au préjudice de les freres, qu'il tenoit dans l'abaiffement. Il mit une taxe' fur fes fujets, & les fommes qu'il en retira furent placées à Venife au nom de fes fils; il obligea les Magiftrats & les Oficiers de fes troupes à s'engager par ferment de ne reconoître près la mort d'autres Seigneurs que Thibaud & Guillaume.

Cane Signorio & Paul-Alboin voyant leur frere dans ces difpofitions, craignirent qu'il n'atentât fur leur vie, pour ôter par leur mort tout obftacle à fes deffeins, ils prirent la réfolution de le prévenir ; & un jour l'ayant rencontré seul, Cane Signorio fe jeta fur lui l'épée à la main, & le tua, l'an 1357. aidé de fon frere & d'un domeftique qui les acompa gnoit. Dans ce premier mouvement, le peuple prit les armes ; mais il ne fe trouva perfone parmi la nobleffe & les principaux qui entreprît de venger la mort d'un Prince, qui s'étoit rendu odieux par fon orgueil & parfon avarice,non pas qu'il fût né avare, mais les dépenfes exceffives qu'il avoit faites,

ROIS

D'I THA-
QUE.

d'elle naquirent Telegonts & Teledamus.

Parthenius en fes Erotiques chap. 3. citant Sophocle en la Tragedie intitulée`, Eurialus, dit qu'Ulyffe étant allé en Epire, après le meurtre des amans de Penelope, fut reçû & traité fort humainement par le Roi Tyrimmas; que cependant il débaucha fa fille Evippé, de laquelle il eut un fils apellé Eurialus, que les uns apellent Leotonphorus, & d'autres Doriclus. Cet Eurialus étant allé en Ithaque dans un tems qu'Ulyffe étoit abfent, fut tué par Telemaque, ou par Ulyffe même lorfqu'il fut de retour.

TELEMAQUE fucceda à fon pere & époufa, fuivant Dictis de Crete livre 6. Navficea fille d'Alcinous des Pheaque, ou Corcire, & de ce mariage naquit PTOLIPORTHUS. Hellanicus dit que ce Prince eut de Nauficea PERSEPTOLIS, auquel Eustachius, fur le 16 de l'Odiffée, done une autre mere, fçavoir Policafte fille de Neftor. Higin chap. 127. dit, qu'après la mort d'Ulyffe, Telemaque époufa Circe & que d'elle il eut Latinus dont les Latins prirent leur nom. Cependant la plus comune opinion eft que Latinus étoit fils de Faune. On ignore ce que devint la pofterité de Telemaque. Les Manliens & les Octaviens de Rome en faifoient décendre leurs Maifons.

ROIS DE
CRETE.

E

CHAPITRE XV I.

Des Rois de CRETE de la race de DEUCALION.

NTRE les îles qui bordent les côtes de la Grece celle de CKETE nomée aujourd'hui Candie, est une des plus confidérables par fa grandeur. Elle eft dans la Mediterranée, à l'entrée de l'Archipel. Le nom de Crete lui a été doné, ou de celui de Crès, qui fut, felon quelques-uns, fon premier Roi, ou de celui de Crete fille de Jupiter & d'Idea, ou de Crete fille d'un Curete qui fut mariée avec Ammon. Elle a été auffi nomée Aerie, Curete, Idée, Chetonie, Telechinie, & enfin Candie. Elle a eu jusqu'à 100 villes, ce qui la fit nomer Hecatompiles. Ses premiers habitans furent les Ethéocrétes, & les Curetes nés dans le païs. Les Felafgiens, les Eoliens y menerent des colonies auffi bien que les Achéens & les Argiens.

