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tée au Temple à l'âge de trois ans, & qu'elle y fut élevée jusqu'à 14, auquel tems elle fut mariée à S. Joseph, qu'à 15 ans, elle enfanta le Sauveur du Monde, à Bethleem, où elle étoit allée avec fon époux, qui étoit de cette Ville pour fatisfaire à un Edit de l'Empereur Augufte, qui avoit ordoné que chacun se fit enregistrer dans le lieu de sa naiffance. On peut mieux s'imaginer qu'exprimer quel fut alors l'excès de fa joye, comme auffi quel fut celui de fa douleur, lorfqu'elle vit expirer fur une croix ce cher fils. Depuis cette circonftance, les Evangeliftes ne parlent plus de la Sainte Vierge; mais l'antiquité nous aprend qu'elle alla demeurer à Ephese avec S. Jean. Il y a aparence qu'elle y eft morte, les uns difent âgée de 57 ou 58 ans, les autres de 60, quelques-uns de 63, & d'autres de 72. On croit comunément qu'elle eft reffufcitée & qu'elle a été enlevée au Ciel. C'est le pieux fentiment de l'Eglife, quoiqu'elle ne l'ait pas done comme un article de foi.

ASSIRIENS

Table

X.

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De la Monarchie des Affiriens & des Caldéens.

OUS les Auteurs convienent que l'Empire des Affiriens a été le premier & l'un des plus puiffans Empires du monde; mais ils font partagez fur fa durée, & fur le nombre de fes Rois. Ctefias lui donne 1360 ans de durée, Juftin 1300, Caftor 1280: Vellejus-Paterculus 1070, & Hérodote feulement 520 ans. Ctefias comptoit 40 Rois, Caftor & Eusebe 36, & Velleius 33. Il eft facile de conoître par les recherches des modernes, la raifon de cette diverfité parmi les anciens; c'eft que ceux-ci ont confondu les deux Royaumes des Babiloniens ou Caldéens, & des Affiriens, & n'ont pas affez diftingué deux Etats diférens de l'Affirie. Pour avoir donc une idée plus claire de cette Monarchie, il faut d'abord établir un principe, qui eft que les Royaumes de Babilone & d'Affirie, doivent être exactement diftinguez dans leurs comencemens, comme des Monarchies qui ont eu des origines di

férentes

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DE

MAISON ragon, Roi de Naples & de Sicile, auquel le Roi Louis XI. céda pour dot, les Comtez de Rouflillon & de Cerdagne. SAVOYE. Elle mourut fans lignée l'an 1504. ayant furvécu à fes freres, à fon neveu & à fes fœurs, dont la derniere nomée Loüife, devenuë veuve de Hugues de Châlon, fils du Prince d'Orange, fe fit Religieufe de fainte Claire à Orbe, & y mourut en 1503. de la mort des Juftes.

Celle du Duc Amé IX. fut un double malheur pour la Savoye. PHILIBERT fon fucceffeur, n'étant âgé que IV. de fept ans, Amé avoit donné la Régence de l'Etat à la 1472. Ducheffe Yoland. Les Princes du fang la lui difputerent, vinrent affiéger Montmeillan, où étoit cette Princeffe avec fon fils, & ayant furpris la ville, fe faifirent de leur neveu. Mais la Ducheffe s'étant fauvée en France, revint avec des troupes, & les Princes qui craignirent de fucomber, confentirent qu'elle demeurât Régente. La part, qu'elle ne put fe difpenfer de prendre dans la guerre contre les Suiffes, en faveur du Comte de Romont, eut des fuccès qui exposerent 'Etat, & lui firent perdre Laufane & Fribourg. Les Suiffes lui enleverent la premiere de ces Villes, & la Ducheffe ne pouvant rembourfer les fommes, que les habitans de la premiere lui avoient avancées, pour cette guerre, fut obligée de confentir en 1477. qu'ils demeuraffent libres. Le Duc de Bourgogne craignant après ces difgraces, qu'elle ne fût entraînée dans le parti des vainqueurs, la fit enlever avec un de fes fils & deux de fes filles, qu'il fit conduire à Rouvre, proche Dijon. L'aîné lui échapa & fut mis avec le Marquis de Gex fon frere, & les villes de Chamberi & de Montmeillan, fous la garde & protection de Louis XI. leur oncle qui ayant procuré la liberté à la Ducheffe, lui remit fes fils & fes Etats. Après la mort de cette Princeffe, le Roi reprit la Régence de l'Etat en 1478. Le jeune Duc, que fa passion pour la chaffe, fit furnomer le Chaffeur, l'étant allé trouver à Lyon en 1482. y mourut le 22. Avril, à l'âge de dix-fept ans, fans poftérité.

V.

1482.

CHARLE I. dont Louis XI. avoit confié l'éducation au Comte de Dunois, fuccéda à fon frere à l'âge de quatorze ans. L'année fuivante, le Roi qui avoit pris la qualité de fon Tuteur, étant mort, il prit lui-même le gouvernement

DE

SAVOYE.

de fes Etats, & fit paroître de bonne heure cette inclination MA I SON martiale, qui lui fit doner le furnom de Guerrier. Après avoir forcé le Comte de Breffe à lui obéïr, & foutenu avec fermeté fon oncle François de Savoye, dans l'Evêché de Genêve, contre les prétentions du Pape Sixte IV. il entra en 1487. dans les Etats du Marquis de Saluces, qui l'avoit ataqué, & les lui enleva avec une rapidité furprenante. Le Roi Charle VIII. qui les regardoit, comme un fief du Dauphiné, traita cette entreprile d'atentat à fa Courone ; il menaça, & le Duc qui vouloit ménager ce Monarque, fit avec lui un Traité en 1488. qui défarma fon couroux. Charle prit en 1487. le titre de Roi de Cypre, tant en vertu de la donation de fa tante Charlotte de Cypre, que du chef de fon ayeule Anne de Cypre. Deux ans après il mourut à Pignerol le 13. Mars 1489. & la Savoye perdit en lui un Prince courageux, fage, afable & libéral.

Son fils unique, CHARLE-JEAN-AME', n'étant âgé que de neuf mois, la Régence, après quelques contestations, fut donée à la Ducheffe fa mere Blanche de Montferrat, & la Lieutenance Générale, à fes oncles Philipe & François de Savoye. Les Marquis de Saluces, & les Seigneurs de Cardet & de Raconis, qui s'étoient retirez en France, profiterent de la conjoncture pour se rétablir dans leurs Etats. La Régente reçut magnifiquement à Turin en 1494. le Roi Charle VIII. qui alloit à Naples, & perdit deux ans après, le Duc fon fils, âgé de fept ans.

&

La fucceffion remonta à fon grand oncle PHILIPE, Comte de Breffe, dit fans Terre, furnom qu'il s'étoit lui-même doné, parce qu'il fut jusqu'à l'âge de vingt-deux ans fans avoir d'apanage. Son caractere remuant, & l'audace qu'il eut de tuer de fa propre main, le Comandeur Jean de Varay, Maître d'Hôtel de la Ducheffe fa mere, dont il étoit mécontent, donerent de l'inquiétude au Duc fon pere, ce fut à fa priere que Louis XI. le fit arêter l'an 1464. &. enfermer à Loches. Le Roi, qui conut que ce Prince méritoit d'être ménagé, lui rendit la liberté l'an 1466. & lui dona le gouvernement de Guienne & Limousin: ce qui ne l'empêcha pas de s'atacher au parti du Duc de Bourgogne. Ilen reçut l'an 1468. le collier de la Toifon d'or, & les Patentes

VI.

1489.

VII.

1496.

MAISON de Gouverneur des deux Bourgognes. Le Roi justement irrité de fon changement, envoya en Breffe une armée, qui SAVOY E. fe faifit de toutes les terres de fon apanage. L'alliance qu'il

DE

prit l'an 1472. avec Marguerite de Bourbon, le réconcilia avec
le Roi, qui lui dona fon Ordre de faint Michel, & une com-
pagnie de cent lances. Envoyé par ce Prince à la tête d'une
arméc en Rouffillon, il remit cette Province fous l'obéïf-
fance du Roi, qui en reconoiffance lui fit don du Comté de
Lauragais & de la Seigneurie de Villelongue ; Charle VIII.
l'admit dans fon Confeil, & lui conféra l'an 1485. les
Charges de Grand Chambellan, & de Grand-Maître de
France, & peu après le gouvernement du Dauphiné. Philipe
fuivit ce Prince en 1494. à l'expédition de Naples, dans
laquelle il lui rendit de grands fervices, auffibien qu'à la
bataille de Fornouë, & ce fut pour les reconoître, que
le Roi
lui fit part de fes conquêtes, en lui donant en propriété les
Comtez d'Alifio, de Terouenne, du Château faint Ange, &
de Cafteldragone.

Il avoit cinquante-huit ans, lorsqu'il fut apellé en 1496. à la fucceffion des Etats de Savoye, dont il ne jouit que dixhuit mois, étant mort le 7. Novembre 1497. avec la répu tation d'un des plus grands Capitaines, & des meilleurs politiques de fon fiécle.

Il laiffa de fa premiere femme Marguerite de Bourbon, PHILIBERT fon fucceffeur, & Loüife mere du Roi François I. Sa feconde femme Claudine de Broffe, dite de Bretagne, le fit pere, outre trois Princes morts jeunes, de PHILIPE qui fit la branche des Ducs de Nemours, & de Philiberte, née pofthume, & mariée en 1513. à Julien de Medicis, Duc de Nemours, Marquis de Soriana, Gonfalonier & Patrice de Rome, duquel elle n'eut point d'enfans, & mourut le 4. Avril 1528.

Philipe eut encore quatre enfans naturels, de Bonne DE ROMAGNANO, Dame Piémontoife, fille du Seigneur de Romagnano, & d'une fille de la Maifon de Valpergue; favoir, 1o. RENE' de Savoye, tige des Comtes de TENDE. 2°. Jeanne femme de JEAN GRIMALDI, Prince de Monaco. 3°. Philipine, premiere femme de Laurent de Medicis, pere du Pape Leon X. 4°. Claudine. PHILIBERT II.

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