,

Ses habitans, qui facrifioient des hommes à Jupiter Chevreau, & à Saturne, inventerent felon quelques-uns, la Reli- Hiftoire du ligion, c'est-à-dire, celle qui devint depuis comune aux Monde. Grecs, la Mufique & la chaffe. Ils furent les premiers qui découvrirent l'ufage du fer & du cuivre, la maniere de tirer de l'arc, de faire des cafques & des épées. Dès leur jeuneffe ils étoient inftruits à s'en fervir: auffi étoientils en fi grande réputation parmi leurs voifins › que Philopamen fit voile en Crete, felon Plutarque, pour fe former fous la difcipline de ces infulaires, qui étoient favans dans toutes les rufes de guerre. Les plus beaux préfens qu'on pouvoit leur faire, étoient des armes, ils combatoient au fon de la lyre & de la flute. Au refte ils avoient de très-grands défauts. Ils paffoient pour des pirates & des larons, pour de grands fourbes & de grands menteurs; ce qui dona lieu au proverbe cretiser avec un Crétois. S. Paul dans fon Epître à Tite qu'il avoit envoyé en Crete pour y prêcher la foi, cita un ancien vers Grec

DE

LA SCALA le fecours de Pandolfe Malatefta, & de François de Carrara, qui chafferent, l'an 1404. la garnison Milanoise de VERONE. Cette ville, où le perfide Carrara étant venu sous prétexte d'avoir quelque chofe d'important à comuniquer à Guillaume, comme étant fon parent & fom ami, lui dona un poifon dont il mourut douze jours après qu'il eut été recɔnu Seigneur de Verone. D'autres ont écrit que Guillaume, dont la fanté avoit été fort altérée par les fatigues & par les maux qu'il avoit fouferts, mourut de mort naturelle. On proclama auffitôt en fa place fes fils BRUNORO & ANTOINE, que François de Carrara, ou Galetto fon Miniftre, comme le raporte le Corte, fit arêter, les ayant invitez à fouper, fous prétexte de régler le payement de 50. mille écus qu'ils devoient à fon Maître, tant d'argent prêté, que pour la paye des troupes employées à leur fervice. Ils furent conduits fous bonne escorte à Padouë, & de là dans la Tour de Moncelice, d'où s'étant fauvez, ils fe retirerent en Baviere, & y laifferent une poftérité, qui a fubfifté jusqu'en 1544.

François de Carrara s'empara de cette maniere de Verone, mais il en jouit peu de tems: les Vénitiens la lui énleverent bientôt après avec le refte de fes Etats, à la perte defquels ils ne le laifferent pas furvivre.

L'an 1509. les François prirent Verone après la bataille d'Agnadel, & la remirent entre les mains de l'Empereur Maximilien leur allié, à qui la valeur de Marc-Antoine Colonne la conferva contre les ataques d'Alviane, Général Vénitien, jufqu'en 1517. que le Cardinal de Trente la remit au nom de l'Empereur à M. de Lautrec, Général des François, des mains duquel André Gritti la reçut au nom du Sénat.

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CHAPITRE XXVII.

Des Seigneurs de BOULOGNE, de la Maifon
BENTIVOGLIO.

A ville de BOULOGNE, qui eft une des plus gran

Ldes de l'Italie, eft fituée dans le pays le plus fertile

& le plus excellent, au pié du Mont Apennin, dans la voye Emilie, qui traverfe toute la Romagne. L'absence des Empereurs Germaniques dona origine à la République Bolonoise; leur diffenfion avec les Papes l'établit, & cette ville fe rendit fi puiffante, que fans parler d'une guerre de trois ans, qu'elle fit à la République de Venife avec quarante mille hommes, & de fes combats contre les Marquis de Ferrare & les Seigneurs de Milan, il fufit de dire qu'elle fe foutint glorieufement contre la puiffance de l'Empereur Frederic II. en perfone, & que dans une bataille qu'elle gagna, elle fit prifonier Entius, Roi de Sardaigne, & fils naturel de cet Empereur. Elle pofféda la meilleure partie de la Flaminie, ou Romagne, qu'elle perdit avec fa liberté, par les fréquentes diffenfions civiles, que fit naître

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